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  • Thury, René
  • Identification

  • Type d'entité
    Personne
  • Forme(s) autorisée(s) du nom
    Thury, René

  • Description

  • Dates d'existence
    7 août 1860-23 avril 1938
  • Histoire

    La famille Thury est originaire d'Etoy dans le canton de Vaud, où sa présence est avérée dès le milieu du XVIIe siècle. Jean-Olivier Thury (1759-1810) s'établit à Nyon ou il acquiert, en 1789, l'auberge de la Fleur-de-Lys. Son fils, François-Frédéric Thury (1793-1863), en plus de son métier d'aubergiste se voue à la politique locale et cantonale. Lieutenant-colonel il participe à la guerre du Sonderbund. Marc-Antoine Thury (1822-1905), s'établit à Genève en 1850 ou il est longtemps professeur de botanique à l'Université et à l'Ecole supérieure des jeunes filles. En collaboration avec son collègue Auguste de la Rive, il fonde en 1860 un petit atelier de mécanique qui deviendra par la suite la Société genevoise des instruments de physique (SIP).

    René Thury, fils de Marc-Antoine Thury, est né à Genève le 7 août 1860. Il est le onzième enfant d'une famille qui en compte treize. Peu scolaire, il quitte le Collège classique à 14 ans, pour entrer à la Société Genevoise d'Instruments de Physique (SIP), où il fait un apprentissage de mécanicien. Il se fait remarquer en parvenant à faire briller la dernière des 12 lampes à incandescence envoyées par Edison à Genève avant d'en fabriquer quelques dizaines de répliques. Grâce à l'aide financière de quelques connaissances, René Thury réalise également vers 1877-1879 avec un de ses amis, James Nussberger, un tricycle à vapeur qui atteint la vitesse de 50 km/h.

    En 1880, il est envoyé chez Edison aux Etats-Unis en compagnie de MM. Turettini et Dolfuss. Il s'agit d'étudier la possibilité d'implanter à Genève le siège de la Société Edison continentale. Cette société aurait pour principale fonction de fabriquer des lampes à incandescence et d'étendre à l'Europe ce nouveau mode d'éclairage. Ne parlant pas anglais, René Thury est un peu perdu sur place. Il est par contre très bien reçu par Edison qui lui laisse une très grande liberté de manoeuvre au sein de sa propriété de Menlo Park. René Thury s'étonnera lui-même de cette liberté. Alors que les employés d'Edison ont besoin d'une autorisation signée de la main du maître pour pénétrer dans certains ateliers, René Thury peut aller et venir à sa guise. Il en profite pour apprendre les métiers de souffleur de verre et de fabricant de charbon, tout en construisant des machines électrodynamiques. Malgré l'échec de la création de la Société Edison continentale à Genève et le départ des deux experts genevois, René Thury reste sur place et prolonge son séjour américain de cinq mois supplémentaires.

    Il se lie également à trois partenaires américains pour breveter une de ses inventions permettant de monter côte à côte des fils téléphoniques sans brouiller les télécommunications, chose jusqu'alors impossible. L'invention tombe au bon moment puisque la Ville de New York est précisement en train d'essayer de débarrasser ses rues des innombrables fils suspendus qui les déparent. Mais Thury ne retirera pas grand chose de cette association. Après un voyage à Washington, Cincinnati et Chicago, il revient à Genève en 1881.

    Peu après, il quitte la SIP. Après un court passage à Bâle dans l'entreprise Bürgin et Alioth, il rejoint la maison Alfred de Meuron et Henri Cuénod fondée en 1879. René Thury met à profit ses connaissances acquises aux Etats-Unis et devient rapidement l'ingénieur en chef de la nouvelle société. Deux ans plus tard, il dépose un brevet pour ses machines multipolaires. En 1884, il reçoit une médaille d'or à l'Exposition générale Italienne et artistique de Turin. Durant cette même année, il établit également la première transmission de force électrique en Suisse. La société Cuénod, futurs Ateliers de Sécheron, va se développer considérablement et changer plusieurs fois de nom dans les dernières années du XIXe siècle. En 1887, elle devient Cuénod, Sauter et Cie, puis, en 1891, suite à son rachat par la Société d'appareillage électrique (SAE), elle devient la Compagnie de l'Industrie Electrique (CIE) et s'installe en 1892 dans le quartier de Sécheron à proximité de la gare. En 1899, elle porte désormais le sous-titre "brevets Thury", signe de l'importance de René Thury au sein de cette entreprise. En 1902, elle prend le nom de Compagnie de l'Industrie Electrique et Mécanique (CIEM). Enfin, en 1918, la société prend l'appellation de S.A. des Ateliers de Sécheron, du nom du quartier qui abrite désormais ses installations.

    Rerné Thury se retire en 1910 pour devenir ingénieur conseil à son propre compte. Tout en gardant des liens avec l'entreprise Sécheron, il fera de nombreuses expertises, passant du Canada à la Suède, de l'Espagne à la Pologne.

