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  • Musée d'histoire des sciences
  • Identification

  • Type d'entité
    Collectivité
  • Forme(s) autorisée(s) du nom
    Musée d'histoire des sciences

  • Description

  • Dates d'existence
    24 juin 1964
  • Histoire

    Le Musée d'histoire des sciences présente à ce jour plus de 2'500 objets et documents et compte en moyenne 50'000 entrées par année. Ses collections se composent d'instruments scientifiques anciens (microscopes, baromètres, cadrans solaires, astrolabes, etc.), de livres et de documents, provenant pour la majeure partie des familles des savants genevois, comme la collection de Saussure, ainsi que des institutions publiques où ils ont travaillé. A ce titre, elles constituent un excellent reflet du passé historique des sciences à Genève.

    En fondant l'Académie en 1559, Jean Calvin crée, sans l'avoir expressément déclaré, les conditions nécessaires à la naissance des musées de Genève. Dès son origine, la Bibliothèque de l'Académie recueille des témoins du passé, des oeuvres d'art, des souvenirs de voyage et des instruments scientifiques offerts par des citoyens et des hôtes de passage. Témoignage de ce passé, l'horloge astronomique, construite par Jacques Maisière Labaume en 1711, offerte en 1715 par Joseph Bauer à l'occasion de sa réception à la bourgeoisie de Genève et le grand planétaire, réalisé en 1755 par Georges Adam, donné en 1779 par sir Richard Neville.

    Outils de travail destinés aux recherches des savants de la cité, les instruments scientifiques de la Bibliothèque sont transférés, en 1818, au Musée Académique, installé dans l'ancien hôtel du Résident de France. A cette époque, le lieu est avant tout dévolu à l'enseignement, et ses collections d'instruments d'archéologie, ou autres sciences naturelles, sont considérées comme des éléments servant à illustrer ou à animer les différents cours qui y sont donnés. Aussi suivent-elles, tout naturellement, les professeurs quand ceux-ci, en 1872, prennent possession des locaux de l'Université, construite dans la promenade des Bastions. Les différents instruments scientifiques sont alors dispersés dans les divers instituts de recherche nouvellement créés, et l'idée d'en faire une "collection" à caractère historique n'est alors plus de mise.

    En 1896, l'Exposition nationale suisse, organisée à Genève, fait à nouveau apparaître des trésors cachés dans les collections privées, attirant ainsi l'attention de l'opinion publique sur le devoir de conserver un patrimoine qui est menacé de disparition, voire de destruction. Grâce à l'intervention énergique de la Société auxiliaire du Musée, fondée en 1897, et la générosité de Charles Galland, la Ville édifie un grand musée dans lequel toutes les collections de caractère historique ou artistique devaient initialement trouver place. Mais, avant même son inauguration, en 1910, le Musée d'art et d'histoire se révèle trop petit. Et, parmi les instruments scientifiques et les horloges collectés, seules certaines pièces, jugées d'un intérêt historique ou décoratif exceptionnel, y sont exposées.

    Mais c'est véritablement à cette époque que les milieux intéressés par l'histoire des sciences commencent à réunir, de manière systématique, les instruments qui ont survécu à toutes les vicissitudes du temps et qui sont encore conservés dans les familles descendantes des plus illustres savants genevois. Néanmoins, il faut attendre 1955 et l'initiative du professeur Raymond de Saussure, descendant direct d'Horace-Bénédict de Saussure, et éminent psychiatre, pour faire aboutir un projet concret de création d'un Musée d'histoire des sciences à Genève.

