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  • Académie professionnelle
  • Identification

  • Type d'entité
    Collectivité
  • Forme(s) autorisée(s) du nom
    Académie professionnelle
  • Autre(s) forme(s) du nom
    Académie professionnelle de la Ville de Genève
    Académie professionnelle (Fondation Bouchet)

  • Description

  • Dates d'existence
    1883-1931
  • Histoire

    L'Académie professionnelle de la Ville de Genève, disparue en 1931, constitue l'un des lieux d'enseignement professionnel les plus variés qui furent offerts à un public issu le plus souvent des classes populaires. Dépendant de l'administration municipale, l'Académie professionnelle est rapidement orientée vers une spécialisation de professions diverses en dotant ainsi la cité d'une école favorisant la compétitivité de ses travailleurs et de ses entreprises, notamment dans le milieu industriel.

    Le 14 septembre 1883, le Conseil administratif de la Ville de Genève décide de constituer la Fondation Bouchet en une académie professionnelle. Cette fondation était née grâce au legs que Pierre-Paul Bouchet (1794-1873) avait fait à la Ville de Genève et qui devait en partie servir à donner des cours publics, gratuits et populaires, destinés spécialement à la classe ouvrière. De 1875 à 1883, des séries de conférences sur des sujets respectant les voeux du donateur (hygiène, économie politique, géographie, géologie...), sont ainsi données au public. A partir de cette dernière date, la Ville va donner une nouvelle orientation, davantage pratique et professionnelle, ainsi qu'un nouveau nom à cette école réservée aux adultes. Cette décision intervient dans un contexte économique et social particulier. Depuis 1850 en effet, Genève connaît un recul de la traditionelle industrie horlogère alors que de nouvelles branches industrielles apparaissent. Dans son rapport annuel du 11 juillet 1884, le premier directeur, M. B. Dussaud, attire également l'attention sur la nécessité d'une éducation professionnelle largement développée afin de protéger l'industrie "nationale" contre l'industrie étrangère. Le but officiel de l'Académie professionnelle de la Ville de Genève vise cependant, avant tout, à perfectionner les connaissances des ouvriers et des employés, afin de les rendre plus compétents dans leur milieu professionnel.

    De nombreux cours sont alors donnés, aux ouvriers et aux apprentis, et le seront tout au long de l'existence de l'Académie, laquelle recense 375 inscriptions pour la première année. La fréquentation de l'Académie par les hommes va demeurer relativement stable jusqu'en 1913-14, le nombre d'inscriptions oscillant entre 350 et 450, alors que le nombre de matières enseignées varie entre 8 et 11. En ce qui concerne les femmes, l'évolution est sensiblement différente. Les inscriptions passent en effet de 135 à 1834 et les matières enseignées de 3 à 11 entre 1884 et 1909. En ce qui concerne le public, de par le caractère général des disciplines enseignées pendant les premières années, les ouvriers, à qui étaient prioritairement destinés les cours, ne sont pas les seuls à bénéficier du programme de l'Académie. Les étudiants, et à plus forte raison encore, les commis et négociants, font également partie du public. C'est seulement à partir de 1900 environ, que les ouvriers vont occuper quasi exclusivement les bancs de l'Académie professionnelle. Chez les dames, la composition socioprofessionnelle se divise principalement en trois catégories : couturières et lingères professionnelles, ménagères, et travailleuses exerçant d'autres métiers. L'âge d'admission à l'Académie est fixé à 18 ans en 1883-84 et va baisser, au fil des ans, jusqu'à 15 ans. Pour les femmes, l'âge minimum recquis est de 16 ans, exception sera faite - à partir de 14 ans - pour celles qui fréquentent les cours diurnes. En moyenne, jusqu'en 1914, 60% des élèves ont moins de 20 ans, 32 % entre 20 et 29 ans et 8% plus de 30 ans. Les personnes âgées de cinquante ans et plus sont donc êxtremement rares. D'autre part, à partir de 1907-1908, le chiffre des apprentis dépasse pour la première fois celui des ouvriers, traduisant concrètement un intérêt nouveau des patrons envers l'Académie, laquelle a alors dépassé les objectifs de sa mission.

    Le bilan de la dernière année présente des résultats jugés positifs par son administrateur ainsi que par les enseignants. En ce qui concerne les dames, le nombres d'élèves inscrites est alors de 797, dont la majorité sont des ouvrières. Les disciplines enseignées sont au nombre de douze, divisées en deux sections : apprentissage et cours temporaires. Pour les messieurs, l'effectif est de 566 élèves, la majorité étant cette fois-ci composée d'apprentis. L'enseignement des dix-neuf spécialités différentes des cours dispensés par l'Académie est réparti dans vingt locaux, éparpillés dans la périphérie de la cité. Cette même année, L'Académie passe sous le contrôle de l'Etat. L'administration autonome de l'Académie professionnelle est alors supprimée. Les cours pour dames sont rattachés à l'Ecole professionnelle et ménagère tandis que ceux pour les hommes sont intégrés à l'Ecole des arts et métiers et aux Cours professionnels.

