Manuscrits et archives

Au début des années 1970, de plus en plus de musiciens s'intéressent à l'improvisation, qu'elle soit jazz, rock ou musique ethnologique et folklorique. Une partie d'entre eux décide alors de constituer un centre musical pour promouvoir la musique improvisée. L'Association pour la musique de recherche (AMR) est fondée le 29 janvier 1973.

A ses débuts l'AMR n'a que très peu de moyens financiers (le premier soutien vient du Conseiller d'Etat André Chavanne qui offre 1'500 frs.- pour l'organisation du premier concert), c'est pourquoi elle ne possède pas de local attitré. Les concerts organisés par l'associations ont lieu d'abord dans des petites salles : à l'Ecole de Commerce de St-Jean, à la maison de quartier de la Jonction, à la salle communale des Eaux-Vives, à la maison des jeunes de Saint-Gervais, puis, dès 1975, les concerts sont donnés régulièrement à la Salle Simon Patiño, au Théâtre de St-Gervais, à la Traverse (dans la maison de quartier des Pâquis) et au Centre de loisirs de Carouge. Le succès populaire est au rendez-vous; le premier festival de musique gratuit est organisé en avril 1974 à la Salle communale de Plainpalais et rassemble plus de 2'000 personnes. Des liens entre l'AMR et les Genevois se créent : en 1976, 6'000 signatures sont récoltées pour soutenir la création d'un centre musical (cette pétition est suivie le 5 juin d'un défilé en fanfare de près de 1'000 personnes). Les relations avec la Ville de Genève évoluent également; les subventions municipales augmentent graduellement. Enfin, en 1981 l'AMR obtient des locaux dans l'immeuble "Le Sud des Alpes". Elle peut alors y organiser ses ateliers ainsi que des concerts et y loger son administration.

L'AMR est devenue une actrice importante au sein de la vie musicale genevoise; elle organise de nombreux concerts, des festivals, et publie son propre journal "Viva la Musica" (créé en 1975; chaque fin d'année scolaire, l'AMR y fait un rapport de ses activités pour l'année écoulée). L'AMR a, par exemple, co-organisé le festival de la Bâtie depuis sa création jusqu'en 1997, année où elle se retire de l'organisation (la nouvelle orientation artistique ne lui convenant plus).

Le Festival de la Bâtie

Le Festival de la Bâtie est né en juin 1977. C'est après plusieurs éditions de festivals alternatifs divers que quatre associations (Action 16, la Lune Rouge, le Théâtre Mobile et l'AMR) se lient pour organiser conjointement un festival de plus grande envergure. Ce festival, qui est plus qu'un regroupement de productions musicales, se veut un endroit où les valeurs sont "renversées", où la fraternité, la spontanéité, la bonne humeur sont à l'honneur. Tout artiste, de renom ou débutant, qui souhaite se produire peut le faire à condition de déposer sa demande dans les délais. La Bâtie désire devenir une plateforme culturelle qui soit accessible à tous (l'entrée aux concerts est gratuite). Dans un premier temps, elle est ouverte surtout à la culture asiatique, très en vogue dans les années 1970-1980.

La première édition du Festival de la Bâtie est un franc succès puisqu'il attire plus de vingt-cinq mille personnes (les festivals précédents ne comptaient pas plus de dix milles personnes). Jusqu'en 1980, il a lieu dans le parc du Bois de la Bâtie (d'où son nom). Puis il s'agrandit et s'installe petit à petit dans les différentes salles de concerts de la Ville. Ensuite, dans les années 1990, il élargit son périmètre aux salles du canton de Genève et de France voisine.

Actuellement le Festival de la Bâtie a lieu une fois par année, entre la fin du mois d'août et le milieu du mois de septembre. La programmation comporte plus de 200 prestations, musicales et théâtrales, réparties dans 30 lieux différents situés dans tout le Canton ainsi que dans les départements français de l'Ain et de Haute-Savoie.

