Manuscrits et archives

A l'origine des «Cuisines scolaires des Eaux-Vives» se trouve un Comité de treize citoyens qui distribuent des soupes peu coûteuses aux enfants dont les parents travaillent pendant la journée. En effet, les enfants, ainsi délaissés, risquent de na pas manger suffisamment ; c'est pouquoi les habitants du quartier des Eaux-Vives s'organisent. Le 23 décembre 1884, le Conseil municipal de la commune des Eaux-Vives est informé de la création de ce Comité, qui s'est donné pour but la distribution de repas sains sur la base du bénévolat. Ce dernier, muni de moyens modestes, est présidé par François Brosset et a pour membres fondateurs des personnalités genevoises telles que Théodore Weber, François Dufour, Louis Delafontaine et Gaspard Zurlinden.

Trois ans plus tard, en juin 1887, le Comité commence à travailler officiellement pour la commune. Une Assemblée générale réunissant des membres du Conseil municipal et des citoyens des Eaux-Vives adopte, le 16 juin 1887, un «rapport sur la création d'un réfectoire scolaire et d'une classe gardienne», suite auquel une cuisine est mise à disposition du Comité.

La Commune a d'ailleurs un certain intérêt à prendre en charge les enfants «pauvres» à midi et après l'école : laissés sans surveillance, ils risquent de "vagabonder" ou de "mendier". Un repas simple, mais équilibré, sert donc à la fois à l'amélioration de la santé ainsi qu'à la prévention d'un «comportement immoral».

Après un projet mis en place par son Comité et lors d'une Assemblée générale extraordinaire, l'Association reçoit, le 7 décembre 1891, le nom officiel de «Cuisines populaires des Eaux-Vives». Elle déménage plusieurs fois pendant les dix premières années de son existence, et s'installe définitivement en 1908 dans les locaux de la rue des Eaux-Vives.

En 1888, le Comité sert 2'305 repas et goûters, à raison, respectivement, de 28 et 10 centimes l'unité. En 2006, un siècle plus tard, le prix unique des repas s'élève à sept francs dans toutes les cuisines scolaires du Canton de Genève.

Dès le début, le Comité, aidé par certaines associations telles que la Fédération des cuisines scolaires créée en 1908 et des personnes privées, organise des soupers de soutien et des soirées «choucroute» dans le but de récolter des fonds. Lors des deux guerres mondiales, la Société bénéficie du soutien des Comissions de guerre qui lui fournissent des vivres et du matériel de première necessité. Dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la Ville s'investit véritablement dans cette oeuvre parascolaire en versant régulièrement des subventions. L'Association a donc fonctionné au mieux grâce à une bonne politique de gestion durant cette période et jusqu'au début du 21ème siècle.

Au cours des années 1990, l'horaire continu est introduit à l'école des Eaux-Vives. Dès lors, les élèves se présentent à 13h15, soit à la fin de leur journée d'école. Une telle extension du temps de travail cause une augmentation des charges de l'Association ; celle-ci a même été obligée de refuser d'accueillir des élèves. Pour faire face à cette nouvelle situation, une association s'est créée : le REV (Restaurant des Eaux-Vives), dont les statuts datent du 3 octobre 1990 ; celle-ci a la charge des élèves de l'école primaire des Eaux-Vives. Suite à des problèmes d'ordre financier dûs à des retards de paiement de factures, et pour élargir son champ d'action, la Société des Cuisines scolaires crée en 2001 la Fondation Eaux-vivienne pour l'Enfance (FEVE). Malgré ces efforts de redressement de la situation financière, la Société des cuisines scolaires des Eaux-Vives, est dissoute lors de l'Assemblée générale du 2 juin 2004. Le REV, qui a repris l'ensemble de ses activités, assure désormais la distribution des repas aux élèves des écoles des Eaux-Vives, de Montchoisy et des Vollandes.

Pendant leur existence, les Cuisines scolaires des Eaux-Vives ont conservé la même vision de partage, mise en oeuvre dans ce souci du bien-être de l'élève qui a inspiré plusieurs services similaires dans tout le canton de Genève.

Selon les Statuts de 1932, "fournir des repas, dans les conditions prévues par le règlement, aux enfants qui suivent les classes des écoles de l'arrondissement des Eaux-Vives."

Loi sur l'instruction publique du 5 juin 1886, art. 72

« Rapport sur la création d'un réfectoire scolaire et d'une classe gardienne » (16 juin 1887)

Statuts du 18 novembre 1932

L'association est gérée par trois organes : l'Assemblée générale, le Comité, et les commissaires-vérificateurs.

L'Assemblée générale se tient une fois par année et a pour fonction de nommer le Comité et les commissaires-vérificateurs, d'approuver le rapport du Comité et les comptes annuels, et de modifier les statuts. Elle peut, dans certains cas, exclure les sociétaires, et le cas échéant dissoudre l'association. Elle est composée du Comité, des membres à vie et des parents d'élève.

Le Comité est composé d'un président, de deux vice-présidents, d'un secrétaire, d'un trésorier, d'un vice-trésorier, d'un économe et d'un vice-économe. Les membres du Comité sont élus au scrutin secret et pour une année par l'Assemblée générale, et pris parmis ses membres actifs.

Le Comité peut s'adjoindre le nombre de commissaires nécessaires.

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