    L'Académie professionnelle, issue de la Fondation Bouchet, aura donc existé pendant près d'un demi-siècle et perfectionné des dizaine de milliers de travailleurs ou apprentis, permettant à ceux-ci de combler leur lacunes scolaires puis d'augmenter leur connaissances professionnelles. Elle a donc été un lieu essentiel de l'enseignement pour adultes, accueillant aussi bien des Genevois que des Confédérés ou des étrangers. Très tôt, les femmes ont su profiter de ce lieu d'instruction et le nombre des inscrites dépassa rapidemment celui des hommes.

  • Zones géographiques
    Genève (Suisse)
  • Statut juridique
    Organe administratif public
  • Fonctions et activités

    Tels qu'ils sont définis en 1883 par le Conseil administratif, les buts de l'Académie professionnelle sont les suivants : procurer aux ouvriers et employés les moyens de perfectionner leur instruction générale et d'étendre leurs connaissances professionnelles, vulgariser les notions scientifiques les plus utiles à l'industrie et au commerce et faire mieux connaître l'histoire nationale et les principes d'économie politique, du droit usuel et de la législation constitutionelle. L'activité principale de l'Académie est donc de dispenser des cours gratuits, ouverts à toute personne désirant se perfectionner dans son corps de métier. L'Académie professionnelle a également présenté plusieurs conférences sur des sujets plus généraux, données par des personnes venant de l'extérieur et ouvertes au public.

    La première année, le programme est divisé en trois parties : des cours professionnels pour hommes, des cours de sciences, ainsi que des conférences publiques ouvertes aux adultes des deux sexes y sont dispensés. Dès l'année suivante, des cours destinés aux femmes s'ajoutent au programme de l'Académie. On y enseigne, au début, principalement le français, l'arithmétique, la comptabilité, le dessin industriel et technique, la physique, la mécanique et la chimie. Outre ces leçons pratiques, l'Académie propose également des cours de géographie économique de la Suisse, d'histoire nationale, d'économie politique ou encore de zoologie. Les branches réservées aux femmesi se différencient sensiblement de celles reservées aux hommes. En effet, les cours proposés à ces dames concernent, entre autres, la coupe de vêtements, la couture à la machine, le repassage et dégraissage, la broderie, la mode ou encore la calligraphie et la comptabilité.

    Les cours généraux proposés durant les premières années vont, à partir de l'année 1899-1900, disparaître pour laisser place à un programme basé directement sur la formation et le perfectionnement professionnels. Les cours dispensés régulièrement jusqu'en 1914 concernent les professions suivantes : tapissiers, tailleurs, cordonniers, charpentiers/menuisiers, ébénistes, bijoutiers, ferblantiers et carossiers. Des cours de géométrie et construction, destinés aux différents métiers du bâtiment sont également donnés durant la même période. Pour les femmes, la matière enseignée ne varie pas sensiblement, les métiers relatifs au textile dominant largement.

  • Organisation interne

    Les cours sont principalement répartis en deux séries, d'octobre à décembre, et de janvier à mars. Les cours pour hommes se déroulent le soir, le plus souvent ils ont lieu deux fois par semaine et durent deux heures. Pour les femmes, la répartion est généralement la suivante : cours bi-hebdomadaires, donnés le soir pour les travailleuses, l'après-midi pour les ménagères ; cours hebdomadaires du matin pour les apprenties couturières ; cours diurnes de coupe et de confection donnés à plein temps sur une année. Certains cours, essentiellement chez les hommes, durent deux, voire trois années. Les cours de l'Académie professionnelle ont lieu dans différents bâtiments scolaires ou municipaux : Ecoles primaires (dont celle de Malagnou), Ecole d'horlogerie, Ecole du Grütli, Ecole professionnelle et ménagère, Ecole des métiers ou encore au Musée Rath. A partir de 1900, tous les cours destinés au dames ont lieu dans les anciens locaux de l'Ecole supérieure de commerce. L'Académie est dirigée par un directeur ou administrateur. Une directrice pour les dames, durant une certaine période, est également nommée. Chaque enseignant(e) est chargé d'un cours, parfois de plusieurs. Il se peut également qu'un cours soit donné par deux enseignant(e)s.


  • Contrôle de la description

  • Code d'identification
    CH.AVG.AcaprofISAAR
  • Code d'identification du service
    CH-001140-3 Archives de la Ville de Genève
  • Règles et conventions
    Notice établie conformément à la norme internationale sur les notices d’autorité utilisées pour les archives relatives aux collectivités, aux personnes ou aux familles (2e édition, 2004) (ISAAR(CPF))
    Forme autorisée du nom établie par les Archives de la Ville (AVG)
  • Date de création, de révision ou de destruction
    Octobre 2007. Création : Giovanni Gregoletto
  • Langue et écriture
    Français (Suisse)
  • Sources
    - Michèle Elisabeth Schärer, Des cours pour adultes à Genève: 1846-1914, thèse en Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, Université de Genève, 1996.
    - Ville de Genève, Rapports lus dans les séances de distribution des prix des Ecoles municipales, 1875- 1924.
    - Ville de Genève, Compte-rendu de l'administration municipale de la ville de Genève,1875-1931.

  • Ressource(s) documentaire(s)

  • Ressource documentaire 1
    Académie professionnelle
  • Cote
    CH AVG Acaprof
  • Type de ressource associée

    Fonds d'archives

  • Nature de la relation
    Producteur
  • Dates des ressources associées
    1886-1902