Manuscrits et archives

La Société anonyme des ateliers de Sécheron (1918-1982) est l'un des maillon d'une chaîne de raisons sociales qui se rattachent toutes à l'une des plus importante entreprise d'électrotechnique de la région, surnommée "l'entreprise Sécheron", du nom du quartier où elle était installée. Cette raison sociale est par ailleurs celle qui a duré le plus longtemps et fait donc souvent office de référence pour cette entreprise.

A l'instar de toute entreprise présente sur un secteur concurrentiel nécessitant de forts investissements, Sécheron a une nécessité vitale de parvenir à rentabiliser ses investissements passés, tout en innovant sans cesse afin de stabiliser son futur. Ainsi, cette entreprise, souvent présentée comme le fleuron de l'industrie genevoise, ne cesse dans la réalité d'être confrontée à des situations fnancières préoccupantes. A plusieurs reprises au court de son histoire elle passe tout près du dépôt de bilan.

La première conséquence de cette instabilité est une série de changements de raisons sociales et de structures, sorte de recherche éperdue d'une stabilité bien difficile à obtenir. La seconde est une série de produits, qui ont certes la caractéristique d'être techniquement au point, mais que l'entreprise peine à commercialiser, notamment à cause d'un prix de revient élevé.

La tentative de diversification vers le secteur automobile en plein démarrage, au début du XXe siècle, est l'expression de cette périlleuse situation. Par cette manoeuvre, l'entreprise joue son avenir, et, suite à l'échec de cette tentative, elle ne doit sa survie qu'au commencement des hostilités du Premier conflit mondial. Ce dernier est un choc pour le pays. Son prolongement pendant quatre ans confronte abruptement la Suisse à sa situation de dépendance énergétique. La décision d'électrifier le réseau ferré, prise pendant la guerre, apporte enfin à Sécheron des perspectives d'avenir qui semblent solides.

Sur la base de cet avenir prometteur, l'entreprise devient donc Société anonyme des ateliers de Sécheron en 1918, et voit son activité redémarrer, en grande partie grâce à un apport important de capital de la compagnie bâloise Brown Boveri, un de ses actionnaires. Aux commandes fédérales de matériel ferroviaire, elle tente d'ajouter d'autres produits et parvient à maintenir ses activités. Après le Second conflit mondial, Sécheron bénéficie de commandes importantes pour la reconstruction des pays européens. Mais une fois ces commandes honorées, le sempiternel problème de l'innovation se fait sentir.

En 1969, c'est à nouveau Brown Boveri (BBC) qui vient sauver Sécheron en injectant du capital. A ce moment, la BBC prend le contrôle de Sécheron, qui conserve toutefois sa raison sociale. Il faut attendre 1982 pour que la BBC, suite à une réorganisation de ses filiales, rebaptise l'entreprise genevoise BBC-Sécheron SA.

La colonne vertébrale de l'activité de l'entreprise est la série de commandes fédérales de matériel ferroviaire, suite à la décision d'électrifier le réseau ferré suisse, prise en 1916. C'est d'ailleurs l'une des activité historique de l'entreprise, la diversification automobile faisant figure de parenthèse un peu extravagante.

Consciente de l'impérieuse nécessité de développer d'autres produits rentables, la société met au point, pendant l'entre-deux-guerres, des postes de soudages (dès 1925), ainsi que des électrodes (dès 1927) et un redresseur de vapeur (1937). Ces produits viennent compléter les produits utilisés par l'industrie ferroviaire, soit les alternateurs et les transformateurs.

Si le perfectionnement des produits Sécheron développés pendant l'entre-deux-guerres constitue le trésor de l'entreprise, c'est bien la mise au point et la commercialisation de transformateur et d'alternateurs qui permettent à Sécheron de survivre jusque dans les années 1980.

Si Secheron est restée un Société anonyme durant toute son existence, elle a vécu différentes phases de collaboration. D'abord avec la Brown Boveri Company (BBC) entre 1920 et 1925. A la fin de cette période les banquiers privés genevois investissent fortement dans l'entreprise qui retrouve un semblant d'indépendance, notamment grâce aux commandes des Chemins de fers fédéraux.

En 1969, Sécheron se lie une nouvelle fois à BBC, et voit son département phare de la traction électrique, tranféré à Baden, siège de la BBC. Lorsque cette dernière fusionne avec le suédois ASEA, en 1988, Sécheron est naturellement entrainé dans une vaste réorganisation. Le secteur de production lié à la traction se sépare de l'entreprise et prend le nom de Sécheron S.A. De l'autre côté, ABB-Sécheron S.A. poursuit la production de transformateurs.

En 1992, Cette dernière déménage et s'installe dans une usine très moderne dans la zone industrielle de Meyrin-Satigny, tandis que Sécheron S.A. continue son activité au coeur du quartier de Sécheron. Une grande partie de la parcelle étant devenue inutile, elle est revendue à Nessim Gaon, via sa société Noga. C'est suite à la faillite de l'entreprise Noga que cette parcelle se retrouve dans l'escarcelle de la Banque Cantonale Genevoise, puis de la Fondation de valorisation des actifs de la BCGe.

Succède à la Compagnie de l'industrie électrique et mécanique

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