Notice descriptive

S - Sécheron : Série Société anonyme des ateliers de Sécheron


  • Identification
  • Cote
    S
  • Dates extrêmes
    1918 - 1996
  • Importance matérielle et support
    41,63 ml. Documents textuels.

  • Contexte
  • Nom du producteur
    Société anonyme des ateliers de Sécheron
  • Histoire administrative

    La Société anonyme des ateliers de Sécheron voit le jour le 9 juillet 1918, sur l’initiative de quelques industriels qui décident d’agrandir les installations et d’augmenter les moyens de production de la Compagnie de l’Industrie Electrique et Mécanique (CIEM) ; la société change de raison sociale et devient la Société anonyme des ateliers de Sécheron . Cette réorganisation de la société répond à la décision des Chemins de Fer Fédéraux, en 1916, d’électrifier leur réseau. En effet, cette décision laisse envisager un développement très favorable de tout le secteur de l’industrie électrotechnique.

    Une nouvelle halle de montage pour les locomotives et des ateliers pour la construction de transformateurs et d’alternateurs sont édifiés. Cependant, la société doit rapidement faire face à un manque de capitaux pour satisfaire les investissements. En 1919, l’un des principaux actionnaires, Brown Boveri et Cie, rachète les titres et injecte du capital. En 1924, soit cinq ans plus tard, les Ateliers retrouvent leur indépendance ; la société se développe et parvient à s’implanter progressivement en Suisse et dans le monde. Elle reçoit notamment d’importantes commandes des Chemins de Fer Fédéraux, de la Compagnie Berne-Lötschberg-Simplon et représente un important fournisseur de transformateurs et d’alternateurs. En 1925, elle se lance également dans la fabrication de postes de soudage et, en 1927, dans celle des électrodes. On lui doit aussi la mise au point, en 1937, du tout premier redresseur à vapeur de mercure sans pompe à vide. Toutes ces réalisations lui permettent de survivre durant l’entre-deux-guerres sans toutefois réussir à se dégager réellement des soucis financiers.

    Après la seconde Guerre mondiale, les efforts de reconstruction des anciens pays en guerre provoquent un afflux important de commandes et de travail pour les Ateliers. La société est notamment présente sur le marché de l’équipement des centrales hydroélectriques en Suisse (Grande-Dixence) et à l’étranger (Espagne, Portugal, France, Yougoslavie, Brésil, Côte d’Ivoire), ainsi que sur celui de la construction des locomotives. Parallèlement, l’entreprise continue de développer sa maîtrise technique en matière de transformateurs, d’alternateurs, de redresseurs et de techniques de soudure. Durant les années fastes, les Ateliers comptent plus de 1000 ouvriers qui contribuent au renom des produits industriels genevois.

    En 1969, la conjoncture oblige une fois de plus les Ateliers à chercher de nouveaux partenaires. En 1970, Brown Boveri et Cie (BBC) reprend la S.A. des ateliers de Sécheron, en lui laissant sa raison sociale. La société reste suisse, mais certains produits sont transférés au profit d’autres secteurs. En 1982, afin d’harmoniser les noms des différentes sociétés du groupe, elle est rebaptisée BBC-Sécheron S.A. Mais en 1988, BBC fusionne avec la compagnie suédoise Asea sous la raison sociale de Asea Brown Boveri (ABB) ; à cette date, BBC-Sécheron S.A. devient ABB-Sécheron S.A. et, en 1989, elle est divisée en quatre : ABB-Sécheron S.A., ABB Power Generation (fermée en 1995), ABB Systèmes de Transport (1989) et Sécheron S.A. Cette dernière est vendue la même année au groupe Noga avec tous les terrains du site industriel.

    En 1992, ABB-Sécheron S.A. s’installe dans sa nouvelle usine de Meyrin-Satigny et se consacre uniquement à la fabrication de transformateurs. Sécheron S.A. reste sur le terrain originel et produit des appareillages pour la traction. Le 16 janvier 1995, le Conseil d’administration de la Banque Cantonal de Genève décide de reprendre le 86% du capital-actions de Sécheron S.A., afin de réduire l’endettement du groupe Noga et de sauvegarder l’entreprise.

  • Historique de la conservation

    L’histoire de la conservation du fonds « Sécheron » débute en 1992, lorsque ABB-Sécheron S.A. déménage à Satigny et laisse Sécheron S.A. seule sur le site originel. Lors de ce déménagement, les deux entreprises se préoccupent du sort de leurs archives communes pour des raisons administratives, techniques et historiques. Les deux sociétés sont chacune en droit de réclamer ces documents, puisque pendant près d’un siècle elles ont travaillé sous la même direction ; depuis 1988 elles sont séparées juridiquement, mais elles continuent à gérer ensemble leurs papiers jusqu’en 1992, moment de leur séparation physique. Elles choisissent alors de ne pas se partager les archives, mais de les confier aux Archives de la Ville de Genève. En automne 1992, tous les documents ne servant plus à la marche des affaires courantes et antérieurs à 1980, à savoir la période allant de 1879 à 1980, sont alors sortis des bureaux, des caves et des greniers, pour être regroupés provisoirement dans un local de l’entreprise. Au cours de l’année, ils sont transférés dans les dépôts des Archives de la Ville.

