Manuscrits et archives

Le Musée d'ethnographie de la Ville de Genève, inauguré le 25 septembre 1901, doit sa création à l'initiative de plusieurs personnalités, parmi lesquelles le professeur Eugène Pittard (1867-1962), également fondateur de la chaire d'anthropologie de l'Université de Genève. La première résidence du Musée est la villa Mon-Repos qui est alors une annexe du Musée Rath et du Musée archéologique, dont le conservateur, Emile Dunant, est également celui du nouveau Musée d'ethnographie. Pittard y réunit des collections publiques et privées (telles la collection d'ethnographie comparée du Musée archéologique ou la collection de pièces du Musée des missions), collections qu'il complète au fil des années par des dons et de nouvelles acquisitions. MM.Oswald Pictet et Aloys Naville figurent parmi les donateurs marquants de cette période. Le Musée s'affirme peu à peu dans l'espace culturel genevois et en 1922, comptant alors environ 8000 objets, il est détaché du grand ensemble et acquiert son autonomie officielle. Nommé conservateur en 1910, Eugène Pittard devient directeur de l'institution en 1935. En 1939, le Musée d'ethnographie déménage au boulevard Carl-Vogt, dans le bâtiment désaffecté de l'école primaire du Mail. Inauguré le 12 juillet 1941, ce nouveau bâtiment abrite jusqu'en 1967 le Musée et le Département d'anthropologie de l'Université.

Le développement du Musée se poursuit. Avec l'aide de nombreux bénévoles - le personnel fixe étant restreint - et l'apport de généreuses donations (comme celle en 1941 des collections d'Alfred Bertrand), l'institution organise ses activités. Aux publications, expositions temporaires et conférences organisées par le Musée dès les années 1920 parallèlement à l'exposition permanente d'objets, viennent s'ajouter notamment la collaboration avec les Archives internationales de musique populaire (AIMP) ou la création en 1945 dans le département des Amériques d'une salle consacrée exclusivement à la civilisation précolombienne. En 1952, Eugène Pittard cède sa place à Marguerite Lobsiger-Dellenbach, son assistante au Musée depuis 1922, qui poursuit avec passion son oeuvre. Sous la conduite de sa nouvelle directrice, le Musée se dote de conservateurs chargés des collections, des missions sur le terrain s'effectuent, et d'importantes expositions voient le jour. En 1967, et après plus de quinze ans de laborieuses tractations, le MEG obtient l'entière possession du bâtiment de Carl-Vogt.

L'exiguïté des locaux est un thème récurrent dans l'histoire du Musée. Et les périodes de direction suivantes confirment l'importance de la question. Parallèlement aux recherches scientifiques, à l'acquisition de nouvelles collections et au développement du secteur "animation", le Musée cherche à s'agrandir. En 1976, sous la direction d'André Jeanneret (1967-1980), l'Annexe de Conches, située au chemin Calandrini, ouvre ses portes. Prévue à l'origine pour abriter et exposer de manière permanente la collection Amoudruz, réunissant un nombre impressionnant de documents sur le sillon rhodanien et les Alpes, elle devient rapidement un lieu d'expression particulièrement libre et expérimental. Le débat sur la nécessité d'un nouveau Musée d'ethnographie à Genève se révèle longtemps infructueux, mais n'empêche pas de nouveaux développements internes. Louis Necker, directeur de 1981 à 2003, est le premier directeur extérieur au Musée. Désirant aller à la rencontre de son public, il multiplie les activités extra-muros et restructure l'intérieur du bâtiment afin de le rendre plus accueillant et plus lumineux. Ninian Hubert Van Blyenburgh (2003-2005), instigateur des "Nuits de la science" en 2000 à Genève, poursuit la mission de réinventer un musée.

