Manuscrits et archives

La Ville de Genève consacre une part très importante de son budget à la culture. Plus de 20%. En 2010, elle soutient quelque cent associations culturelles (57,9 millions de subventions + 9,4 millions de subventions en nature en 2007). Elle a également la responsabilité financière d'une trentaine de lieux et de salles de spectacles, de onze musées, du réseau des Bibliothèques municipales et de la Bibliothèque de Genève. Au fil des décennies, de nombreuses institutions culturelles sont venues allonger cette liste, imposant progressivement à la Ville la gestion d'un héritage patrimonial important.

Jusqu'en 1935, l'ensemble des activités culturelles de la Municipalité est réparti dans deux dicastères : les salles de spectacles, la musique, les concerts et le cinéma populaire sont groupés avec l'Etat Civil, les pompes funèbres, les cimetières et les stades municipaux ; les musées et collections, les bibliothèques, les prix universitaires et les fondations avec les abattoirs. En 1935, ces "services" culturels sont regroupés dans le même dicastère, qui prend une orientation plus culturelle. Aucun changement notoire n'est observé jusqu'en 1960, lorsque le dicastère des Beaux-Arts se dote de plusieurs nouveaux services : le service des spectacles et concerts, celui des bibliothèques, des Beaux-Arts, des musées et collections, des fondations, des prix universitaires et des fonds spéciaux.

Avec l'arrivée de Pierre Bouffard, comme Conseiller administratif délégué à la culture, les activités du dicastère se développent rapidement. Le service "bibliothèques", par exemple, est divisé entre la Bibliothèque Publique et Universitaire (aujourd'hui appelée Bibiothèque de Genève) et les bibliothèques municipales. De nouveaux musées sont créés : Musée des sciences et du Mont-Blanc (1961), Musée du Vieux-Genève (1964), Musée de l'horlogerie et de l'émaillerie (1964), etc. Les activités du dicastère se précisent et continuent à s'enrichir : en 1967 vient s'ajouter le service "Propagande et tourisme". En 1987 sont créés le service de la Conservation du patrimoine architectural, les activités culturelles des Halles de l'Ile, le Fonds de décoration de la Ville de Genève. Le dicastère s'occupe aussi de la Fondation du Grand-Théâtre et de la Fondation d'Art Dramatique.

C'est en 1985 qu'est adoptée, suite à une décision du Conseil administratif, l'appellation de "Département des Beaux-Arts et de la Culture". Ce dernier devient en 1988 le "Département municipal des Beaux-Arts, de la culture et du tourisme", puis en 1989 le "Département municipal de la culture et du tourisme" pour enfin prendre le nom en 1991 de "Département municipal des affaires culturelles". Dès 1993, les différents services sont regroupés selon leur champ d'intervention culturelle : Division art et culture, les Bibliothèques, les Musées. Un secrétariat de Département est créé afin d'assurer la coordination de l'ensemble. Le "Service des spectacles et concerts" disparaît au profit de la "Division art et culture". Celle-ci compte dès lors le service de "l'Art musical", celui des "Arts de la scène", celui de la "Conservation du patrimoine" et un nouveau service, celui de la "Promotion culturelle".

Dès le début des années 1990, de fortes impulsions sont données pour enrichir et diversifier les prestations offertes à la population, dans l'idée de lui favoriser l'accès à la culture, de développer des relations avec les artistes et les acteurs culturels, et de soutenir de nouvelles émergences d'expressions artistiques. Toutes ces initiatives s'inscrivent dans une même perspective : accorder le plus étroitement possible l'action culturelle de la Ville aux principes du développement durable de la culture, en contribuant à la mise en valeur des savoirs et des expressions artistiques validés par l'expérience et l'histoire, tout en favorisant l'apparition de nouvelles pratiques qui démontrent la capacité de création et d'innovation de la société.