    Même si la Sociétéanonyme des ateliers de Sécheron a connu plusieurs raisons sociales avant de prendre son nom définitif en 1918, au gré des fusions et des rachats, une certaine continuité a pu être préservée entre les entreprises successives. En effet, les documents produits par ces sociétés ont été transmis, chaque fois partiellement ou en totalité, au repreneur suivant. Si les documents des premières sociétés sont modestes, en revanche pour les suivantes ils sont nettement plus complets et plus nombreux.


  • Contenu et structure
  • Présentation du contenu

    Le fonds "Sécheron" groupe l'ensemble des documents provenant de sociétés successives, dont la dernière était: S. A. des ateliers de Sécheron ; c’est sous ce nom que le public genevois la connaît et se rappelle le quartier dans lequel elles se sont implantées et où se déroule encore une partie de leurs activités.

    La série Société anonyme des ateliers de Sécheron est très dense et très riche en informations pour le chercheur qui s’intéresse au milieu industriel en général. La série comporte notamment de nombreux documents concernant la gestion administrative de la société. Il s’agit notamment des Procès-verbaux de l’Assemblée des actionnaires, des rapports vérificateurs des comptes de 1945 à 1960, des rapports du Conseil d’administration, ainsi que les statuts de la Société anonyme (SA). On trouve aussi un grand nombre de pièces concernant la direction (SD), la fabrication (SF), les finances et la comptabilité (SK), et le personnel (SP). Et pour terminer, on peut consulter des documents qui portent sur la technique (ST), la vente (SV), les publications, les coupures de presse (Pu), ainsi que les papiers de Léo Jeanneret, dont ceux concernant René Thury.

    En outre, cette série est à mettre en relation avec les séries de la Compagnie de l’industrie électrique (CIE) et mécanique (CIEM); le lien qui les unit est à la fois administratif, technique et historique. Ces sociétés permettent, dans leur ensemble, de se faire une idée concrète des difficultés rencontrées par le secteur électrotechnique, au XIXème et au XXème siècle; les documents conservés sont significatifs des développement techniques et scientifiques du siècle dernier.

    Par ailleurs, le fonds « Sécheron » est intéressant pour le chercheur. Il permet notamment d’étudier le fonctionnement général d’une société industrielle, spécialisée dans l’électrotechnique; il peut apporter un certain nombre de renseignements sur les conditions de travail des ouvriers et des employés, ainsi que sur les relations entretenues avec la direction ou les conseils d’administration. Les techniques de vente et de promotion peuvent révéler certaines tendances du marché industriel, au XIXème siècle, et d’une manière plus générale, l’ensemble du fonds permet de suivre l’évolution du secteur industriel genevois et d’analyser les restructurations et les fusions sur le long terme.

  • Accroissements

    Non


  • Conditions d'accès et d'utilisation
  • Conditions d'accès

    Consultable selon les délais et restrictions en vigueur dans les archives publiques genevoises.

  • Condition de reproduction

  • Instrument de recherche

    Répertoire numérique


  • Sources complémentaires
  • Existence et lieu de conservation des copies

    Il n'existe aucune copie de cette série

  • Bibliographie

    BENGUIGUI Isaac, Sécheron. Cent ans d’électrotechnique, Genève, 1995.

    FONDATION DU COLLEGE DU TRAVAIL, Souvenirs de trois ouvriers et d’un technicien de Sécheron : 1946 - 1989, Genève, 1995.

    FORSTER Gilles, Une entreprise romande d’électrotechnique face aux difficultés de l’entre-deux-guerres : le cas de la Société anonyme des ateliers de Sécheron, Mémoire de diplôme du Département d’Histoire économique et sociale de l’Université de Genève, Genève, 1996.

    GRANGE Didier, "Les archives d'un pionnier de l'industrie électronique internationale: les ateliers de Sécheron", Bologne: il Mulino, 1999

    HEIMBERG Charles, « Révélations et silences d’un fonds d’archives d’entreprises : le cas de Sécheron », in Cahiers d’histoire du mouvement ouvrier, n° 11-12, Lausanne, 1996, pp. 7-16.

    PAQUIER Serge, La Suisse et les applications de l’électricité de 1880 à 1939 : l’exemple d’un petit pays leader-précoce, innovation, entreprise, finance et institutions, Thèse de la Faculté des Sciences économiques et sociales de Genève, (2 volumes), Genève, 1996.

    ROSSIER Claude, REYMOND André, JEANNERET Léo, Centenaire de la Société anonyme des ateliers de Sécheron (1879-1979), Genève, 1979.

    Société anonyme des ateliers de Sécheron, S. A. des ateliers de Sécheron, Genève, 1948.


  • Contrôle de la description
  • Notes de l'archiviste

    Description réalisée par Mme Micheline Tripet et M. Vauclair

  • Date(s) de la description
    1995-1998

Pour aller plus loin

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