Manuscrits et archives

Le "Centre de la photographie, Genève (CPG)" est une association créée en 1984 par un groupe de quinze photographes à la suite de la fermeture de la galerie "Canon". Le 25 octobre 1984, le Centre prend ses quartiers dans un local du sous-sol de la salle "Simon I. Patiño". Michel Auer, photographe, écrivain et collectionneur, en est le premier président. A cette époque, l'association bénéficie d'une subvention de la Ville provenant du "crédit général Patiño".

Jusqu'en 1988 sont présentés des photographes suisses et internationaux, liés principalement à la photographie de reportage, de portrait, ainsi qu'à la photographie plasticienne et à la photographie dite expérimentale. A chaque exposition est éditée une feuille d'information, "Images", qui deviendra plus tard une revue. A cette époque, le nombre d'expositions est d'environ six par an.

Durant les quatre premières années, la programmation est ponctuée de quelques expositions historiques et de deux expositions collectives dédiées aux photographes fondateurs du CPG. Une deuxième programmation, nommée "À découvrir", privilégie des jeunes photographes, surtout romands.

C'est à partir du 11 novembre 1988 que le CPG s'installe au rez-de-chaussée de la Maison des arts du Grütli. Il bénéficiera par conséquent d'une subvention au titre "d'association logée au Grütli". La programmation suit alors la même ligne qu'auparavant, "A découvrir" étant renommée "Galerie d'essai", et une bibliothèque est mise en place courant 1989; cette dernière comptera environ 800 titres en 2012. En 1990, le CPG lance le "Grand Prix photographique du Grand Passage", tout en poursuivant une politique d'acquisition de photographie contemporaine qui lui permet de constituer une collection de 333 oeuvres. Ces deux activités seront abandonnées dès 1995. Pour fêter les 10 ans d'existence du Centre, une grande exposition est organisée à la "Galleria Gottardo" à Lugano. Michel Auer, le programmateur artistique bénévole de ces premières années, quittera ses fonctions en novembre 1994.

L'année 1995 est marquée par la reprise de la présidence par Gad Borel, qui assumera ses fonctions jusqu'en 1998. Alan Humerose est alors nommé secrétaire général puis, suite au changement des statuts en 1998, directeur du CPG, tandis qu'un nouveau président est nommé en la personne d'Olivier Vodoz.

La ligne artistique change sous l'impulsion d'Alan Humerose, notamment par la création de cycles de conférences et l'animation de rencontres, ainsi que par une programmation faisant la part belle à la photographie contemporaine. Ce dernier assume également la responsabilité éditoriale de la revue "Images", pour laquelle il adopte un rythme de parution annuel, contrebalancé cependant par une table des matières plus étoffée, dans laquelle figurent notamment des débats mettant en présence artistes et critiques, ainsi que des portfolios de jeunes photographes. Alan Humerose quittera ses fonctions en 1999, et la revue cessera d'être publiée avec son départ.

Alan Humerose est également un membre fondateur de "l'Association suisse des institutions pour la photographie" et de "BAC+3", un projet pour le développement d'un bâtiment d'Art contemporain à Genève.

Pauline Gygax, nommée en 1999 directrice et responsable de la programmation du Centre, restera en fonction jusqu'en 2001. Son arrivée marque à nouveau un changement d'orientation artistique. La programmation est durant cette période résolument axée vers l'art contemporain, y compris vers tous les champs possibles de la photographie, notamment l'architecture, l'urbanisme, et les différentes façons d'exposer la photographie. Le fonctionnement du Centre subit également un changement important : le directeur n'est plus choisi à l'intérieur du comité, ni appelé à exposer ses propres oeuvres, ce qui constitue un pas vers la proessionnalisation de la conduite du CPG.

Au printemps 2001, Véronique Lombard et Joerg Bader sont nommés directeurs, respectivement administratif et artistique. La programmation s'oriente alors vers des problématiques non artistiques, et s'attache à présenter des supports photographiques moins courants, notamment dans le domaine de l'urbanisme et du style documentaire. C'est ainsi que, après une importante exposition initiale en 2001, "Häuser" de Bernd et Hilla Becher, le Centre organise en 2002 les "24 heures de la photographie" au Grütli, et "Quoi de 9/11 photographes de la région lémanique" sur trois sites répartis dans la ville. En 2003 sont organisés les "50 JPG - Cinquante jours pour la photographie à Genève". La manifestation devient triennale, et comprend une exposition collective qui a lieu au Bâtiment d'art contemporain (BAC) et fédère sous le titre donné à l'exposition collective une vingtaine de musées, centres d'art, galeries, et lieux alternatifs. La nouvelle équipe s'attelle aussi à lancer des ponts vers d'autres arts, comme la peinture, la vidéo ou le cinéma.

L'arrivée de Manuella Denogent au poste de directrice adjointe en 2004 ouvre de nouveaux horizons au Centre, notamment pour ce qui concerne la place de la photographie dans les mass-médias. Par ailleurs, en vue du projet de regroupement institutionnel dans le Bâtiment d'art contemporain ("BAC +3"), elle a oeuvré à la restructuration du Centre ainsi qu'à sa professionalisation. Elle participe en 2007 au lancement des Editions Centre de la photographie Genève.

Dès 2006, la programmation intègre une approche "Visual Studies", traitant la photographie dans un champ étendu et incluant les productions photographiques les plus variées, allant de la photographie scientifique à la photographie d'amateur, des mass médias à la photographie militante. Parallèlement, Joerg Bader ouvre dans son enseignement à la HEAD (Haute école d'art et de design) Genève un séminaire portant sur les mêmes questions. Avec l'arrivée d'Olivier Talpain comme administrateur en 2009, le mode de fonctionnement continue de se professionnaliser, un important travail de catalogage étant notamment entrepris. C'est aussi cette année-là que le CPG réalise son exposition la plus importante en termes de nombre de visiteurs et d'impact médiatique, "Photographies peintes/Uebermalte Fotografien" de Gerhard Richter, la première exposition en Suisse romande de cet artiste. L'année suivante a lieu la troisième triennale des 50JPG, sous le titre "La Revanche de l'archive photographique", qui rencontre un intérêt international (Joerg Bader tient des conférences à son sujet à Zurich, São Paulo, Porto Alegre, Belo Horizonte et Tampere).

L'association du Centre de la photographie de Genève a pour objectif de promouvoir l'art de la photographie (en rapport ou non avec d'autres types d'expérimentations en arts visuels), ainsi que d'en réserver un lieu à cet effet. C'est dans cette optique que le Centre organise et gère ses expositions (en moyenne 6 à 7 expositions photographiques par année). C'est également grâce à l'organisation de manifestations (notamment les "50 jours pour la photographie à Genève") qu'il s'affirme comme défenseur de la photographie comme un des beaux-arts. Il se charge également d'organiser des échanges afin de resserrer ses liens et ses activités avec tous les autres lieux et instances voués à la promotion de l'art photographique.

Pendant une dizaine d'années, jusqu'en 2001, l'association est subventionnée par la Ville de Genève à hauteur de 80'000 francs par an. En 2005, cette subvention s'élève à 180'000 francs, avec 50'000 francs supplémentaires accordés en 2006 pour l'organisation des "50 jours pour la photographie à Genève". En 2012, la subvention atteint 240'000 francs.

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