    Pour arriver à ses fins, ce dernier commence par fonder, en 1953, l'Association du Musée et la Revue de l'histoire des sciences, aujourd'hui appelée Association pour le Musée d'histoire des sciences à Genève, dont il assume, dans un premier temps, la présidence. Parallèlement, il tente, d'une part, de constituer des collections d'instruments qui retracent la vie scientifique genevoise, et, d'autre part, de réunir activement des fonds pour assurer un emplacement et la construction d'un futur musée qu'il voulait, au départ, privé et géré par ladite Association, au nom des donateurs. Alors que la récolte des pièces de collection, tant en instruments qu'en livres et documents, se révèle extrêmement fructueuse, dépassant certainement toute attente, les fonds obtenus restent, pour leur part, très en deçà des besoins pour la constitution d'un musée autonome.

    Dans ces conditions, convaincu que l'Association ne peut décidément pas garantir l'existence d'un musée, le Professeur Raymond de Saussure se résigne à faire appel aux pouvoirs publics, renonçant, par conséquent, à tout droit sur les collections et à toute ingérence dans le futur musée. Reste pour lui à convaincre les autorités que les pièces, déjà réunies par l'Association, dont les plus remarquables proviennent d'ailleurs des instruments de sa propre collection et de celle de son frère Jacques, méritent d'être à la base d'un musée qui s'occuperait d'histoire des sciences. Dans ce but, il organise une exposition temporaire au Musée Rath en 1955.

    Etant donné que la constitution d'un musée est une lourde charge financière, la Ville de Genève ne donne son consentement qu'après une longue réflexion. Et c'est en 1961 que les autorités estiment que ce projet coïncide avec les plans de développement du Musée d'art et d'histoire, ce dernier ne pouvant plus s'étendre indéfiniment sur place. L'idée est donc de chercher à exposer certaines de ses collections dans d'autres édifices. Le choix du lieu pour le nouveau musée se porte alors sur la villa Bartholoni, ravissante demeure néo-classique au bord du lac Léman, construite entre 1828 et 1829, d'après les plans de Félix Emmanuel Callet, pour le financier François Bartholoni. Cette formule d'agrandissement par "essaimage" présente, aux yeux de la Ville, un double avantage : elle permet d'exposer des groupes d'objets qui, du fait du manque de place, étaient jusqu'alors condamnés à rester dans des réserves, mais aussi de mettre à contribution des immeubles de haute qualité architecturale à des fins culturelles en les ouvrant largement au public. A noter que le Musée de l'horlogerie ainsi que la Maison Tavel, qui ont ouvert leurs portes respectivement en 1972 et 1986, ont été créés dans la même logique. Or, cette politique pose le délicat problème de l'intégration d'une activité muséologique dans un édifice historique. En effet, l'exposition d'oeuvres d'art ou d'objets historiques dans un cadre ancien étant affaire de sensibilité et de respect du patrimoine, il s'agit de concilier une présentation muséologique de qualité, sans provoquer des dommages irréversibles au bâtiment, lui-même considéré comme monument historique. Il est vrai qu'un musée comporte de nombreux services (accueil des visiteurs, bureaux, bibliothèque, archives, réserves, ateliers, salles pour l'animation pédagogique, salle de conférences, sans parler des installations de sécurité, etc.) qui sont indispensables à sa vie en tant qu'institution, mais qui trouvent difficilement place dans une ancienne demeure privée. Or, dans le cas du Musée d'histoire des sciences, la solution retenue, respectueuse du bâtiment, a nécessité certains compromis et engendré de gros travaux de rénovation. C'est pourquoi, en 1961, une fois que la villa Batholoni a été libérée de son précédent locataire, l'Union Internationale des Télécommunications, un chantier de réfection et d'adaptation démarre afin de rendre le lieu compatible avec sa nouvelle fonction muséologique. Les travaux dureront 4 ans.

    Le Musée d'histoire des sciences ouvre ses portes le 24 juin 1964. Marc Cramer, membre des premiers jours de l'Association, est pour l'occasion nommé conservateur du nouveau musée. Aussitôt en fonction, il ordonne un premier inventaire des collections afin d'améliorer le montage des salles d'exposition.