En 2006, le Conseil administratif fait venir à Genève l'éminent ethnologue et conservateur du Musée d'ethnologie de Neuchâtel, Jacques Hainard, qui devient directeur du MEG afin de donner une nouvelle impulsion à l'institution genevoise. Jacques Hainard se donne d'emblée pour mission de convaincre les plus réticents de la nécessité d'agrandir le musée. En 2010, un crédit pour la rénovation et l'agrandissement du MEG est finalement accepté. Le projet de nouveau Musée (dont l'inauguration est prévue en 2014) doit permettre de doter l'institution de nouvelles salles d'exposition, ainsi que de nouvelles infrastructures destinées au travail des collaborateurs et à l'accueil des publics. L'anthropologue africaniste Boris Wastiau, nommé directeur du MEG en 2009 après en avoir été conservateur des départements Afrique et Amériques, se voit donc confier la tâche de nouvelles scénographies à même de mettre en valeur les près de 75'000 objets et plus de 300'000 documents témoins des civilisations traditionnelles des cinq continents que le Musée conserve actuellement dans un dépôt des Ports Francs.

Du fait que les versements et les descriptions de ce fonds ont été faits à des périodes différentes, certains dossiers ont vu leur cote changer une ou plusieurs fois. Seules les cotes issues du traitement en 1995-1996 d'une petite partie des archives du Musée ont été conservées dans le présent inventaire. Les dossiers en question ont été intégrés au nouveau classement de 2012 et l'ancienne description a été reprise autant que possible. En revanche, les cotes temporaires utilisées pendant le traitement du fonds par des étudiantes engagées par le Musée n'ont pas été conservées.

Le fonds est entré aux Archives de la Ville de Genève (AVG) sous forme d'un premier petit versement qui a été classé et décrit entre 1995 et 1996. L'essentiel du fonds a, lui, été transmis plus tard en sept versements du 30 août 2010 au 30 novembre 2011 (364,66 ml). Le détail des versements est décrit dans les bordereaux de versements conservés aux AVG.

Au niveau de la structure, le fonds du MEG comporte globalement deux parties: une partie administrative (documents de direction et documents de gestion) et une partie liée aux activités et à la mission du Musée (gestion des collections, activités des départements scientifiques, expositions, services au public et relations extérieures).

Au niveau du classement, de la description et du tri, une collaboration entre les AVG et le MEG a débouché sur un traitement des archives à connotation muséographique et archivistique. Des traitements thématiques ont ainsi été effectués pour certaines séries de documents, alors que des règles archivistiques (principes de provenance et de respect des fonds) ont prévalu pour d'autres. Ce type de traitement mixte a conduit à de nombreuses notes de renvoi au niveau des séries et des dossiers afin de rendre le contenu du fonds plus intelligible. De plus, le choix d'une description plus ou moins détaillée des dossiers s'est fait en fonction de leur complexité (présence/absence d'un classement originel ordonné, facilité/difficulté à dégager des thématiques, ..). Enfin, le MEG a souhaité conserver des documents qui habituellement ne le sont pas (par exemple, des cartes de voeux ou des documents personnels des collaborateurs sans lien avec le Musée).

Les séries de correspondance que l'on trouve dans ce fonds peuvent être classées de manière chronologique ou alphabétique. Le classement alphabétique comporte parfois un sous-classement chronologique. Il peut aussi y avoir un regroupement par correspondant. Concernant la correspondance alphabétique, il faut noter qu'un même correspondant peut se trouver classé sous plusieurs lettres : sous son nom de famille, sous le nom de la société ou de l'association qu'il représente, sous le nom du pays auquel il appartient, et parfois-même sous la thématique abordée par la correspondance, etc.

