Notice descriptive
CASG - Section Genevoise du Club Alpin Suisse
IdentificationCote
CASGDates extrêmes
1859-2005Importance matérielle et support
16 ml. Documents textuels, plans et photographies.
ContexteNom du producteur
Section Genevoise du Club Alpin SuisseHistoire administrative
La Section Genevoise du Club Alpin Suisse (ci-après la Section) est une association au termes des articles 60 et suivants du Code civil suisse et est créée le 21 février 1865. Les premiers statuts que les quatorze membres fondateurs - des scientifiques, hommes politiques de la haute société genevoise et, pour certains, déjà des alpinistes chevronnés (parmi eux, on relève le nom du général G.-H. Dufour qui fut nommé président honoraire de la Section) - expriment clairement les objectifs de l'association : la découverte et l'exaltation de la nature et des Alpes d'une part, l'amour de la patrie de l'autre. Sous l'impulsion de quelques touristes suisses insistant auprès des coureurs de montagne les plus notables, la Section s'érige en modèle d'une «manière nouvelle de vivre et concevoir le "sol national"» (Porrini, 2007). La Section devient rapidement une actrice importante de la vie culturelle, sociale et politique genevoise. Parallèlement au développement d'une sensibilité accrue aux activités sportives et culturelles (l'émergence de l'associationnisme en Suisse) - surtout pendant l'entre-deux-guerres - les objectifs initiaux se doublent d'une volonté expansionniste visant désormais des couches de la population jusqu'alors exclues des activités de la Section. Cette tendance se solde en dernier ressort par la fusion avec le Club Suisse des Femmes Alpinistes en 1980, marquant la création du Groupe Féminin du Club Alpin Suisse (ci-après CAS).
La Section joue un rôle important dans le développement de l'alpinisme en Suisse, que ce soit sur le plan organisationnel, logistique, technique ou encore sur celui de l'équipement. Si les excursions en montagne sont initialement effectuées de manière plus ou moins formelle, en 1869 (date de fondation du groupe dit des «Jeudistes» - toujours existant) s'ébauche déjà leur systématisation qui en fait - au cours des premières décennies d'existence - de véritables manifestations structurées qui aboutiront à la création de la Commission des courses, de celle des cabanes ou encore de celle de l'Alpinisme hivernal. Ces commissions existent toujours et, avec l'avènement du snowboard en particulier (depuis le milieu des années 1980), celle de l'Alpinisme hivernal devient la Commission «de glisse». Un autre volet de l'activité de la Section est la gestion de cabanes en haute montagne, qui ont pour vocation de faciliter l'ascension des alpinistes désirant parcourir les Alpes ; c'est ainsi que la Section acquiert une première cabane en 1884 (celle de Panossière en Valais). Ces cabanes sont par ailleurs mises à la disposition de l'armée suisse pendant la Deuxième Guerre mondiale pour la surveillance du territoire. Si les premières années d'activité se caractérisent par un achat régulier de tentes-abri, de cordes, de baromètres, de chaussures, etc., avec la création de l'Inter-Association Suisse de Ski en 1932 - dont le Club Alpin Suisse devient membre - la Section s'occupe, outre la formation de moniteurs qu'elle envoie sur les pistes, de leur habillement.
Vulgariser la connaissance de la montagne et de sa nature signifie aussi, pour la Section, en faciliter l'accès sous différents plans. C'est pourquoi elle crée la Commission des Sentiers et des Blocs erratiques, dont la première oeuvre est la réalisation du sentier d'Orjobet, en 1905, pour faciliter l'ascension du Salève. L'ouverture sur l'alpinisme dont témoignent les multiples activités de la Section, séduit de plus en plus de monde (les effectifs de la Section passent de quelques 80 membres en 1866, à quelques 300 en 1885, à 606 en 1900, à 1374 en 1920, à 1523 en 1948, à 1629 en 1959, à 2006 en 1973, à 2111 en 1985, à quelques 2000 depuis 2000) ; un premier cours d'alpinisme est organisé en 1911 et le succès des éditions ultérieures en font progressivement une activité régulière (été comme hiver), qui se diversifie par la suite avec le ski. Elle s'agrandit jusqu'à devenir une véritable offre de formation qui reste aujourd'hui l'une des activités principales de la Section. Dans le même ordre d'idée, la Section s'intéresse à la formation de la jeunesse qui constitue, à partir de 1929, l'une de ses préoccupations majeures.
