Manuscrits et archives

Robert Dunand, chef d'orchestre, et Félix Ducommun, contrebassiste, fondent en 1958 l'orchestre du Collegium Academicum de Genève. Cette formation se conçoit comme un tremplin vers les orchestres symphoniques pour les jeunes musiciens. Au cours de sa deuxième décennie d'existence, l'ensemble élargit son horizon à des domaines divers: concerts traditionnels, représentations avec le Ballet du Grand Théâtre ou ouvrages scéniques pour divers théâtres romands. C'est dans ce contexte que naît la Section lyrique du Collegium Academicum.

En 1966, Robert Dunand, lui-même intéressé par la musique lyrique (il est entre autres responsable des émissions lyriques à Radio Genève), propose à Sarah Ventura, jeune metteuse en scène argentine en formation au Grand Théâtre de Genève, de mettre en scène "Il Mondo della Luna" avec un groupe de jeunes chanteurs issus du cours de jeu de scène lyrique du Conservatoire. Ce premier spectacle lyrique mis sur pied dans le cadre de la Cour de l'Hôtel de Ville en appelle d'autres, malgré le peu de moyens à disposition.

Cette collaboration s'élargit en 1970 avec l'arrivée de Thierry Vernet, peintre et décorateur, et débouche sur la création en 1970 (ou 1972 selon les sources) de la Section lyrique du Collegium Academicum de Genève. Robert Dunand se charge de la direction d'orchestre, Sarah Ventura de la mise en scène et Thierry Vernet des décors et des costumes. C'est en 1983, à l'occasion du 25ème anniversaire du Collegium Academicum, que la Section lyrique prend le nom d'"Opéra de Chambre de Genève".

A la suite des décès de Robert Dunand (1991) et Thierry Vernet (1993), Sarah Ventura poursuit seule l'aventure, soutenue par des amis. En 1992, l'Opéra de Chambre se déclare comme association et en 1995 Franco Trinca, jeune chef d'orchestre italien, reprend la direction musicale de l'ensemble. Daniela Villaret le rejoint peu après pour le domaine scénographique. Les représentations lyriques estivales peuvent se poursuivre, avec la participation de divers ensembles (Orchestre de Chambre de Genève, Orchestre de la Suisse Romande, ...).

En mettant sur pied des spectacles d'été à la Cour de l'Hôtel de Ville de Genève, l'Opéra de Chambre de Genève vise deux buts principaux. Le premier consiste en un aspect divertissant: faire découvrir au public des pièces lyriques de diverses époques, souvent méconnues, et faire revivre parallèlement l'opéra de chambre. Le second apport de cette section, essentiel, offre à de jeunes chanteurs de talent la possibilité et les moyens de faire leur première expérience dans le répertoire lyrique, si exigeant sur les plans vocal, musical et dramatique.

Jouant un rôle unique à Genève, l'Opéra de Chambre donne, dans le cadre des manifestations estivales de la Ville de Genève, des représentations de petits opéras du XVIIIème, XIXème et XXème siècles. S'inspirant de l'esprit du théâtre de tréteaux (ou Commedia dell'arte) et respectant la qualité artistique des oeuvres, Robert Dunand, Sarah Ventura et Thierry Vernet montent maints opéras. Pergolesi, Salieri, Scarlatti, Grétry ou Mozart ne sont que quelques-uns des compositeurs abordés. De plus, en collaboration avec la Radio Suisse Romande, certaines productions sont enregistrées et diffusées.

Administrativement rattachés au Collegium Academicum, la Section lyrique, puis l'Opéra de Chambre de Genève, dépendent principalement de ses trois fondateurs qui travaillent ensemble jusqu'au début des années 1990. La mort de Robert Dunand en 1991 et la réorientation du Collegium Academicum (qui devient l'Orchestre de Chambre de Genève) poussent l'Opéra de Chambre à une nécessaire transformation: en 1992, elle devient une association à but non lucratif.

Une Assemblée générale représente l'organe suprême de l'Association. Composée de tous les membres, elle est convoquée par le président au moins une fois par année, au plus tard en mai. Les décisions y sont prises à la majorité relative. L'Assemblée générale élit également un Comité de direction, formé de quatre membres: un président, un directeur artistique faisant aussi office de directeur administratif, un secrétaire et un conseiller. Elus pour deux ans, ils sont rééligibles. De son côté, le Comité d'honneur, composé d'un président et de sept membres, n'a aucun pouvoir de gestion ou de représentation, mais ses membres disposent d'une voix consultative au sein de l'Assemblée générale.

Côté financier, l'Opéra de Chambre peut compter sur les ressources suivantes: les subventions accordées par les pouvoirs publics (l'Opéra de Chambre bénéficie de subventions de la Ville de Genève), les recettes des spectacles, la vente des productions, et finalement les dons et legs publics ou privés.

Malgré sa constitution en association, l'Opéra de Chambre garde des liens privilégiés avec l'Orchestre de Chambre de Genève (ex-Collegium Academicum). Siégeant au secrétariat de l'Association de l'Orchestre de Chambre, l'Opéra de Chambre bénéficie de plus, moyennant paiement, des services comptables et fiduciaires de ce dernier. De même, l'Orchestre de Chambre fournit à l'Opéra ses services artistiques pour les représentations, cette collaboration n'étant cependant pas exclusive (le directeur artistique de l'Opéra de Chambre se réserve, en effet, le droit d'engager un autre orchestre).

Née au sein du Collegium Academicum, la Section lyrique (plus tard Opéra de Chambre de Genève) dépend administrativement de ce dernier. Et sa transformation en association en 1992 n'empêche pas des liens privilégiés avec l'Orchestre de Chambre de Genève (ex-Collegium Academicum).

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