D'une manière générale, les doublons ont été éliminés, ainsi que les types de documents suivants : photocopies et documentation en vrac ; éléments sans lien avec le dossier (documentation, coupures de presse, impressions de pages Web, DVD et CD audiovisuels) ; horaires, absences et vacances du personnel, Rapport individuel d'activité (RIA), certificats médicaux et "ordres de Marche" ; contrats Argus de la presse (anciennes versions) ; justificatifs comptables (listes détaillées, feuilles de versements et de virement, billets de train, reçus divers, lettres d'accompagnement...), documents financiers et comptables intermédiaires (détails mensuels tels que situation des crédits budgétaires ou encore comparatifs Dépenses et Budgets ; versions de travail...) et imprimés comptables publiés (VG et Etat) ; factures courantes (achat de fournitures, logistique, impression d'ouvrages divers/eurozoom, reçus de salaires temporaires, impression de catalogues ou de brochures...) et factures spéciales (factures pour frais d'expédition d'objets pour leur achat, vente, exposition...) ; documents bancaires (copies des comptes des prestataires, relevé d'identité bancaire) ; Bons de commandes, ordre d'insertion, avis d'expédition et bulletins de livraison. Les documents suivants ont également été détruits : invitations à des expositions extérieures pour lesquelles le MEG n'a pas prêté d'objets ; documentation scientifique non produite par le Musée (documentation touristique et hôtelière, copies de livres ou de brochures, etc.) ; listes de contacts (collaborateurs du Musée ; contacts extérieurs tels que restaurateurs, traiteurs, médias à contacter..). Seules les listes d'invités ont été conservées (vernissages, inaugurations...).

Certains documents ont été éliminés sous certaines conditions, notamment lorsqu'ils n'apportaient pas d'informations supplémentaires au dossier ou lorsqu'il y avait une version finale dans le dossier : fiches "Musinfo" (car elles existent en version informatisée), sauf lorsqu'elles appuient un dossier d'exposition, coupons (reçus pour subvention), notes de frais, décomptes de billetterie (éliminés car les sommes se retrouvent dans les comptes rendus financiers de la Ville, sauf rares cas où ces documents apportaient une information importante pour la compréhension du dossier : nom de l'expéditeur du dossier, annotations...). Certains ordres de camionnage, bons de livraison et documents douaniers ont été conservés, mais seulement lorsqu'il n'y avait pas de constat de sortie, d'arrivée ou de retour des pièces (Ils sont dans ce cas les seuls justificatifs de départ et de retour 'en bon état' ou non, des objets prêtés). De même, destruction au cas par cas des documents suivants : enveloppes, fax, devis non retenus, feuilles de transmission et d'accompagnement de documents, notes manuscrites (numéros de téléphones, noms...), cartes de visites dont toutes les informations se retrouvent dans les lettres qu'elles accompagnent. Egalement les brouillons et versions intermédiaires de documents liés à des travaux scientifiques (sauf si celle-ci en différaient significativement) : notes intermédiaires pour l'imprimeur ou le correcteur, notes manuscrites de relectures et de corrections intermédiaires, maquettes et projets de couvertures. Les données statistiques brutes, n'ont été en général conservées que lorsqu'il n'existait pas d'analyse finale des données. Lorsqu'il y avait plusieurs exemplaires d'une même photographie (d'objets, de vitrine, de salles d'expositions, etc.), en général deux exemplaires ont été conservés et le reste a été détruit. Les documents concernant les déplacements du personnel du Musée (correspondance, factures, notes, tableaux, rapports de kilométrage...), ont fait l'objet d'un échantillonnage : ils n'ont été conservés que s'ils se référaient à des missions ethnographiques sur le terrain et à des acquisitions. Ils ont été détruis si le déplacement avait un autre but (visites, transports ou démontages d'expositions ; réunions diverses ; déplacements annulés ; prestations diverses telles que des danses, démonstrations...). Les offres d'emplois et demandes de stages n'ont été conservées que lorsqu'elles étaient acceptées. Enfin, les dossiers documentaires, trouvés surtout dans les dossiers d'expositions, n'ont été conservés que s'ils apportaient des informations non indiquées ailleurs (annotations importantes, documents servant à rédiger les textes scientifiques produits par le Musée tels que légendes des vitrines ou dessins des panneaux...).

