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  • Musée Ariana
  • Identification

  • Type d'entité
    Collectivité
  • Forme(s) autorisée(s) du nom
    Musée Ariana

  • Description

  • Dates d'existence
    1890
  • Histoire

    Avec une collection riche aujourd'hui de 20'000 objets illustrant douze siècles de culture céramique, du Moyen âge à la création contemporaine, en Suisse, en Europe, au Proche-Orient et en Extrême-Orient, le Musée de l'Ariana occupe une place unique en Suisse et compte parmi les grands musées européens spécialisés dans les arts du feu.

    L'histoire du Musée est intimement liée à celle de Gustave Revilliod (1817-1890), grand collectionneur et mécène, qui l'a fait construire entre 1877 et 1884, afin d'y entreposer ses collections personnelles. Gustave Revilliod est un amateur éclairé qui amasse, au cours de sa vie, des peintures, des sculptures, des séries de porcelaine et de faïence d'Europe et d'Extrême Orient, du mobilier, des étains, de l'orfèvrerie, des monnaies et autant d'autres objets aussi divers qu'hétéroclites. Ces objets rassemblés sont conservés, avant la construction de son Musée, dans sa demeure, rue de l'Hôtel-de-Ville 12, où, dès 1866, les amateurs d'art sont admis à visiter. Mais le logement, converti en musée, s'avère rapidement trop exigu pour contenir tous les objets accumulés. De plus, Revilliod a son rêve, il souhaite pour sa collection un vrai « Musée », conçu et construit dans cet unique but.

    C'est l'architecte Emile Grobéty qui se charge de l'édification du musée qui s'effectue entre 1877 et 1884. A noter que lorsque le nouveau musée, nommé Ariana en souvenir de la mère de Gustave, Ariane Revilliod-de la Rive, voit le jour, il est le seul musée encyclopédique de cette dimension à Genève. Et c'est peut-être pour cette raison que, dès son ouverture, il rencontre un grand succès suscitant un vif intérêt de la part du public.

    A la fin de l'année 1884, toutes les salles consacrées à la céramique et à la peinture sont terminées. Les collections sont réparties dans l'ensemble du bâtiment : dans le vestibule, des sculptures de Guglielmi ; les salles du Rez-de-chaussée proposent des collections de céramique, de faïence, de terre cuite étrusques, grecques et romaines. Les dix salles de l'étage supérieur renferment des collections de peintures des écoles étrangères, suisses et genevoises. Les gravures, les armes, les monnaies et médailles, l'orfèvrerie et l'argenterie, les étains et la bibliothèque qui compte alors plus de 10'000 volumes, sont répartis dans les autres salles. Au total, le Musée Revilliod renferme, en 1890, plus de 30'000 objets.

    Gustave Revilliod décède au Caire le 21 décembre 1890, après avoir offert sa propriété de Varembé, qui comprend différents bâtiments, dont le musée Ariana, à la Ville de Genève. Mais à ce moment, l'édifice n'est pas encore complètement achevé, ce qui n'empêche pas qu'il attire d'ores et déjà toujours plus de public : 45'000 personnes se pressent à ses portes en 1893, davantage les années suivantes.

    Les transformations les plus importantes interviennent en 1902 lorsque la Ville attribue comme lieu d'emplacement à son jardin botanique une partie du parc Revilliod, mais aussi lorsque, le 7 septembre 1929, la première pierre du futur Palais des Nations est posée. Le paysage est dès lors transformé par la nouvelle construction qui réduit pour toujours l'incomparable perspective sur le lac dont jouissait le parc.

    Les collections demeurent, jusqu'en 1934, à peu près telles que leur ancien propriétaire les avait installées. C'est à partir de 1935 que commence un large travail de réorganisation des collections. Débarrassé d'oeuvres fausses, douteuses ou médiocres, accru de séries de céramiques que possédait le Musée d'Art et d'Histoire, l'Ariana se transforme, au gré des aménagements et des déménagements, en un musée entièrement dédié à la céramique. Il présente son nouveau visage au public le 28 mai 1938. Un nouveau guide est alors publié pour l'occasion. En 1945, il est même choisi pour recevoir la séance fondatrice de la Société des amis de la céramique suisse; alors qu'en 1953, c'est l'Académie internationale de la céramique (AIC) qui décide d'y établir son siège.