Les Ateliers d'ethnomusicologie

Dès son origine, l'AMR regroupe des musiciens d'origine assez diverse. En juin 1974, l'association met sur pied son premier concert de musique indienne, avant de se lancer l'année suivante dans l'organisation d'ateliers d'ethnomusicologie qu'elle organise jusqu'en 1983. Le 12 décembre de cette même année, l'association (indépendante) des Ateliers d'ethnomusicologie est fondée. Elle a pour but de promouvoir les cultures traditionnelles par la musique, mais aussi par la percussion et la danse. Pour ce faire, elle organise de nombreuses manifestations, collabore aussi avec d'autres institutions musicales pour la réalisation d'événements, et participe à un grand nombre d'autres manifestations dans la région genevoise.

Actuellement, l'AMR fait partie du patrimoine culturel genevois, les différents événements organisés ou co-organisés par l'AMR (le Festival de la Batie, le Festival des Cropettes, le Jazz Festival, le spectacle Viva la Musica qui fut mis sur pied avec le Théâtre du Loup pour le 700e anniversaire de la Confédération en 1991....) ont marqué l'histoire artistique du canton. Ses liens avec d'autres associations suisses (le Regroupement de Associations Culturelles créé en 1990...) ou européennes (l'Europe Jazz Network créé en 1987...), ses publications (...également le livre "Enveloppes", édité en 1993 par l'AMR à l'occasion de ses 20 ans, qui regroupe les chroniques de Claude Tabarini) font qu'aujourd'hui, l'AMR est devenue une des figures phares de la culture suisse romande sur la scène européenne.

L'Association pour l'encouragement de la musique improvisée a pour but de faciliter la réunion chaque semaine d'ateliers musicaux d'improvisation afin d'apprendre à jouer en petite formation, puis de regrouper ces formations dans un grand ensemble, le Big Band. L'association n'a pas l'intention de présenter uniquement des artistes réputés, mais plutôt de réunir des musiciens qui s'intéressent à la recherche et de favoriser leur production en public.

Pour promouvoir la musique jazz et d'improvisation, elle organise plus de 200 manifestations par année dont des ateliers, des concerts et des festivals. Par exemple, durant une année (saison musicale) l'AMR organise : une jam session chaque mardi, des concerts ou la jam des ateliers chaque mercredi, des concerts les jeudis, vendredis et samedis, quarante ateliers par semaine, le Festival International de Jazz dans le courant du mois de mars ou avril (dans une salle extérieure au bâtiment du Sud des Alpes), le Festival des Cropettes au mois de juin (festival en plein air et gratuit fondé en 1983).

De plus, l'AMR publie son propre journal, "Viva la Musica" qui donne toutes les informations sur les activités de l'association, des présentations d'artistes, de spectacles, des critiques de disques et des nouvelles de la vie musicale suisse.

Statuts de l'AMR du 29/01/1973, modifiés le 26/04/2004

L'Association, constituée le 29 janvier 1973, se compose de membres musiciens et ordinaires. L'ensemble de ceux-ci constitue une Assemblée générale se réunissant une fois dans l'année (à laquelle peuvent se rajouter des Assemblées générales extraordinaires en cas de besoin). L'Assemblée élit ou exclut ses membres, désigne un Comité et donne des directives à ce dernier pour assurer le bon fonctionnement de l'Association.

Le Comité est composé de l'administrateur et des membres (leur nombre varie de six à quinze personnes). Ceux-ci sont choisis par l'Assemblée générale. Le Comité se retrouve chaque semaine pour élire le président, préparer l'ordre du jour des Assemblées générales, gérer les affaires de l'Association, veiller à ses intérêts selon les directives données lors des Assemblées générales, décider de l'engagement d'autres personnes pour l'aider dans ses tâches administratives (secrétariat, comptabilité...) et fixer le montant des cotisations annuelles ainsi que le prix d'entrée aux différentes manifestations.

Le président dirige les réunions du Comité et les Assemblées générales. Enfin l'administrateur règle les affaires courantes de l'Association.

L'association est financée par les recettes des manifestations et des concerts, et les dons, legs ou subventions (de la Ville de Genève entre autres) qui lui sont accordés.

Fonds d'archives