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  • Corps des Sauveteurs auxiliaires de la Ville de Genève, section Cité
  • Identification

  • Type d'entité
    Collectivité
  • Forme(s) autorisée(s) du nom
    Corps des Sauveteurs auxiliaires de la Ville de Genève, section Cité
  • Autre(s) forme(s) du nom
    Constables de Genève

  • Description

  • Dates d'existence
    1874
  • Histoire

    Depuis plus de cent ans, le Corps des Sauveteurs auxiliaires prodigue son aide et ses soins lors des sinistres et des rassemblements à but non lucratif, de type "patriotique", "philanthropique" et sportif.

    La formation d'une "compagnie volontaire de sauvetage et de police" est évoquée devant le Conseil administratif de la Ville de Genève, le 7 novembre 1873. A la suite d'incendies répétés, des citoyens entreprennent la création d'un corps civil dont la tâche est d'intervenir rapidement sur les lieux du sinistre afin d'éviter les attroupements, de protéger les biens mobiliers et immobiliers, et de préparer l'intervention des professionnels du feu. En accord avec le Commandant du Corps des sapeurs-pompiers, les Sauveteurs auxiliaires formalisent l'organisation du groupe au cours d'une séance fondatrice, le 19 mars 1874, au Café de la banque. La formation du Corps est approuvée le 24 mars 1874 par le Conseil administratif. Après quelques hésitations sur la dénomination des sauveteurs, ceux qui voulaient porter le titre de "Constables de Genève" seront baptisés "Sauveteurs auxiliaires de la Ville de Genève". Leur première sortie, le 6 juin 1874, lors de l'incendie des usines Camps, fait bonne impression. C'est d'ailleurs l'occasion pour le "Journal de Genève" (tirage du 10 juin 1874), de louer le courage des sauveteurs et de célébrer l'efficacité et l'utilité de la nouvelle formation. Des témoins oculaires ont pu "constater l'ordre et le sang froid avec lesquels ces hommes dévoués remplissaient leur tâche, et surtout l'obéissance dont ils faisaient preuve vis-à-vis des chefs qu'ils se sont donnés." Fortes de cette expérience, les communes des Eaux-Vives (1880), de Plainpalais (1883), du Petit-Saconnex (1884) et de Carouge (1893) suivent l'exemple des Sauveteurs auxiliaires et créent leurs propres compagnies qui seront, par ailleurs, liées en 1922 après la création de la Fédération des Sauveteurs auxiliares du Canton de Genève.

    Entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, le Corps connaît des transformations importantes. Le développement du réseau téléphonique rend l'intervention des sapeurs-pompiers plus rapide et plus efficace. La création du Poste Permanent, en 1899, et de son numéro d'urgence, le 4000, renforce encore ces évolutions. De ce fait, le rôle des auxiliaires est passablement perturbé. Toutefois, bien qu'ils perdent une part de leur prestige, leur présence et leurs compétences restent requises lors des sinistres. Parallèlement au service du feu, les sauveteurs s'engagent dans des oeuvres de bienfaisance et concourent aux quêtes. L'accompagnement et le service d'ordre pendant les cortèges officiels et les cérémonies publiques deviennent leur activité principale. Ainsi, en 1926, les statuts sont modifiés dans ce sens : "Indépendamment des incendies, le Corps est à la dispostion des Autorités cantonales et municipales pour tous les services qu'elles lui demandent. Il s'intéresse également aux cérémonies nationales et peut prêter sont concours pour l'organisation des fêtes patriotiques ou philanthropiques".

    Au cours de la Première Guerre mondiale, nos hommes participent activement au "Service des grands blessés", des "Internés" et des "Evacués civils". Qu'ils soient Français, Allemands, Espagnols ou Austro-Hongrois, les personnes sont accueillies puis dirégées selon leur provenance. Aux côtés de la Croix-Rouge, les sauveteurs, comme le rapporte les rapports annuels, "ne sont pas demeurés étrangers à ces belles manifestations de fraternité internationale, et ils ont apporté leur concours à l'oeuvre humanitaire du rapatriement des internés et évacués civils". A ce titre, une médaille a été offerte par le Gouvernement français pour les soins qu'ont trouvé "ses malheureux compatriotes", et le Comité de la Croix-Rouge a fait un don de cent francs à la caisse des sauveteurs. En outre, on notera que les rapports des années 39-45, lors de la Seconde Guerre mondiale, ne font pas mention d'activités particuliaires relatives au conflit.

    Enfin, la pratique de la seconde moitié du XXe siècle ne révèle pas de transformations importantes. Les sauveteurs poursuivent la même mission : prêter leur concours au Bataillon de sapeurs-pompiers et assurer l'ordre pendant les manifestations. Nous pouvons signaler, tout de même, une baisse des effectifs sur l'ensemble du siècle. Cependant, celle-ci semble relative aux transformations des statuts et à l'évolution de leurs activités plutôt qu'à la diminution des vocations. Si au moment de la fondation du Corps les status fixent à cent le nombre total des membres, celui-ci est ramené à soixante-cinq en 1911, puis à cinquante en 1996.

    Le corps de Sauveteurs auxiliaires de la Ville de Genève, en délicatesse avec la Ville, privé de local et de subvention par cette dernière depuis 2010, se sentant "oublié", a décidé sa dissolution; celle-ci est devenue effective à partir du 1er juin 2013, après 139 ans passés au service de la population.