    Dès la première année d'activité du musée, le succès est au rendez-vous : durant le premier semestre, 5'690 visiteurs se pressent à ses portes, soit une moyenne de 46 par jour. A la fin de l'année 1964, il est décidé que les instruments liés aux sciences naturelles, à la physique, à l'horlogerie et à l'électricité seraient entreposés à l'étage supérieur, le rez-de-chaussé étant occupé par les instruments d'astronomie et de médecine.

    En 1967, le Département de l'instruction publique et la Direction du Musée organisent de nombreuses visites commentées pour les élèves des écoles primaires. Les premières expositions temporaires du Musée sont organisées afin de renouveler l'intérêt du public. En 1975, une nouvelle salle, présentant l'évolution du microscope depuis ses origines au premier microscope électronique construit à Genève, est ouverte.

    La mort de Marc Cramer, le 27 novembre 1976, prive brutalement le Musée de son éminent conservateur et de l'un de ses fondateurs. Au printemps 1977, une exposition spéciale et une brochure, intitulée "Marc Cramer au service de "son" musée", rappellent son travail. Mme Margarida Archiard est désignée par le Conseil administratif pour lui succéder. Elle avait été son assistante depuis 1973.

    L'année 1981 marque le début d'une entreprise de longue haleine : la rénovation systématique des vieilles vitrines d'exposition. Dès 1984, on en profite pour restaurer la Villa Bartholoni, qui tombe littéralement en décrépitude. La restauration des façades, de la toiture et des sous-sol doit être effectuée. Tous les biens culturels sont déplacés dans un abri afin qu'ils ne subissent aucun dommage. Le Musée ne rouvre pas ses portes avant 1993, soit près de 10 ans après sa fermeture. D'ailleurs, toutes les salles d'exposition permanente, quinze au total, ne sont rendues accessibles au public qu'en 1997.

    En 2004, il appert que la présentation des pièces ne correspond plus aux nouvelles normes de la muséologie, plus agréables pour les visiteurs et plus sûres pour les collections. C'est pourquoi, à nouveau, l'institution décide de se réorganiser afin d'optimiser la présentation de ses objets. Deux nouvelles salles, l'une sur la mesure, l'autre sur les cabinets de curiosité et de démonstration, sont ouvertes. Dans la même idée de rendre ce lieu plus convivial, il est prévu l'ouverture prochaine au public d'une librairie et d'un salon de thé, qui donnera accès à la magnifique terrasse de la villa.

  • Zones géographiques
    Genève (Suisse)
  • Statut juridique
    Organe administratif public
  • Fonctions et activités

    Le Musée d'Histoire des Science de Genève conserve et expose tous les instruments scientifiques, du 17e au 19e siècle, ayant appartenu à l'illustre famille de Saussure ainsi qu'à plusieurs autres collections genevoises. Les différentes collections, ainsi que la riche documentation, conservées et exposées, retracent l'historique de divers domaines scientifiques tels que l'astrologie, la physique, la médecine, la météorologie, l'électricité, etc. Elles témoignent de leur évolution au cours du temps et montrent à quel point la science suscitait initialement la passion d'une société cultivée et fortunée, collectionneuse d'instruments scientifiques qui symbolisaient sa richesse.

    A partir de l'an 2000, le Musée se lance dans l'organisation de "La nuit de la science". Durant deux jours, quelque 25'000 personnes viennent découvrir plus de 70 activités scientifiques animées par quelque 200 scientifiques, enseignants, journalistes, amateurs, comédiens et musiciens. Tout au long de la manifestation, une énorme curiosité, un désir d'apprendre et d'échange sont perceptibles. Vu le grand succès rencontré, il est décidé que cette manifestation sera reconduite d'année en année, car elle constitue indéniablement une opportunité de faire connaître le Musée d'histoire des sciences auprès du grand public. Le pari s'avère d'ailleurs vite gagnant vu l'affluence croissante du public au fil des années.

