Manuscrits et archives

Contrechamps est une association à but non lucratif créée en 1977 par Philippe Albèra (musicologue), Jean-François Rohrbasser (cinéaste) et Robert Piencikovski (compositeur et musicologue), afin de promouvoir les arts contemporains. Cette initiative fait suite au succès des journées "Cinéma et musique" organisées en 1976 à l'instigation de la Fondation Simón I. Patiño à Genève et a comme objectif initial de replacer l'aventure musicale du XXe siècle dans un contexte plus contemporain.

A ses débuts, Contrechamps organise des concerts, des spectacles de danse, des projections de films et des représentations théâtrales, principalement à la Salle Patiño (aujourd'hui Cité Bleue). Grâce à l'entremise du compositeur genevois André Richard, l'association travaille régulièrement avec l'Ensemble des Instituts für neue Musik de Fribourg-en-Brisgau dirigé par Arturo Tamayo et propose des oeuvres de Pierre Boulez, Alban Berg ou encore Arnold Schoenberg, ainsi que des créations de Klaus Huber et d'autres compositeurs.

En 1980, Contrechamps crée son propre ensemble qui anime une saison régulière à Genève et donne dès 1983 de nombreux concerts en Suisse et à l'étranger. L'association continue néanmoins d'inviter des directeurs, des solistes ou d'autres ensembles à Genève.

Parallèlement aux concerts donnés, Contrechamps produit des disques, des films documentaires et publie une revue musicale en 1983 qui deviendra les Editions Contrechamps en 1991. Contrechamps s'impose alors comme l'un des principaux acteurs de la musique contemporaine en Suisse et en Europe.

En 1990, à cause de la récession, la Ville de Genève procède à des restrictions budgétaires et diminue les subventions qu'elle versait jusque-là à Contrechamps. Ces difficultés financières sont aggravées quand la Fondation Simón I. Patiño, qui soutenait activement l'association, doit elle aussi lui retirer sa subvention annuelle. Toutefois, l'association prévoit pour sa saison 1990-1991 une quinzaine de concerts, en grande partie coproduits avec d'autres institutions comme par exemple le Centre international de percussion (CIP). En outre, suite à la disparition en 1991 du festival Extasis produit par le Service des spectacles et concerts de la Ville, Contrechamps s'associe en 1992 à la Haute école de musique de Genève (HEM), au Centre international de percussion (CIP) et à l'Association pour la musique électroacoustique de Genève (AMEG) pour fonder le festival Archipel dédié à la musique contemporaine.

Par ailleurs, pour pallier aux difficultés rencontrées, Contrechamps s'unit en 1996 à l'Orchestre de chambre de Genève (OCG), au Centre international de percussion (CIP) et à l'Ensemble baroque 415 afin de former l'association Legato et proposer une saison commune d'abonnement offrant un large éventail de styles.

Lors du vingtième anniversaire de Contrechamps en 1997, son directeur Philippe Albèra constate que le paysage musical genevois s'est considérablement modifié depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale grâce à des associations comme Contrechamps. La musique contemporaine est sortie du ghetto où elle se trouvait enfermée et les Genevois ont pu découvrir des compositeurs tels que Luciano Berio, György Kurtág, Luigi Nono, Brian Ferneyhough, Emmanuel Nunes, Pierre Boulez, Isang Yun, Klaus Huber, Heinz Holliger, Franco Donatoni, Michael Jarrell, Mauricio Kagel, Elliott Carter, John Cage ou György Ligeti, ainsi que des ensembles et interprètes prestigieux invités comme le Quatuor Arditti, le Quatuor LaSalle, Electric Phoenix, Rosemary Hardy, Cathy Berberian et Claude Helffer. Cependant, le directeur regrette le statut fragile d'une association comme Contrechamps qui a subi des coupes budgétaires et le retrait de la Fondation Simón I. Patiño devenue Cité Bleue.

Contrechamps s'installe alors au centre ville, successivement à la Salle du Conservatoire de musique, à la Salle communale de Plainpalais et enfin, de façon plus durable grâce à l'aide de la Ville de Genève, au Studio Ernest-Ansermet de la Radio suisse romande où elle donne, dès lors, la majorité de ses concerts.

Au tournant du millénaire, l'association organise sur trois ans (1999-2001) une vaste série de concerts thématiques intitulés "Musique d'un siècle" qui retrace l'histoire musicale du XXe siècle. Suite à cette programmation, une convention est conclue avec la Ville et l'Etat de Genève permettant une hausse des subventions et une stabilisation de ces dernières sur plusieurs années. En 2005, Philippe Albèra quitte la direction artistique de Contrechamps, mais demeure à la tête des Editions Contrechamps. L'association célèbre ses trente ans d'existence en 2007.

Spécialisée dans la musique de chambre du XXe siècle, l'association Contrechamps s'est fixé pour but de faire découvrir des oeuvres contemporaines (de 1945 à nos jours) ne figurant pas dans le répertoire "officiel" des orchestres ou des conservatoires genevois d'après-guerre.