    Il fait partie d'un grand nombre de sociétés savantes, et reçoit de nombreuses distinctions : Légion d'honneur du gouvernement français (1907), Docteur honoris causa de l'Ecole polytechnique fédérale (1919), membre d'honneur de l'Association Suisse des Electriciens, de la Société française des électriciens, du Deutscher Elektronischer Verein, de l'Institution of Electrical Engineers...

    René Thury se marie en 1889 avec Caroline Leuthold. Cinq filles et un fils naîtront de ce mariage. Sa femme décède en 1934. René Thury meurt quelques années plus tard, le 23 avril 1938.

  • Zones géographiques
    Genève (Suisse)
  • Fonctions et activités

    1876-1882, ouvrier à la Société des instruments de physique (SIP).

    1882-1910, Ingénieur de la maison Alfred de Meuron et Henri Cuénod, puis de ses multiples avatars jusqu'à la S.A. des Ateliers de Sécheron.

    1910-1938, Ingénieur conseil à son compte.

    En 1880 les connaissances sur l'électricité sont encore rudimentaires, tout reste encore à inventer. L'activité de Thury s'étend donc sur tous les domaines de la création et de l'utilisation de cette énergie nouvelle. Son action va cependant porter sur quatre domaines principaux : les machines électriques, les régulateurs, la traction (tramways, locomotives, funiculaires) et la transmission d'énergie par courant continu à haute tension. Entre 1883 et 1926, ses idées seront à l'origine de plus d'une vingtaine de brevets.

    Les machines électriques : Au début, René Thury s'inspire des machines d'Edison, mais il se dirige ensuite vers des modèles plus compacts. C'est ainsi qu'il fait breveter en 1883 (en Suisse et dans onze autres pays) une machine multipolaire révolutionnaire pour l'époque. Fabriquée en grand nombre on peut encore en voir dans de nombreux musées.

    Les régulateurs : Pour l'exploitation de ses machines et le réglages des tensions, courants et vitesses, Thury s'attacha à l'exécution de régulateurs économique du point de vue énergétique. Ces régulateurs furent fabriqués pendant près d'un siècle par les Ateliers Cuénod puis par Sécheron.

    La traction : René Thury a participé à la mise en place de nombreux chemins de fer, tramways et funiculaires en Suisse et à l'étranger (France, Italie, Canada...). Parmi ses réalisations dans le domaine de la traction, on peut citer les funiculaire du Bürgenstock (1888) et du Stanzerhorn (1893), les tramways de Clermont-Ferrand (1890) et de nombreuses autres villes en Suisse et à l'étranger, le train de Chavornay à Orbe (1894), qui fut le premier train électrique à voie normale en Suisse, le chemin de fer de la Mure en France (1903) ou celui, à crémaillère, de Martigny au Châtelard (1906).

    La transmission d'énergie par courant continu : C'est ce domaine d'application qui va valoir à René Thury son surnom de « Père du courant continu » à travers la réalisation de son système de transmission du courant continu à haute tension dit « système série » réalisé en 1887. La première installation importante fut celle d'Isoverde à Gênes (Italie) mise en service en dès 1889. Le couronnement du système fut la transmission de Moutier à Lyon en 1925. Le développement du courant alternatif porta par la suite un coup mortel au système « série ». La dernière installation encore en service fut démontée vers 1940 à la Chaux-de-Fonds.

  • Organisation interne

    La famille Thury est originaire d'Etoy dans le canton de Vaud, où sa présence est avérée dès le milieu du XVIIe siècle. Jean-Olivier Thury (1759-1810) s'établit à Nyon ou il acquiert, en 1789, l'auberge de la Fleur-de-Lys. Son fils, François-Frédéric Thury (1793-1863), en plus de son métier d'aubergiste se voue à la politique locale et cantonale. Lieutenant-colonel il participe à la guerre du Sonderbund. Marc-Antoine Thury (1822-1905), s'établit à Genève en 1850 ou il est longtemps professeur à l'Université et à l'Ecole supérieure des jeunes filles. En collaboration avec son collègue Auguste de la Rive, il fonde en 1860 un petit atelier de mécanique qui deviendra par la suite la Société genevoise des instruments de physique (SIP).


  • Contrôle de la description

  • Code d'identification
    CH.AVG.ThuryISAAR
  • Code d'identification du service
    CH-001140-3 Archives de la Ville de Genève
  • Règles et conventions
    Notice établie conformément à la norme internationale sur les notices d’autorité utilisées pour les archives relatives aux collectivités, aux personnes ou aux familles (2e édition, 2004) (ISAAR(CPF))
    Forme autorisée du nom établie par les Archives de la Ville (AVG)
  • Date de création, de révision ou de destruction
    Décembre 2006. Création : Emmanuel Ducry
  • Langue et écriture
    Français (Suisse)
  • Sources
    Fonds René Thury

  • Ressource(s) documentaire(s)

  • Ressource documentaire 1
    René Thury
  • Cote
    CH AVG Thury
  • Type de ressource associée

    Fonds d'archives

  • Nature de la relation
    Producteur
  • Dates des ressources associées
    1853-2006