Les éliminations de dossiers complets ont été spécifiées au niveau de la série concernée.

oui

Consultable selon les délais et restrictions en vigueur dans les archives publiques genevoises

Le fonds contient plusieurs supports qui nécessitent un appareil de lecture : diapositives, CD-ROM, DVD, VHS, etc.

Répertoire numérique

Index des correspondances d’Eugène Pittard, du Musée d’ethnographie et du Laboratoire d’anthropologie jusqu’en 1952. Cet index a été établi pour le MEG par Mme Claire Gyger en 2012. Il répertorie les correspondances se trouvant dans le fonds des Archives du Musée d’ethnographie jusqu’en 1952 et se compose des documents suivants :

- Une notice d’usage qui contient des éléments d’information sur le travail effectué et l’organisation des index ainsi qu’une liste des cotes intégrées à ces mêmes index

- Une version alphabétique de l' "Index des correspondances d’Eugène Pittard, du Musée d’ethnographie et du Laboratoire d’anthropologie jusqu’en 1952"

- Une version chronologique de l’ "Index des correspondances d’Eugène Pittard, du Musée d’ethnographie et du Laboratoire d’anthropologie jusqu’en 1952"

- Un "Index des correspondances échangées entre E. Pittard et M. Lobsiger-Dellenbach jusqu’en 1952"

JEANNERET, André (dir.), Musée d'ethnographie de Genève: 1901-1976, Genève: Musée d'ethnographie, 1976.

NECKER, Louis... [et al.], "Le visage multiplié du monde: quatre siècles d'ethnographie à Genève", Genève: Musée d'ethnographie, 1985.

REUBI, Serge, "Gentlemen, prolétaires et primitifs : institutionnalisation, pratiques de collection et choix muséographiques dans l'ethnographie suisse, 1880-1950", Berne: Peter Lang, 2011.

STRECKEISEN, Sylvie, "Le Musée d'ethnographie de Genève, 1901-1996", mémoire de licence, Université de Genève, mai 1999.

MUSEE D'ETHNOGRAPHIE DE GENEVE, "Le projet de nouveau Musée en 2010" [en ligne], https://web.archive.org/web/20100928201710/http://www.ville-ge.ch/meg/expo16.php (consulté le 1 juin 2021).

"Dictionnaire Historique de la Suisse" [en ligne], http://www.dhs.ch (consulté entre 2010 et 2012).

Comptes rendus administratifs de l'Administration municipale de la Ville de Genève, Genève: Administration municipale.

Informations fournies par Danielle Buyssens, conservatrice, responsable des archives et de la collection iconographie au MEG.

Il faut noter que Marguerite Lobsiger-Dellenbach est aussi désignée sous plusieurs autres noms : M. Dellenbach, M. Lobsiger-Dellenbach, M. L-Dellenbach, et M. Lobsiger. Les lettres M.L. peuvent désigner ausi bien Marguerite Lobsiger que Monsieur Lobsiger.

Un premier classement et une première description ont été effectués entre 1995 et 1996, concernant 2,75 mètres linéaires de documents textuels et iconographiques. Un deuxième classement avec description a été réalisé par les archivistes Anaïs Meudic (2010-2012) et Manuela Giovannini (2012). Quatre personnes effectuant leur service civil et un stagiaire ont également collaboré au tri de certaines séries : MM. Lisandro Durney, Florian Tschopp, Aurèle Nicolet, Alexandre Storchenegger et Michée Demarchi (2011-2012). Traitement des séries Annexe de Conches et Erica Deuber Ziegler par Anna Leckie, stagiaire, août 2014. Traitement de la série 350.G Bibliothèque du MEG par Sandie Brunello, avril 2015. Quelques ajouts de contenus ont été effectués en 2018 par les AVG. Traitement de la série 350.C.8 Anthropologie visuelle effectué par Adrian Rey Rodriguez en 2018.