Manuscrits et archives

L'association Artamis est une association culturelle faîtière créée en 1996, lors de l'occupation de l'ancien terrain des Services industriels genevois (SIG) à la Jonction. Elle a pour but de proposer des locaux à des artistes ou artisans afin de lutter contre le manque d'atelier à Genève. Voyant que le site des SIG sera innoccupé pour plusieurs années, l'association décide de prendre possession des lieux. Afin qu'Artamis soit installée dans la légalité, elle signe une convention de prêt à usage avec les autorités, renouvelable d'année en année.

L'association dispose d'une quinzaine de bâtiments dont elle répartit les locaux selon les demandes qu'elle reçoit. Fonctionnant en autogestion, l'association ne s'implique pas dans la gestion des locaux une fois loués, elle reçoit juste les loyers et les cotisations. Dès le départ, les membres ont des difficultés à payer réguilièrement les loyers et les cotisations; ce qui met l'association en difficulté financière, car elle dépend des loyers et des cotisations pour fonctionner. Pourtant prévus dans les statuts, le "cylindrage" [sic] (changement du cylindre des serrures des portes) et les explusions des mauvais payeurs ont de la peine à se faire en raison du fonctionnement horizontal de l'association. Chaque voix a la même force et tout peut être rediscuté.

L'association Artamis est souvent en conflit avec les autorités pour diverses raisons : ouverture tardive, tapage nocture et tout ce qui est lié aux bâtiments du site de la Jonction malgré la convention signée. Certains membres d'Artamis seront même arrêtés à la suite du scandale du Coffee Shop en 1998, qui proposait en vente libre le cannabis pour lutter contre le deal qui s'était installé sur le site.

Malgré les relations houleuses avec les autorités, la convention est reconduite chaque année jusqu'en 1999. Les autorités voudraient la renégocier pour obtenir deux bâtiments sur le site de la Jonction. Artamis s'y refuse et propose sa propre version de la convention, mais aucune entente n'est trouvée entre les parties. Artamis prend le risque de devenir illégale et s'expose à des risques d'expulsion.

Une scission s'opère entres certains membres et l'association. Craignant de ne plus poursuivre leurs activités, certains bâtiments se désolidarisent d'Artamis et créent leurs propres associations afin de pouvoir signer des baux avec les autorités.

Artamis tente de sauver le site qu'elle occupe en proposant le projet Coquelicot, projet d'un quartier avec logements et activités culturelles, mais il n'est pas retenu.

L'assocation est minée par les conflits internes, de violentes disputes éclatent et des membres se retrouvent privés de parole au sein des assemblées générales, car ils sont considérés comme des ennemis de l'association. Les demandes de location diminuent, les départs augmentent. La dette ne peut plus être remboursée et elle ne cesse de grimper. La dissolution officielle a lieu en 2003 lors d'une AG réunissant quatre personnes, mais elle passe totalement inaperçue par le public qui pense que l'assocation a perduré jusqu'en 2008, date de la destruction du site.

Artamis a pour fonction de proposer des locaux à des artisans, des artistes afin de lutter contre la pénurie d'atelier.

Sur le site, il y a des acitivités artisanales, culturelles et artistiques. Par exemple de la peinture, du théâtre, de la sculpture. On trouve aussi quelques entreprises et des bars.

L'assemblée générale est l'organe décisionnel suprême de l'association. Vu son fonctionnement horizontal, l'association ne possède pas de président ou de comité. L'assemblée générale a lieu quatre fois par an. Des assemblées extraordinaire peuvent être demandées par la réunion des délégués, les groupes de gestion ou un nombre suffisant de membres d'Artamis

Des délégués temporaires des bâtiments se réunissent chaque semaine ou toutes les deux semaines en réunion des délégués, devenues réunion de gestion par la suite. Ils s'occupent des propositions d'attribution des locaux.

Les groupes de gestion gèrent les aspects administratifs et financiers de l'association. Ce sont eux qui s'occupent de l'engagement du personnel.

Les bâtiments se réunissent une fois par semaine pour décider s'ils acceptent les attributions des locaux proposées en assemblée des délégués.

Dans la pratique, le fonctionnement et l'organisation d'Artamis étaient très fluctuants.

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