    Depuis les années 60, années après années, des transformations sont effectuées afin de présenter au public les collections sous un jour nouveau, moderne. Des innovations sont proposées comme l'institution d'expositions temporaires qui ont le mérite de placer la céramique contemporaine en première place.

    L'association des Amis du Musée Ariana, section des Amis du Musée d'art et d'histoire, est fondée en 1979, dans le but d'aider le Musée, dont le bêtiment est passablement dégradé, à assurer son existence.

    En 1981, la dégradation du bâtiment oblige la mise sur pied dans l'urgence d'un plan de restauration. Dans la perspective d'une mise en valeur du musée, des aménagements et des transformations sont également prônés : à ce moment l'Ariana n'a toujours pas de chauffage, pas d'ascenseur et conserve une installation électrique rudimentaire. Le premier projet, jugé trop onéreux, est rejeté par référendum en mai 1981. Un nouveau projet, revu et corrigé est accepté en 1984 par le Conseil municipal.

    Suivent les travaux qui imposent la fermeture de l'institution jusqu'au 25 mars 1993. Mais durant cette période, le musée ne cesse pas complètement ses activités : les objets sont classés, expertisés, inventoriés, informatisés ; des collections sont exposées hors de l'Ariana ; les échanges avec les artistes et les spécialistes se poursuivent et des conférences sont organisées.

    Le Musée Ariana ayant été restauré, il devient pleinement opérationnel et est inauguré le 16 septembre 1993. Marqué par des festivités qui se déroulent sur une dizaine de jours, l'évènement est un succès évident : plus de seize mille visiteurs se pressent aux portes du musée. La fréquentation cumulée atteint, au 31 décembre pour l'année 1993, 29'470 personnes, ce qui est un record.

    Fait nouveau, ces manifestations ont pu être financées grâce au soutien du Conseil administratif et du Département des affaires culturelles, mais aussi, dans une très large mesure, par le biais de sponsors privés. La réouverture du musée motive également différents mécènes à financer de nouvelles acquisitions. Grâce à leur générosité, les collections du Musée Ariana connaissent un enrichissement sans précédent.

    1994 est marquée par l'obtention du prix "Europa nostra" qui est décerné à la Ville de Genève pour la restauration et la muséographie de l'Ariana.

    De nos jours, l'Ariana abrite le secrétariat de l'AIC et un centre de documentation sur les céramistes contemporains. Les collections du musée ont été régulièrement enrichies par des dons effectués par les membres de l'Académie, ce qui a contribué à constituer un remarquable ensemble de céramiques. Dès lors, l'institution s'est forgé au fil du temps un nom dans la sphère internationale de la céramique et est incontestablement une référence en la matière.

  • Zones géographiques
    Genève (Suisse)
  • Statut juridique
    Organe administratif public
  • Fonctions et activités

    L'Ariana s'est fixé pour but de conserver 20'000 objets qui illustrent douze siècles de culture céramique, du Moyen âge à la création contemporaine, de la Suisse, mais aussi de l'Europe, du Proche-Orient et de l'Extrême-Orient. Il est à ce titre un des grands musées européens spécialisés dans les arts du feu.