La Section se dote rapidement d'une bibliothèque consacrée au monde alpin (qui existe toujours) et fonde, la même année (1865), un journal d'information («l'Echo des Alpes»). A partir de 1869, la rédaction de «l'Echo des Alpes» est assurée conjointement par les sections romandes du CAS. Le journal paraît jusqu'en 1924 ; à partir de 1925, chaque section romande édite séparément son propre bulletin (le «Bulletin de la Section Genevoise du CAS» pour Genève). Dans le même esprit d'approfondissement et de vulgarisation de la nature alpine, des amateurs de photographie fondent en 1900 le groupe homonyme de la section (c'est de 1897 que date l'acquisition d'une chambre photographique). Resté l'apanage d'une infime partie des membres jusqu'au début 1988, le groupe de photographie compte depuis lors une vingtaine de photographes. D'autres exemples de l'effort de vulgarisation fourni par la Section sont les soirées de «projections lumineuses», inaugurées à la fin du XIXe siècle et qui se poursuivent jusqu'à nos jours, ou les conférences et expositions sur l'art et la nature alpins ou encore les comptes-rendu d'expéditions outre-frontières (depuis le début des années 1930 notamment au Mont-Everest, dans l'Himalaya ou au Groenland). Enfin, le «salut» de l'alpiniste par la contemplation de la montagne et le développement d'un esprit de camaraderie sont renforcés par le chant, dont la formalisation est la fondation de la chorale en 1884.
Confronté au non-paiement des cotisations annuelles dès le début de la Deuxième Guerre mondiale, le Comité Central du CAS crée en 1940 un fonds de réserve de 10'000.- CHF pour les membres dans le besoin. Ce fonds est créé pour faire face aux demandes de réduction des cotisations (la cotisation annuelle s'élève alors à 26.50 CHF) - voire aux radiations pour cause de non-acquittement de celles-ci - soumises par plusieurs membres pendant la Deuxième Guerre mondiale. Pour l'année 1940, 28 membres de la Section bénéficient du fonds d'entraide. Face à l'avalanche de demandes d'exonération de cotisation, le Comité Central décide d'offrir la possibilité de demander un congé qui consiste en l'exonération de la cotisation annuelle sous réserve du paiement de l'abonnement à la revue «l'Echo des Alpes» (6.- CHF pour les membres résidant en Suisse, 8.- CHF pour les autres).
Outre ces activités à caractère social et culturel, la Section joue aussi un rôle politique de premier ordre tant sur le plan local que national. Au sortir de la Première Guerre mondiale, la Suisse traverse une des grèves générales le plus étudiées par l'historiographie depuis une quarantaine d'années et le CAS - dont le Comité Central est organisé à Genève - est à l'origine de la constitution de l'Union civique suisse. En outre, la Section fournit un soutien logistique à l'armée au cours de la Deuxième Guerre mondiale et, toujours à la même période, organise, en collaboration avec celle-ci, des cours de préparation pour l'instruction militaire obligatoire. Dès 1939, la Section se dote d'un ouvroir des dames du CAS dont la fonction est de récolter de l'argent pour l'achat de nourriture et la faire ensuite parvenir aux soldats mobilisés. Suite à l'ordonnance du 9 avril 1943 arrêtée par le Conseil fédéral, quelques membres de la Section qui ne sont pas sous les drapeaux se mettent à la disposition de la Ville de Genève pour assister le Service complémentaire féminin dont la fonction devait être le secours des civils en cas de bombardements.
Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, la participation à certaines activités de la Section s'est progressivement «massifiée», notamment sous l'impulsion des pouvoirs publics. La protection de la nature est toujours une question d'actualité pour la Section, mais ses actions prennent une autre forme comme l'atteste par exemple l'élaboration de la charte de développement durable du Salève en septembre 2007 par le syndicat mixte du Salève, dont la Section est membre. Bien que l'école de ski, de moins en moins fréquentée, ait été dissoute au début du XXIe siècle, les sorties en peau de phoque connaissent un nouvel essort ; il en va de même, en partie du moins, pour celles en raquettes et ski de fond. Quant aux traditions de la Section, nous en retrouvons aujourd'hui un certain nombre, mais elles tendent à se perdre. Le statut de «membre d'honneur» est un titre honorifique attribué en reconnaissance pour les services rendus à la Section et/ou pour la consécration d'une carrière alpine exceptionnelle, comme en témoigne le cas d'Yvette Vauché. De même, la chorale reste une institution de la Section, mais elle risque de disparaître, la moyenne d'âge actuelle de ses membres étant de 75 ans et aucune relève ne se manifestant. Il y a encore des membres étrangers, surtout de France voisine, mais aussi d'Angleterre. Parmi les changements majeurs, signalons que désormais, la gestion du local est du ressort du Comité Central et non plus de la Section. La professionnalisation des guides de montagne constitue un autre changement important : des membres du CAS qui ont reçu une formation au sein de leur section côtoient des guides professionnels dont la compétence est attestée par l'obtention d'un diplôme.
