Manuscrits et archives

Le carillon de Saint-Pierre a une histoire beaucoup plus récente ue la cathédrale dans laquelle il est joué. Plusieurs compositeurs genevois ont toutefois dédié à l'instrument une ou plusieurs pièces.

Le premier carillon de Saint-Pierre est construit en 1749 par l'horloger Louis Simon. A l'époque révolutionnaire (deuxième moitié du XVIIIe siècle), de nouveaux cylindres sont montés pour faire entendre des airs tels que la "Carmagnole". Aux alentours de 1830, le carillon doit faire peau neuve et cesse de jouer pendant une vingtaine d'années. Grâce à un don d'un certain Gabriel Gallot, le Consistoire fait faire les travaux avant de confier à la Ville l'entretien de l'instrument. Les airs les plus joués alors sont le "Ranz des Vaches", le "Cé qu'é l'ainô", un air du "Petit Chaperon rouge" de Boïeldieu et un autre du "Devin du Village" de Rousseau. En 1930, le carillon de Louis Simon cesse de fonctionner définitivement et est remplacé par celui que construisent la fonderie Rüetschi, d'Aarau, ainsi que la Maison Paccard, d'Annecy-le-Vieux. C'est aujourd'hui ce même instrument qui officie à la Cathédrale.

Les onze mélodies que joue le carillon reviennent chaque année à date fixe. Outre celles déjà citées, il faut mentionner: la "Terre des Monts neigeux" (Otto Barblan); "Air pour les cloches" (Jean-Jacques Rousseau); "Prière patriotique" ( Emile Jacques - Dalcroze) ;"Psaume des camisards" ; "Cantique suisse" (Alberich Zwyssig); " Ballet des Faucheurs" ( Hugo de Senger) ; et le " Choral de Luther". De plus, quatre fois par année, lors de fêtes commémoratives, le carillonneur donne un concert d'une demi-heure dans la flèche de la cathédrale. Ces quatres évènements sont : le 1er juin (1814, entrée des troupes suisses au Port Noir) ; le 1er août ( 1291, fondation de la Confédération suisse) ; Les 11-12 décembre (1602, date de l'Escalade genevoise), et le 31 décembre (1813, date de la Restauration genevoise).

Le carillon actuel est composé de 20 cloches (la3 puis chromatique de si3 à mi5) auxquelles s'ajoute la Cloche des Heures (mi3) qui peuvent être jouées soit par le carillon automatique de l'horloge, soit par un carillonneur. Son système de transmission est entièrement mécanique, utilisant à la fois des éléments des systèmes de transmission "broek" et à culbuteur. Les vibrations qui en résultent rendent pratiquement impossible l'exécution de trilles rapides ou d'un tremolo. Le clavier comporte 21 touches alors que le pédalier en possède 7. En ce qui concerne la technique du jeu, vu la résistance considérable et la largeur du clavier, la technique pianistique habituelle s'avère inadaptée à cet instrument. Le banc est quant à lui fixé au plancher, assez près du clavier.

Depuis 1933, le carillonneur est mandaté par la Ville de Genève, propriétiaire du carillon et chargée de son entretien. Le carillon de Saint-Pierre comporte actuellement huit cloches : dans la tour nord, la "Clémence", la plus célèbre, et la "Colette", appellée parfois "Bellerive" ; dans la tour sud, l'"Accord", le "Rappel", l"Eveil", le "Tocsin" et la "Collavine" ; dans la flèche, la cloche des heures. Roger Vuataz, compositeur et organiste assure la bonne marche du carillon jusqu'en 1944, date à laquelle Pierre Segond, organiste de la cathédrale, devient à son tour carilloneur, et ce jusqu'en 1994. Depuis 1995, c'est François Delor qui est l'organiste et le carilloneur de Saint-Pierre.

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