    En 2001, un programme annuel d'animations des dimanches est mis en place afin d'enrichir l'offre du Musée pour le jeune public. Des "ateliers" d'histoire des sciences sont également élaborés, en collaboration avec la chaire d'histoire et de philosophie des sciences de l'Université de Genève. A noter que, depuis octobre de cette même année, le musée accueille des "cafés scientifiques", organisés par l'association "Bancs publics".

  • Organisation interne

    Le Musée d'histoire des sciences, qui a brièvement porté l'appellation de Musée des sciences et du Mont-Blanc, puis de Musée de l'histoire des sciences, dépend depuis sa création en 1964 du Dicastère des Beaux-arts et de la culture. Lors de la création du Département des affaires culturelles en 1983, le Musée est rattaché administrativement au Musée d'art et d'histoire, dont il devient une filiale. Cette situation dure jusqu'en janvier 2006, lorsqu'il est fondu dans une nouvelle entité administrative qui englobe également le Museum d'histoire naturelle.

    Le premier conservateur du Musée d'histoire des sciences est Marc Cramer, qui est nommé en 1964 et reste en place jusqu'à son décès en novembre 1976. Margarida Archinard lui succède en 1977. En 1995, elle est toujours à son poste, mais la consultation des Comptes-rendus de l'Administration municipale des années 1996 à 2006 ne nous a pas permis de trouver quand elle a pris sa retraite, ni quand Béatrice Pellegrini lui a succédé, quand bien même nous sommes certains que cela s'est passé dans ce laps de temps.

    Depuis 2006, le Musée d'histoire des science ainsi que le Muséum d'histoire naturelle ont pour directrice Danielle Decrouez. La médiatrice et responsable du Musée d'histoire des sciences est Laurence-Isaline Stahl-Gretsch, qui est secondée par un assistant-conservateur et un collaborateur scientifique.


  • Relations

  • Relation 1
    Muséum d'histoire naturelle de Genève
  • Type de relation
    Relation hiérarchique
  • Description de la relation

    Le Musée d'histoire des sciences a été rattaché administrativement au Muséum d'histoire naturelle en 2006. Il est désormais considéré comme un département scientifique du Muséum, qui en assure la gestion administrative et technique.

  • Dates de la relation
    Depuis 2006

  • Contrôle de la description

  • Code d'identification
    CH.AVG.343ISAAR
  • Code d'identification du service
    CH-001140-3 Archives de la Ville de Genève
  • Règles et conventions
    Notice établie conformément à la norme internationale sur les notices d'autorité utilisées pour les archives relatives aux collectivités, aux personnes ou aux familles (2e édition, 2004) (ISAAR(CPF))
    Forme autorisée du nom établie par les Archives de la Ville (AVG)
  • Date de création, de révision ou de destruction
    Mai 2006. Création : Vincent Stohler
  • Langue et écriture
    Français (Suisse)
  • Sources
    Comptes-rendus de l'Administration municipale de la Ville de Genève, 1964-1984, puis Rapports de gestion du Conseil administratif à l'appui des comptes, 1985-2006
    Leïla EL WAKIL, " A propos de la "Perle du lac"", Revue du vieux Genève, n°13 (1983), Genève, pp.39-50
    Giuseppe PATANE, "Architecture à Genève, les Bartholoni", Schweizerische technische Zeitschrift, n°7 (1983), Zurich, pp. 16-19
    Margarida ARCHINARD, "Acquisitions au Musée d'histoire des sciences", Genava, t. 40 (1992), Genève, pp.191-192
    Site web : http://www.ville-ge.ch/culture/mhs/ Site du Musée d'histoire des sciences.

  • Ressource(s) documentaire(s)

  • Ressource documentaire 1
    Musée d'histoire des sciences
  • Cote
    CH AVG 343
  • Type de ressource associée

    Fonds d'archives

  • Nature de la relation
    Producteur
  • Dates des ressources associées
    1953-2000