  • Zones géographiques
    Jusqu'en 1880, les réunions du Comité prennent lieu au Café du Commerce (place du Molard).
    Puis, à la Brasserie Winkelried (quai de l'Ile) et au Café Mosset (place de la Fusterie).
    Entre 1883 et 1903, la Socété Littéraire devient le lieu de rassemblement des sauveteurs.
    En 1903, la Ville leur met à disposition un local au Palais Eynard.
    Actuellement, le local des sauveteurs se trouve au boulevard du Pont-d'Arve.
  • Statut juridique
    Association au sens des art. 60 et suivants du Code civil suisse
  • Fonctions et activités

    La motivation principale des Sauveteurs auxiliaires répond au dysfonctionnement de l'intervention des sapeurs-pompiers. En raison de la faiblesse des systèmes d'alerte, lorsqu'ils arrivent sur les lieux du sinistre, ils trouvent une place encombrée de curieux et de bonnes âmes inexpérimentées. "Le but de l'institution des Sauveteurs auxiliaires, se recrutant dans tous les quartiers de la ville, est de parer à cet inconvénient en permettant à un certain nombre de citoyens organisés et formant corps, de se trouver de suite présents et de prendre les dispositions nécessaires en attendant l'arrivée des Sapeurs-pompiers ou de la police." Les tâches des sauveteurs sont les suivantes : ils doivent organiser le sauvetage des sinistrés, éclairer et surveiller les étages ; ils doivent entreprendre le déménagement des biens mobiliers et assurer leur protection contre les vols ; enfin, ils doivent disperser les rassemblements gênants, préparer le service d'extinction et dégager les "bouches à eau".

    Avec l'arrivée du téléphone et le développement des techniques d'intervention des sapeurs-pompiers, la fonction des sauveteurs s'est vue partiellement modifiée. Afin de parer à ces évolutions, le Corps a rapidement (dès la fin du XIXe siècle) trouvé une occupation parallèle. En service commandé, il assure le service d'ordre lors des cortèges et des cérémonies officielles à but patriotique et philanthropique (plus tard sportives), et concourt aux quêtes caritatives. Les derniers statut, datés du 18 mars 1996, rappellent bien cette double fonction : d'une part, les sauveteurs prêtent leur concours au Bataillon des sapeurs-pompiers, de l'autre, ils participent aux manifestations à but non lucratif.

    Enfin, selon la devise : "Dévouement et amitié", les sauveteurs s'engagent sur l'honneur et la bonne volonté à porter secours lors des sinistres. Sans attendre de rémunération, le membre "prend l'engagement moral de chercher autant qu'il dépendra de lui, de se rendre utile à ses concitoyens" et "à maintenir l'union entre les membres du Corps." On notera encore que cet aspect plus solennel des status des sauveteurs à disparu de la dernière version de 1996.

  • Textes de référence

    Malet, Louis-Henri, "Au feu! Historique de l'organisation du corps des sapeurs-pompiers et des secours contre l'incendie dans le canton de Genève", Genève : Imprimerie Jules Carey, Libraire-éditeur, 1883.

    Céard, Robert, "De l'organisation des secours contre l'incendie à Genève", Genève: Veuve Glaser et fils, éditeurs, 1852.

    "Corps des Sauveteurs auxiliaires de la Ville de Genève (Constables de Genève), Statuts, Réglements et Instructions", Genève, Imprimerie Jarrys, 1911.

    Caille, Frédéric, "La figure du Sauveteur: naissance du citoyen secoureur en France (1780-1914)", Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2006.


  • Relations

  • Relation 1
    Sauveteur auxiliaires du Petit-Saconnex
  • Type de relation
    Relation association
  • Description de la relation

    Le Corps des Sauveteurs de la Ville de Genève entre en relation avec les Sauveteurs auxiliaires du Petit-Saconnex dès leur création, afin de mettre au point les statuts et le règlement de ces derniers. En outre, les différents corps sont liés en 1922 par la Fédération des Sauveteurs du Canton et ils sont rassemblés, lors de la fusion des Communes en 1931, en un seul corps, divisé en quatre sections.

  • Dates de la relation
    1884

  • Contrôle de la description

  • Code d'identification
    CH.AVG.SACitéISAAR
  • Code d'identification du service
    CH-001140-3 Archives de la Ville de Genève
  • Règles et conventions
    Notice établie conformément à la norme internationale sur les notices d'autorité utilisées pour les archives relatives aux collectivités, aux personnes ou aux familles (2e édition, 2004) (ISAAR(CPF))
    Forme autorisée du nom établie par les Archives de la Ville (AVG)
  • Date de création, de révision ou de destruction
    Juillet 2007. Création : Rapahaël Rabusseau
    Décembre 2017. Mise à jour : Jacques Davier
  • Langue et écriture
    Français (Suisse)
  • Sources
    CH AVG, Corps des Sauveteurs auxiliaires de la Ville de Genève, section cité, SA Cité.A.1.
    CH AVG, Corps des Sauveteurs auxiliaires de la Ville de Genève, section cité, SA Cité.B.1.
    CH AVG, Corps des Sauveteurs auxiliaires de la Ville de Genève, section cité, SA Cité.B.2.

  • Ressource(s) documentaire(s)

  • Ressource documentaire 1
    Corps des Sauveteurs auxiliaires de la Ville de Genève, section cité
  • Cote
    CH AVG SA Cité
  • Type de ressource associée

    Fonds d'archives

  • Nature de la relation
    Producteur
  • Dates des ressources associées
    1874-1974