Modalités d'entrée
Premier versement, 27 juin 2007. Deuxième versement, 7 avril 2008. Troisième versement, 20 août 2008.
Contenu et structurePrésentation du contenu
Ce fonds représente une importante source documentaire relative au monde alpin, susceptible de renseigner autant les amateurs de la montagne que les historiens des mouvements associatifs en Suisse. En effet, la Section Genevoise du Club Alpin Suisse devint rapidement une actrice importante dans la vie culturelle et sociale genevoise. De même, l'organisation d'expéditions dans les Alpes et la diffusion des connaissances alpines acquises par ses membres contribuèrent à augmenter la connaissance scientifique en matière d'exploration montagnarde.
Evaluation, tris, éliminations
Lors du tri et lorsque cela s'est avéré possible, nous avons respecté le classement proposé par la Section Genevoise du Club Alpin Suisse.
Les documents sans valeur ajoutée pour le fonds ont été éliminés : récépissés, accusés de réception de fax, brouillons et post-it, publicité et documentation (dépliants pour des machines ou pour du mobilier, etc.), notes de messages téléphoniques, onglets de classeurs, enveloppes, cartons de remerciements et doublons.
Elimination de tous les devis et sollications commerciales ainsi que des extraits périodiques des comptes bancaires. Suppression des avis de crédit des compte isolés.
Lorsqu'une série ou sous-série n'était pas classée, nous avons opté pour un classement par année civile.
Suppression des documents en triple exemplaire, suppression des confirmations et des rappels de cotisation. Seul un échantillon des confirmations d'admission des membres a été conservé (à titre d'exemple) car ces informations figurent aussi dans les fiches d'admission et les listes d'effectifs.
Pour la sous-série «Jeudistes», toutes les cartes postales d'ordre privé ont été supprimées.
Accroissements
Oui
Conditions d'accès et d'utilisationConditions d'accès
Consultable selon les délais et restrictions en vigueur dans les archives publiques genevoises.
Instrument de recherche
Répertoire numérique
Sources complémentairesExistence et lieu de conservation des copies
non
Sources complémentaires
Il existe deux collections complètes de «l'Echo des Alpes» et du «Bulletin de la Section Genevoise du Club Alpin Suisse» dans la Bibliothèque de la Section ainsi qu'en dépôt légal à la Bibliothèque de Genève.
La plupart des archives photographiques sont conservées dans le local de la Section.
Bibliographie
D'ARCIS, C.-Egmond, «La section genevoise du Club Alpin Suisse a 100 ans», in supplément de la Tribune de Genève, n° 78, 2 avril 1965.
Club Alpin Suisse - Section Genevoise, http ://www.cas-geneve.ch/ [en ligne] (consulté le 16 septembre 2008)
HAVER, Gianni , «Les périodiques du Club Alpin Suisse, 1863-1925», Actes du colloque @mnis, Toulon, mars 2004.
JOST, Hans Ulrich, «A tire d'ailes. Contributions de Hans Ulrich Jost à une histoire critique de la Suisse», Lausanne, Publications universitaires romandes, 2005.
MAURER, Rolf, «Club Alpin Suisse (CAS)», in Dictionnaire historique de la Suisse, août 2005.
MULLER, Benoît, «Les femmes et les Alpes, recherche sur l'admission des femmes au Club Alpin Suisse : le cas genevois et la solution suisse», mémoire de licence, faculté des lettres, Université de Genève, 1984.
PORRINI, Andrea , «A nous les Alpes, à nous la Suisse», in L'Hebdo, 10 juillet 2008.
PORRINI, Andrea , «Faits associatifs, nationalisme et territoire : naissance et développement du Club Alpin Suisse (1863- 1945)», Projet de thèse de doctorat en Sciences sociales, Université de Lausanne, mars 2007.
SAC - CAS : Bienvenue au Club Alpin Suisse, http ://www.sac-cas.ch [en ligne] (consulté le 16 septembre 2008)
Section Genevoise du Club Alpin Suisse, «125e anniversaire de la Section genevoise du Club Alpin Suisse», Genève, 1990.
Section Genevoise du Club Alpin Suisse, «Notice historique sur les cinquante premières années de la Section genevoise du Club Alpin Suisse», Genève, 1915.
WYSS-DUNANT, Edouard et al., «La Section genevoise du Club Alpin Suisse, 1865-1965», Club Alpin Suisse, Genève, 1965.
Contrôle de la descriptionNotes de l'archiviste
Description réalisée par Krzysztof Hagmajer, Betty Zenoni, Giovanni Gregoletto et Omar Pagnamenta.
Date(s) de la description
2008