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  • Société des Samaritains de Genève
  • Identification

  • Type d'entité
    Collectivité
  • Forme(s) autorisée(s) du nom
    Société des Samaritains de Genève

  • Description

  • Dates d'existence
    1889
  • Histoire

    Les Samaritains genevois exercent aujourd'hui leurs activités d'enseignement au public des soins médicaux de base à prodiguer en cas d'accident, en plus d'assurer sur demande un service sanitaire lors de fêtes, concerts et autres manifestations. Les membres sont pour la plupart extérieurs au milieu médical, mais leurs rangs comptent aussi des professionnels de la santé.

    La Société des Samaritains de Genève voit le jour en 1889 à l'initiative du médecin et député radical Adrien Wyss, d'origine soleuroise, qui prend contact avec un membre de la Société samaritaine de Zürich afin d'organiser des cours à Genève. Les premiers cours ont lieu l'été même et, à la fin de ceux-ci, les 23 personnes présentes se constituent en une société dont le Dr Wyss est directeur.

    Les Samaritains commencent par mettre en oeuvre quelques actions relativement modestes, comme de pourvoir les postes de police, les églises et les salles de spectacle de pansements et de matériel de transport, puis étendent peu à peu leur activité. C'est ainsi qu'est ouvert en 1892 un Office sanitaire, et un Dispensaire deux ans plus tard.

    L'Exposition nationale de 1896, qui se déroule à Genève, fournit aux Samaritains l'occasion de se mesurer pour la première fois à un événement de grande envergure. La jeune société assure l'entier du service sanitaire non seulement lors de l'exposition elle-même, mais aussi pendant toute la durée des travaux que celle-ci nécessite. De plus, elle y tient également son propre stand; l'addition de ces deux facteurs provoque, selon les mots du président de l'époque, un "surmenage extratordinaire".

    En 1901, la Société des Samaritains de Genève décide d'intégrer la Croix-Rouge dans un avenir proche. Ce changement est en grande partie motivé par la volonté d'être efficace dans l'éventualité d'une guerre sur le sol suisse, et de développer en conséquence son activité en collaborant avec une insitution de dimension internationale. En 1903, cette décision devient effective, la Société faisant désormais partie de la Croix-Rouge Suisse et étant à ce titre rattachée à sa section genevoise.

    La Première guerre mondiale et ses cortèges de réfugiés mettent du pain sur la planche samaritaine. En effet, sous la direction du Commissaire fédéral au bureau du rapatriement, Edouard Audéoud, les ambulancières samaritaines prennent en charge les évacués malades qui arrivent à Genève par wagons. Ces personnes, en majorité des femmes, des vieillards et des enfants, sont regroupées dans l'école primaire de la rue de Berne dans des conditions plus ou moins précaires. Le Dr Jean Késer, qui supervise l'aspect médical des opérations, prononce en 1916 un discours édifiant dans lequel il décrit la misère morale et matérielle de ces personnes déplacées par la guerre. Au début des hostilités, l'afflux de réfugiés est particulièrement massif. A titre d'exemple, l'infirmerie s'occupe de 7776 malades entre le 24 octobre 1914 et fin janvier 1916, soit 7% du total des évacués. Une centaine de samaritains se relaie pour assurer le traitement des malades (ambulancières, sauveteurs, brancardiers...).

    La fin de la guerre est, de plus, marquée par l'épidémie de grippe qui sévit aux alentours de la seconde moitié de l'année 1918, et qui réduit passablement l'effectif samaritain disponible tout en augmentant de manière conséquente les cas à traiter au dispensaire.

    La société connaît des problèmes de financement récurrents, qui deviennent prépondérants au début des années 20. Les dons ont toujours constitué une part importante de son capital; mais l'entretien et le renouvellement du matériel sanitaire coûte cher, et les dons ne suffisent pas à couvrir tous les frais. De plus, les tombolas et autres activités visant à réunir des fonds n'ont plus le succès qu'elles connurent un temps, et le Conseil d'Etat cesse en 1924 de verser sa subvention annuelle en raison de la mauvaise conjoncture économique. Cet ensemble de facteurs conduit les Samaritains à démissioner de la Croix-Rouge Suisse dans le courant de l'année. Néanmoins la société poursuit son action sanitaire à Genève, offrant ses services lors de manifestations sportives ou de diverses fêtes, instruisant ses nouveaux membres, officiant au dispensaire, etc.

    En 1936, la société adhère à l'Alliance Suisse des Samaritains, ce qui lui procure certains avantages, notamment financiers (assurances, matériel, etc.).

    La Seconde guerre mondiale offre aux Samaritains une nouvelle occasion de se distinguer par la qualité de leur organisation. En collaboration avec le Cartel suisse de secours aux enfants victimes de la guerre, puis avec la Croix-Rouge Suisse-Secours aux Enfants, la société assure, par l'intermédiaire des ses ambulancières, une visite médicale lors de l'arrivée des convois d'enfants, sous les ordres du Médecin-chef du service sanitaire frontière de Genève. La "grosse besogne", pour reprendre les termes du rapport d'une infirmière, consiste à nettoyer et épouiller ces enfants, ainsi qu'à les soigner et à les vacciner si besoin est. Ils sont principalement hébergés au "Home du Passant", rue du Vuache, puis au Centre Henri-Dunant (ancien hôtel Carlton) dès 1942, lorsque la Croix-Rouge met ce lieu à disposition. Comme lors du premier conflit, l'activité est spécialement intense au début de la guerre; par exemple, entre novembre 1940 et mars 1941, ce sont 1262 enfants arrivés en 15 convois qui sont examinés par le service médical. Par la suite, selon les développements que connaît la guerre, cette activité se réduit quelque peu. En 1945, Les Samaritains assistent également la Croix-Rouge lors de l'accueil de convois de grands blessés.