  • Textes de référence

    - Convention entre Gustave Revillod et l'architecte Emile Grobéty concernant les travaux de 1877 (AVG ; 03.AC.768€, pièce 1)

    - Registre des premiers visiteurs (musée Ariana, 342.A.28.2/3)

    -Détail des valeurs léguées à la Ville de Genève par M.Gustave Revilliod (Mémorial du Conseil municipal, séance du 23.12.1890, p.367 (A 668)

    -Extrait du testament de M.Gustave Revilliod fait primitivement en 1883 et confirmé le 27 novembre 1890 (Mémorial du Conseil municipal, séance du 23.12.1890, p.361 (A 668)

    -Lettre que M.Gustave Revilliod adressait en 1868 au Conseil municipal à l'occasion de la construction des Bâtiments académiques (Mémorial du Conseil municipal, séance du 23.12.1890, p.369 (A 668)

    - Arrêté d'acceptation du legs fait à la Ville de Genève par M.Gustave Revilliod (Mémorial du Conseil municipal, séance du 23.12.1890, p.371 (A 668)

    - Version complète du testament de M.Gustave Revilliod, (Ariana, 342.PH.I)

    - Copies des rapports envoyés au Conseil administratif 1892-1909 (MAH 38)

    - Projet de réunion des collection du Musée Ariana et du MAH (AVG, 03.PV.1936, p.456 8.5.1936)

    - Arrêté du Conseil administratif quant à la réunion du Musée Ariana et du MAH (AVG, 03.PV.1936, p.558 9.6.1936)

    - Décision de la Société des mis de la céramique suisse de choisir le musée comme lieu de sa séance fondatrice (AVG, 03.PV.1945, p.348 15.5.1945)

  • Organisation interne

    Le premier successeur de Gustave Revilliod à la tête du Musée de l'Ariana est Godefroy Sidler, son collaborateur de longue date. Nommé conservateur en 1890 par la Conseil administratif, il assure sa fonction jusqu'à son décès en 1910. Lui succède alors Charles Piguet-Fages, par ailleurs conseiller adminsitratif. Nommé en qualité d'administrateur de l'Ariana, il connaît bien le dossier, ayant pu en suivre l'évolution durant son mandat politique.

    Lorsque Charles Piguet-Fages décède le 24 juin 1934, le Musée de l'Ariana est rattaché au Musée d'Art et d'Histoire, son administration étant modifiée pour être adaptée aux principes de gestion du Musée d'Art et d'histoire. Le personnel des deux institutions est réuni et soumis aux mêmes règlements. A noter qu'à partir de cette date, le professeur Waldemar Deonna, conservateur du Musée d'art et d'histoire, prend la succession de M. Piguet-Fages à la tête de l'Ariana.

    En 1952, Pierre Bouffard, également conseiller administratif, succède à Waldemar Deonna, à la fois en tant que conservateur du Musée d'art et d'histoire et en tant qu'administrateur du Musée de l'Ariana. Ce n'est qu'en 1961 qu'un conservateur en propre, mais à temps partiel, du Musée de l'Ariana, est nommé. Il s'agit d'Edouard Pélichet. Il reste en place jusqu'en 1976, année où Marie-Thérèse Coullery lui succède. Cette dernière est bientôt secondée par un assistant-conservateur, Roland Blättler, qui reprendra les rênes de l'Ariana en 1994, un an à peine après sa réouverture au public.


  • Contrôle de la description

  • Code d'identification
    CH.AVG.342ISAAR
  • Code d'identification du service
    CH-001140-3 Archives de la Ville de Genève
  • Règles et conventions
    Notice établie conformément à la norme internationale sur les notices d’autorité utilisées pour les archives relatives aux collectivités, aux personnes ou aux familles (2e édition, 2004) (ISAAR(CPF))
    Forme autorisée du nom établie par les Archives de la Ville (AVG)
  • Date de création, de révision ou de destruction
    Juillet 2006. Création : Vincent Stohler
    Septembre 2007. Mise à jour : Jacques Davier. Complément (Organisation interne)
  • Langue et écriture
    Français (Suisse)
  • Sources
    Roland Blättler, Bernard Court, Didier Grange, Martine Koelliker, Claude Lapaire, Renée Loche, Michel Ruffieux, "Musée Ariana : Musée suisse de la céramique et du verre", Ville de Gernève, 1993.

  • Ressource(s) documentaire(s)

  • Ressource documentaire 1
    Musée Ariana
  • Cote
    CH AVG 342
  • Type de ressource associée

    Fonds d'archives

  • Nature de la relation
    Producteur
  • Dates des ressources associées
    1855-1991