Cette réorganisation de la "Division art et culture" se parachève en 1999. Désormais, le Département ne comprend plus que trois services: le "Service Administratif et Technique" (SAT) de la Division, qui sert de logistique aux deux autres, - regroupant la gestion technique et administrative des salles du Casino Théâtre, du Victoria Hall et de l'Alhambra, ainsi que celle de la Maison des arts du Grütli et des Ateliers et décors de théâtre - le Service aux Artistes et aux Acteurs Culturels (SAAC) et le Service de la Promotion Culturelle (SPC). L'ancien Centre vidéo devient un Centre multimédia, lequel est placé sous la responsabilité du Service de la Promotion Culturelle. Ce changement, amorcé par Alain Vaissade, conseiller administratif de 1991 à 2003, illustre bien la volonté de rapprocher l'administration des acteurs culturels et d'offrir à un public plus large des prestations toujours plus diversifiées.

L'une des conséquences les plus significatives de cette nouvelle politique culturelle a été de mettre en évidence l'extrême densité du réseau artistique de la cité et de révéler sa grande diversité. Cette dynamique a aussi contribué à tisser des liens entre les différents acteurs culturels et à favoriser la confrontation et le dialogue entre diverses formes d'expression et de création. Dans le même temps, la mise en synergie de moyens financiers et de compétences apparaissent.

Notons encore que le DAC organise aujourd'hui de grandes manifestations gratuites, telles que la "Fête de la musique", les "Journées du patrimoine", la "Fureur de lire" ou encore la "Nuit de la science". Les musées, de leur côté, concentrent également plus d'énergie pour l'organisation d'expositions. Les bibliothèques, elles aussi, développent des animations. Le Département s'est également donné pour mission de soutenir les expressions artistiques contemporaines, avec notamment l'offre de bourses et d'ateliers pour artistes, des prix de la Ville de Genève pour la bande dessinée et des subventions à des lieux de culture alternative (l'Usine, Artamis, la Cave 12, etc.). Par ailleurs, en réponse au gel des subventions qui se fait sentir à partir des années 1990, consécutif à la détérioration des finances publiques, un "Fonds d'aide aux intermittents" et des "Conventions de subventionnement" ont été introduits (voir "Rapport d'activités 1991-2003 du Département des affaires culturelles").

En 2010, la Ville de Genève soutient plus d'une centaine d'associations culturelles (plus de 57,9 millions de francs de subventions en 2007) ; elle a la responsabilités financière d'une trentaine de lieux et de salles de spectacles, des huit Musées d'art et d'histoire, du Muséum d'histoire naturelle, des Conservatoire et Jardin botaniques, du Musée d'ethnographie, du réseau des Bibliothèques municipales et de la Bibliothèque de Genève.

La fonction et les buts du DAC sont de défendre la culture sous toutes ses formes comme un facteur essentiel d'intégration dans la société.

En 2010, le Département de la culture compte environ 1350 collaborateurs - tous types de contrats confondus - pour 744,5 postes fixes de fonctionnaires. Ceux-ci sont répartis selon l'organisation suivante: la direction assure la coordination de tous les services et chapeaute les trois domaines -Art et culture, Musées, Bibliothèques - au sein desquels sont regroupés tous les services.

Mastodontes du Département, les Musées d'art et d'histoire et les Bibliothèques municipales sont, logiquement, les deux entités les plus gourmandes en personnel: plus de 400 collaborateurs dans chacune.

Quant à la répartition budgétaire au sein du Département, elle s'effectue comme suit: Direction: 3,8 millions; Domaine art et culture: 103 millions; Domaine des musées: 71,4 millions; Domaine des bibliothèques: 29,8 millions.

Les Conseillers administratifs délégués à ce département sont, depuis 1947 : Marius NOUL de 1947 à 1959, Pierre BOUFFARD de 1959 à 1967, Lise GIRARDIN de 1967 à 1979, René EMMENEGER de 1979 à 1991, Alain VAISSADE de 1991 à 2003 et Patrice Mugny dès 2003.

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