    Après la guerre, la société reprend ses activités normales d'instruction et de soins d'urgence, mais son activité diminue peu à peu et certains de ses services disparaissent, comme le dispensaire. En 1965, sur l'intiative du Dr. Dreyfus, instructeur samaritain, les différentes sections genevoises se rassemblent pour former l'Association Genevoise des Sociétés de Samaritains (AGSS), qui deviendra par la suite l'Association Genevoise des Sections de Samaritains. Celle-ci regroupe actuellement douze sections qui recouvrent l'ensemble du canton.

  • Zones géographiques
    Genève
  • Statut juridique
    Association au sens des art. 60 et suivants du Code civil suisse
  • Fonctions et activités

    Selon les statuts définis par l'Assemblée générale du 11 janvier 1894, les Samaritains ont pour but de former des personnes capables de donner les premiers soins en cas d'accidents en attendant l'arrivée du médecin et d'organiser des postes de permier secours; tous les soins qu'ils sont amenés à prodiguer doivent être absolument gratuits.

    Cette mission première se développe et se ramifie en un certain nombre d'aspects différents. La volonté exprimée d'"étendre l'oeuvre samaritaine" passe notamment par l'enseignement des techniques médicales de base aux volontaires, qui sont soumis à un examen rigoureux. Par la suite, ces mêmes volontaires doivent également suivre des cours de perfectionnements.

    Afin de répondre le mieux possible aux besoins de la population en matière sanitaire, les Samaritains créent progressivement de nouveaux services au sein de leur institution, et s'adaptent bon gré mal gré lorsque la guerre fait rage. En 1916 par exemple, les ambulancières et les sauveteurs s'occupent principalement des rapatriés lors du passage de convois et à l'infirmerie de la rue de Berne. Ces "corps d'élite" sont assistés en matière de transport par les brancardiers. A côté de ces services spécialement actifs en raison des circonstances humanitaires, le reste de l'organisation poursuit tant bien que mal son activité : dispensaire (consultations et traitements), service sanitaire (lors de fêtes et autres manifestations), office sanitaire (location d'objets médicaux), matériel (achat et gestion du matériel médical), postes de secours (dans les écoles de la ville), cours d'instruction (formation des nouveaux samaritains).

    En plus du rythme effréné qu'adopte l'institution au cours des deux guerres mondiales, elle intervient en cas d'accidents, voire de catastrophes qui surviennent à Genève; par exemple lors de l'explosion de l'Usine à Gaz en août 1910.

    Enfin, les Samaritains continuent d'élargir leur offre d'aide médicale, avec notamment l'ouverture d'un service de vaccination en 1935, puis d'un "Service du sang", d'un Service de soins à domicile, etc.

    Après la Seconde guerre mondiale, cette vaste palette d'activités se réduit quelque peu; aujourd'hui, la société continue de dispenser des cours de sauveteurs et d'assurer un service sanitaire lors de concerts, fêtes et autres manifestations, tout en dispensant des soins dans des postes de secours et en organisant des dons du sang.

  • Textes de référence

    Statuts de la Société des Samaritains de Genève (11.01.1894).

  • Organisation interne

    La société est inscrite au registre du commerce. Lors de sa fondation, elle comporte deux Comités, un Comité "Messieurs" et un Comité "Dames". Cependant, pour des raisons pratiques, cette distinction est vite abandonnée au profit d'un Comité commun aux deux sexes qui compte quinze personnes, huit hommes et sept femmes. Ce Comité se répartit les tâches administratives, et nomme en son sein un président, un vice-président, un trésorier, deux vice-trésoriers, un secrétaire, deux vice-secrétaires, un économe, un archiviste et un statisticien.

    Le Comité procède à l'élection d'un directeur des cours qui se charge de l'aspect pratique de l'action samaritaine, fonction qui sera initialement assumée par le Dr Wyss, fondateur de la société. Le directeur supervise donc l'ensemble des prestations concrètes que les Samaritains ont l'occasion de fournir à la population. De plus, chaque service est dirigé par une commission de trois membres nommée pour une année.

    En fonction de leur investissement, les membres de la société sont classés comme membres actifs, passifs ou philantropes; le comité, s'il le juge nécessaire, peut également nommer des membres honoraires. Les membres qui souhaitent participer activement à la vie samaritaine doivent régulièrement faire preuve de leur compétence afin d'assurer la qualité des prestations de l'association.


  • Contrôle de la description

  • Code d'identification
    CH.AVG.SAMISAAR
  • Code d'identification du service
    CH-001140-3 Archives de la Ville de Genève
  • Règles et conventions
    Notice établie conformément à la norme internationale sur les notices d’autorité utilisées pour les archives relatives aux collectivités, aux personnes ou aux familles (2e édition, 2004) (ISAAR(CPF))
    Forme autorisée du nom établie par les Archives de la Ville (AVG)
  • Date de création, de révision ou de destruction
    Octobre 2006. Création : Raphaël Piguet
  • Langue et écriture
    Français (Suisse)
  • Sources
    Charles Heimberg, "Wyss, Adrien", in Dictionnaire Historique de la Suisse (http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F9659.php)
    http://www.agss.ch [site de l'Association Genevoise des Sections de Samaritains]

  • Ressource(s) documentaire(s)

  • Ressource documentaire 1
    Société des Samaritains de Genève
  • Cote
    CH AVG SAM
  • Type de ressource associée

    Fonds d'archives

  • Nature de la relation
    Producteur
  • Dates des ressources associées
    1889-1950