Manuscrits et archives

Après de nombreuses discussions sur les locataires éventuels aux Halles de l'Ile, la Ville de Genève y ouvre officiellement en 1981 un nouvel espace culturel et inaugure en janvier 1984 la "Halle Sud". Les objectifs du nouveau centre, sous la direction de Renate Cornu, sont de participer aux projets majeurs de l'art actuel et international, de promouvoir, en Suisse et à l'étranger, des artistes genevois ou vivant à Genève, ainsi que d'élargir le contenu et l'audience de la revue "Halle Sud". Celle-ci, dont la périodicité est trimestrielle, est l'organe d'information de Halle Sud. Grâce à sa diffusion lors des principales foires d'art internationales, elle assure la meilleure publicité possible aux activités du centre et au travail des artistes qu'il présente. En 1984, le nouveau centre d'art, outre plusieurs expositions, dont celle remarquée de Georges Rousse, présente sa première exposition de design, alors que l'année suivante des artistes tels que Werner Strub ou Philippe Starck figurent au programme des expositions. Les années 1986 et 1987 présentent respectivement huit et sept expositions, offrant notamment les travaux des anachronistes italiens, du graphiste neuchâtelois François Berthoud ou encore du sculpteur genevois Jean Stern.

La Halle Sud commence peu à peu à trouver son public, défendant sa place parmi les autres lieux d'expression artistiques genevois, comme le Centre d'art contemporain ou le Centre d'art visuel, avec lequel les relations ne sont pas toujours faciles. En 1988, des expositions de sculpture, de photos et de peinture sont présentées, faisant intervenir des artistes du monde entier. Concernant la Suisse et Genève en particulier, Carmen Perrin, artiste suisse qui avait déja exposé deux ans auparavant dans le même lieu, est à nouveau à l'honneur, alors que "Arc Lémanique", exploration poétique d'un lieu par dix photographes et onze écrivains, connaît également un certain succès. Ajoutons encore pour cette même année, l'initiative "Sidaide", qui s'est déroulée dix jours durant à la Halle Sud, en faveur de la lutte contre le Sida. Fin 1988, le centre compte à son actif une cinquantaine d'expositions d'art contemporain et, bien que contesté par certains, est cependant solidement ancré dans le paysage culturel genevois, grâce notamment aux efforts et à l'originalité de Renate Cornu. L'année 1989 se révèle elle aussi prolifique avec près d'une vingtaine d'événements présentés au public, dont certains ont lieu hors de la Halle (Palexpo lors du Salon du Livre, Bellinzone, Bordeaux). Le centre collabore également avec d'autres partenaires (Papiers Gras, Papeterie Brachard, Université de Genève, Kunstmuseum de Berne), notamment à l'occasion des expositions consacrées à Charlélie Couture ou Michel Butor. Un cycle de conférence sur le thème des questions que pose la création contemporaine a également lieu en 1989, faisant intervenir plusieurs personnalités internationales, parmi lesquelles Jean Baudrillard. Malgré des expositions toujours aussi riches et diverses, desquelles on peut citer celle consacrée à des artistes néerlandais (janvier) et celle faisant la part belle à des artistes de l'Europe de l'Est (juin-août), 1990 sera la dernière année d'activité de Halle Sud.

A cette date en effet, les autorités ferment la galerie - déjà menacée de disparition depuis fin 1988 -, pour cause de restrictions budgétaires. La Ville décide alors de recentrer les efforts et le budget sur la création d'un nouveau musée d'art moderne. La revue, elle, paraît une dernière fois à l'automne de l'année 1991.

Halle Sud peut être considéré comme l'un des principaux lieu d'art contemporain durant les années 1980 à Genève. Son nom, notamment grâce à sa revue éponyme, a largement dépassé les frontières suisses, et des artistes de réputation internationale se sont régulièrement succédés dans les locaux du centre.

Halle Sud présente chaque année plusieurs expositions monographiques ou thématiques. Son objectif est de présenter aussi bien certains aspects d'une actualité des arts plastiques que de contribuer à une réflexion sur la création, avec le souci permanent de montrer des artistes dont l'oeuvre les place au centre du débat d'idées sur l'esthétique, sur les rapports de l'art et de la société ou de l'art et de la politique. La programmation, outre, principalement, la peinture, la sculpture, et la photographie, comprend également une exposition annuelle consacrée à l'architecture. Ponctuellement, Halle Sud collabore avec d'autres institutions culturelles, des galeries et des organisateurs d'exposition indépendants. L'une des priorités du centre culturel a toujours été de promouvoir les artistes suisses et genevois, les présentant dans ses locaux ou en organisant à leur intention d'autres expositions dans d'autres centres culturels suisses ou étrangers.

De 1984 à 1988, il semble que Halle Sud fonctionne de manière indépendante, tout en bénéficiant de subventions municipales. Halle Sud appartient ensuite à la Ville de Genève et est rattaché au Département des Beaux-Arts et de la culture (aujourd'hui Département de la Culture). Le centre est dirigé, durant toute la période de son existence, par Renate Cornu. Depuis janvier 1988 un poste d'attachée de presse est crée et, à partir de septembre de la même année, un service pédagogique est instauré, commentant les expositions et organisant des conférences ponctuelles. Toutes les manifestations sont rapportées et présentées dans la revue "Halle Sud", prolongation de l'institution.

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