Les Halles de l'Ile, après avoir été des abattoirs entre 1726 et 1877, puis le premier marché permanent de l'alimentation urbaine (fermé en 1971 suite à la concurrence des grandes surfaces et au dépeuplement du centre ville), sont alors vouées à la démolition. Mais suite à une initiative du CARAR (Cartel des sociétés d'Artistes et d'Artisans d'Art de Genève), la Ville de Genève décide de les restaurer et de les consacrer à des activités culturelles. Les Halles sont inaugurées en 1981; mais le public se déplace peu, et on constate alors qu'elles ont raté leur entrée dans la vie culturelle genevoise. Les autorités réagissent et nomment une animatrice-coordinatrice, Renate Cornu, pour gérer la halle sud et la petite salle polyvalente. La halle nord, dévolue au CARAR, continue de fonctionner sous l'appellation de Centre d'Art Visuel.
Halle Sud débute son activité en janvier 1984 sous l'égide du département des Beaux-Arts et de la Culture. Renate Cornu, la directrice, met sur pied un programme d'expositions consacré aux arts visuels. Elle veut créer à Genève un nouveau lieu d'actions culturelles, qui viendrait compléter les activités d'autres lieux tels que le Centre d'Art contemporain, le musée Rath et certaines galeries privées. Son but est de toucher un public qui, à priori, ne s'intéresse pas à l'art et ne fréquente pas les galeries privées. Halle Sud organise chaque année une dizaine d'expositions suivant un de ses objectifs qui est de participer aux projets majeurs de l'art contemporain. Démarches artistiques inconnues côtoient design et architecture; des artistes internationaux tels que Philippe Stark exposent; une grande place est réservée aussi aux artistes genevois. En effet, le second objectif de Halle Sud est de promouvoir en Suisse et à l'étranger des artistes genevois vivant à Genève. L'organe d'information est la revue "Halle Sud", diffusée dans le monde entier. Halle Sud rencontre un certain succès car le public se déplace en plus grand nombre qu'auparavant pour aller voir les expositions ; néanmoins, son activité reste controversée pour une partie de la population et des autorités.
En 1990, les autorités ferment la galerie pour cause de restrictions budgétaires. La ville décide de recentrer les efforts et le budget sur la création d'un nouveau musée d'art moderne.