Les premières années, Contrechamps bénéficie du soutien de la Salle Patiño et d'une garantie de déficit de 10'000 francs de la Ville et du Canton de Genève. L'association convie des ensembles et des interprètes de danse et de musique contemporaine à la Salle Patiño. Contrechamps invite ainsi Min Tanaka, qui conduit un stage de danse en 1980, et produit le premier spectacle de Noemi Lapzeson en 1981. Quand l'Ensemble Contrechamps est créé en 1980 à l'instigation du Conservatoire populaire de musique, il a pour objectif de jouer le répertoire du XXe siècle et de susciter de nouvelles oeuvres auprès des compositeurs actuels, suisses pour la plupart. Cet ensemble anime les saisons Contrechamps à Genève, crée de nombreuses oeuvres inédites et enregistre plusieurs disques. Pour la réalisation des concerts, l'ensemble collabore de façon privilégiée avec des compositeurs comme George Benjamin, William Blank, Xavier Dayer et s'associe à des virtuoses tels que les chefs d'orchestre Stefan Asbury, Peter Hirsch ou les solistes Pierre-Laurent Aimard et Teodoro Anzelotti. L'Ensemble Contrechamps étend ses activités à l'étranger avec des tournées en Amérique du Sud, en Asie, en Europe et participe régulièrement, dès 1989, au Festival d'Automne à Paris, aux journées Voix Nouvelles à Royaumont, à Ars Musica à Bruxelles ou aux Tage für neue Musik à Zurich. Sur la scène genevoise, l'ensemble intensifie les collaborations locales avec l'Association pour l'encouragement de la musique improvisée (AMR), le Grand Théâtre, le Théâtre Am Stram Gram, l'Orchestre de la Suisse romande (OSR), le festival Extasis (jusqu'à sa fin en 1991) et le festival Archipel.

Parallèlement à ses activités musicales, Contrechamps se consacre à l'édition de textes essentiels (écrits de compositeurs et études de musicologues inédites en français) au sein de la revue Contrechamps qui paraît semestriellement de 1983 à 1991. C'est ainsi que seront publiés douze numéros thématiques ainsi que cinq numéros spéciaux coédités avec le Festival d'Automne à Paris et le Festival Musica à Strasbourg. La revue Contrechamps cesse ses activités en 1991 et se transforme en maison d'édition indépendante la même année. Contrechamps produits des disques dès 1988 et quelques films documentaires sur des compositeurs ou des oeuvres. D'autre part, Contrechamps a développé des ateliers pédagogiques et des concerts pour enfants en partenariat avec le Théâtre Am Stram Gram.

Contrechamps est financée par la Ville et le Canton de Genève. En 1985, le contrôle financier de l'Etat et celui de la Ville de Genève exigent de l'association qu'elle tienne un compte d'exploitation et un bilan si elle souhaite bénéficier de subventions. D'autres organismes soutiennent Contrechamps comme la Fondation Pro Helvetia dans la production d'oeuvres d'auteurs suisses. Enfin, plusieurs concerts ont été réalisés en coproduction avec les festivals Extasis, Archipel, La Bâtie-Festival de Genève et le Grand Théâtre.

Statuts de l'association et subsidiairement les articles 60 et suivants du Code civil suisse.

Pendant plus de dix ans, l'administration de Contrechamps fonctionne grâce au bénévolat et les liens d'amitié noués entre les compositeurs et les interprètes. Philippe Albèra, qui s'occupe essentiellement des aspects artistiques, est secondé par des collaborateurs volontaires comme Michael Jarrell, alors étudiant au Conservatoire populaire de musique de Genève. Les infrastructures et services (graphisme, installations, salle et matériel) sont fournis par la Salle Patiño.

En 1990, l'administration de l'association se professionnalise avec l'engagement d'une administratrice, Virginie Keller. Parallèlement, Dany-Léna Meyer, secondée par Caroline Frei dès 1995, est chargée de l'administration de l'Ensemble Contrechamps dont les activités se développent fortement. Jean-Marie Bergère est engagé en 1992 pour s'occuper des Editions Contrechamps. Il reprend l'administration fin 1993 quand Virginie Keller prend en charge le festival Archipel.

En 2011, le personnel administratif de Contrechamps se compose de Mathieu Poncet, administrateur artistique, de Jean-Marie Bergère, secrétaire administratif, de Dany-Léna Meyer et Michael Seum, chargés de production, de Michel Blanc, régisseur et de Sarah Mouquod, chargée de presse, communication et activités pédagogiques. Quant aux Editions Contrechamps, Philippe Albèra demeure directeur et Jean-Marie Bergère, responsable technique des publications.

L'association Contrechamps est administrée par un comité composé de cinq à sept membres élus par l'assemblée générale, comprenant un président, un représentant des musiciens et un représentant du personnel administratif (tous deux élus par leurs pairs), ainsi qu'un représentant du festival Archipel.

Fonds d'archives