Manuscrits et archives

Depuis plus de cent ans, les Sauveteurs auxiliaires prodiguent leur aide et leurs soins lors des sinistres et des rassemblements à but non lucratif, de type "patriotique".

La formation en 1884 du Corps de sauveteurs de la commune du Petit-Saconnex s'inscrit dans un mouvement plus vaste au sein du Canton de Genève. La Ville (1874), puis les Eaux-Vives (1880) et Plainpalais (1883) connaissent déjà de telles compagnies. Les sauveteurs ont pour tâche d'intervenir avant l'arrivée des sapeurs-pompiers et de répondre au désordre qui survient lors des sinistres. Regroupés dans les quartiers, munis d'un brassard et formés pour intervenir dans les incendies, ils ont pour tâche d'éviter les attroupements, d'éloigner les personnes dont la présence est superflue, de protéger les biens mobiliers et immobiliers, et de préparer l'intervention des pompiers. C'est ainsi qu'en 1881, quelques citoyens se réunissent pour créer une Société de Sauveteurs "à l'exemple de celles qui existent à Genève". Entre 1881 et 1883, ils concrétisent leurs intentions et mettent en place les statuts et le règlement, en accord avec le Conseil municipal et le Département de Justice et Police. La première assemblée officielle à lieu le 27 février 1884.

Entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, le Corps connaît quelques transformations. Avec l'arrivée du téléphone et le développement des techniques d'intervention des sapeurs-pompiers, la fonction des sauveteurs est partiellement modifiée. Afin de s'adapter à ces évolutions, le sauveteur trouve rapidement (dès la fin du XIXe siècle) une occupation parallèle. Ainsi, en service commandé, "le Corps peut encore prêter ses services dans certaines circonstances d'utilité publique." Cette fonction les amène à concourir au service d'ordre lors des manifestations "patriotiques". Les statuts sont modifiés dans ce sens dès 1892.

Pendant le XXe siècle, les Sauveteurs du Petit-Saconnex effectuent régulièrement leurs tâches. Toutefois, il peut arriver que le Corps se voie confier des missions particulières, comme lorsque, pendant la Première Guerre mondiale, il est sollicité, sur ordre de la Mairie, pour participer à la création d'une "Garde civique", nécessaire à "la protection des personnes, de la propriété et généralement du maintien de la tranquillité et de l'ordre dans la Commune." Armés et équipés d'une lampe de poche, les sauveteurs doivent "arrêter toutes personnes suspectes, celles qui causent du scandale ou se livrent au maraudage, toutes personnes portant un panier, ou ballot, à partir de minuit jusqu'au jour."

En 1922, avec la création de la Fédération des Sauveteurs auxiliaires du Canton de Genève, les différents corps sont liés par des accords. Puis, en 1930, la fusion des Communes urbaines entraîne le regroupement des sauveteurs en un Corps unique divisé en quatre sections, dont une du Petit-Saconnex.

La motivation principale des Sauveteurs auxiliaires répond au dysfonctionnement de l'intervention des sapeurs-pompiers. En raison de la faiblesse des systèmes d'alerte, lorsqu'ils arrivent sur les lieux du sinistre, ils trouvent une place encombrée de curieux et de bonnes âmes inexpérimentées. Le Corps a "pour but d'apporter les premiers secours en cas d'incendies, au point de vue de l'ordre et du sauvetage des personnes et du mobilier, et de faciliter le service d'extinction."

Au début du XXe siècle, leurs fonctions sont partiellement modifiées, notamment en raison de l'amélioration des techniques d'intervention des sapeurs-pompiers. De ce fait, les sauveteurs concourent, d'accord avec l'autorité compétente, à "assurer le sauvetage des personnes et du mobilier, et diminuer, dans la mesure du possible, toute chance d'accidents." Leur collaboration se divise en deux services : d'une part, ils assurent le sauvetage des personnes et la préservation des objets mobiliers ; d'autre part, ils gèrent le service d'ordre. En outre, moins sollicités en cas de sinistre, le Corps concourt en service commandé à la sécurité lors des rassemblements et des manifestations d'utilité publique.

Malet, Louis-Henri, "Au feu! Historique de l'organisation du corps des sapeurs-pompiers et des secours contre l'incendie dans le canton de Genève", Genève : Imprimerie Jules Carey, Libraire-éditeur, 1883.

Céard, Robert, "De l'organisation des secours contre l'incendie à Genève", Genève : Veuve Glaser et fils, éditeurs, 1852.

Caille, Frédéric, "La figure du Sauveteur: naissance du citoyen secoureur en France (1780-1914)", Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 2006.

Le Corps des Sauveteurs auxiliaires du Petit-Saconnex et créer en 1884 en accord avec l'Etat-major des Sauveteurs auxiliaires de la Ville de Genève. En outre, les différents corps sont liés en 1922 par la Fédération des Sauveteurs du Canton et ils sont rassemblés, lors de la fusion des Communes en 1931, en un seul corps, divisé en quatre sections.

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