- Musée d'art et d'histoire
Identification
Type d'entité
CollectivitéForme(s) autorisée(s) du nom
Musée d'art et d'histoireAutre(s) forme(s) du nom
Les Musées d'art et d'histoire
MAH
Le Grand Musée (appellation non officielle qui a eu cours dans les premières années d'existence)
DescriptionDates d'existence
1910Histoire
Huit musées, un million d'objets, une bibliothèque, un centre d'iconographie, un laboratoire de recherche et des ateliers de restauration : les Musées d'art et d'histoire forment le plus grand ensemble muséal de Suisse. Leur épine dorsale - ou du moins leur figure de proue - c'est le Musée d'art et d'histoire, situé dans la Vieille Ville. Inauguré en 1910, le vénérable bâtiment, dû à la générosité du mécène Charles Galland, a été imaginé par l'architecte genevois Marc Camoletti pour abriter les diverses collections des anciens musées. Il témoigne de l'intérêt des Genevois pour leur passé et de leur curiosité encyclopédique à l'égard de l'ensemble de la civilisation occidentale. Conçu comme un ensemble pluridisciplinaire, le musée rassemble aujourd'hui des témoignages de l'histoire des civilisations, de la préhistoire à l'époque contemporaine. Archéologie, égyptologie, numismatique, beaux-arts, arts appliqués : le musée organise en sus, chaque année, une dizaine d'expositions temporaires. Subséquemment à la richesse de ses collections, réparties sur plus de 6'200 mètres carrés de salles d'exposition, l'institution rencontre un large succès auprès du public : 400'000 personnes se pressent chaque année à ses portes.
Le Musée Rath est le premier musée suisse à être ouvert au public. Consacré aux beaux-arts, il propose des expositions temporaires d'art suisse et international et d'archéologie. Il est édifié entre 1819 et 1826, grâce à la Société des arts, et plus spécifiquement grâce à son bienfaiteur initial, dont le musée porte le nom, Simon Rath, lieutenant au service de la Russie. Celui-ci, à sa mort en 1819, lègue spécifiquement à ses soeurs la somme de 182'000 florins pour la construction d'un musée des beaux-arts. Le legs ne suffisant pas à couvrir l'entièreté de l'édification, l'Etat s'engage à participer financièrement à ce projet. En 1851, le Musée Rath et ses collections deviennent la propriété de la ville de Genève. Peu après la construction du Musée Rath, on démolit les fortifications qui entourent la ville. En 1879, le Grand Théâtre est inauguré sur une parcelle adjacente. En 1910, on inaugure le Musée d'art et d'histoire et, à cette occasion, le Musée Rath est réaménagé pour sa nouvelle affectation, c'est-à-dire des expositions temporaires, fonction qui lui est aujourd'hui encore dévolue.
A la fin du siècle dernier, la « question du musée » préoccupe les autorités et ne laisse pas indifférente l'opinion publique. Genève doit à ses traditions de haute culture et à son passé artistique, d'assurer une demeure honorable à des collections qui, lentement formées au cours des siècles et constamment accrues, attendent encore à ce moment un asile convenable. Lorsque la Ville entre en possession de l'important héritage du duc de Brunswick - en 1873 - le Conseil administratif mentionne, parmi les objets qui doivent solliciter l'attention des autorités, la création d'un nouveau musée de peinture et de sculpture, le Musée Rath étant alors « littéralement encombré ». Un concours d'architecture ouvert en 1885 n'ayant donné que des résultats médiocres, et l'entente sur l'emplacement du futur musée donnant lieu à des divergences de vues, la question tombe dans l'oubli. Enfin, en 1898, elle est sérieusement reprise, après que l'Exposition nationale suisse, à Genève, eut fermé ses portes. Appuyée par une vingtaine de sociétés locales, la Société auxiliaire du musée, fondée le 12 avril 1897, prend l'initiative de former un comité d'action qui, le 18 février 1898, invite le Conseil administratif de la Ville à examiner de nouveau le problème du musée. Après que le choix de l'emplacement soit réglé - aux Casemates - , un nouveau concours d'architecture réunit, en 1901, quarante-trois envois. Le premier prix est attribué à un certain M. Marc Camoletti, dont les plans définitifs sont adoptés par les autorités, le 22 février 1902. Entre temps, la Ville est devenue héritière de feu Charles Galland. Une partie importante de ce legs est consacrée à la construction et à l'aménagement du nouveau bâtiment. Commencés au début de 1903, ces travaux ne prennent fin qu'en 1910. Il est décidé de réunir dans ce nouveau palais les anciens musées jusqu'alors dispersés dans la ville : le Musée des beaux-arts, le Musée des arts décoratifs (fondé en 1885, logé dans l'Ecole d'horlogerie), le Musée Fol (donné à la Ville par Walter Fol et logé en 1872 dans l'ancien hôtel du résident de France), le Musée d'archéologie, le Musée épigraphique, le Cabinet de numismatique et l'ancien arsenal. Une cérémonie officielle inaugure, le 15 octobre de cette même année, l'ouverture du nouveau musée de la rue Charles-Galland. Le « Grand Musée », comme il est appelé à son ouverture, accueille 70'000 visiteurs dès sa première année d'exploitation.
Fondée la même année que le Musée d'art et d'histoire, la Bibliothèque d'art et d'archéologie est ouverte au public l'année suivante. Bibliothèque scientifique des musées, elle assure les bases de la recherche pour l'université, les écoles d'art genevoises et le public spécialisé. Aujourd'hui, elle est la plus grande bibliothèque d'art en Suisse, et pourrait rejoindre l'actuel projet de Bibliothèque de Genève. Pour preuve, son fonds, composé de plus de 250'000 volumes et de 5'800 périodiques, fait le bonheur, chaque année, de quelque 10'000 lecteurs.
Dès 1923, le Musée prend la décision d'éditer une revue, "Genava", consacrée à l'archéologie et à l'histoire de l'art à Genève ainsi qu'à l'étude des collections publiques genevoises. Ses milliers de pages illustrées deviennent vite une mine de renseignements précieux sur les différents objets possédés par l'institution. D'autres publications, comme la série "Images Musée d'art et d'histoire", ou le "Journal du Musée d'art et d'histoire", sont destinées à compléter les informations fournies dans les salles d'exposition et à renseigner sur les activités et la vie du Musée.
En 1952, la bibliothèque et la collection d'estampes du Musée sont transférées dans l'immeuble de la Promenade des Pin, légué par Mme Diodati-Plantamour.
1964 voit la création du « Musée d'histoire des sciences », installé au bord du lac dans la magnifique Villa Bartholoni, il demeure rattaché administrativement au Musée d'art et d'histoire.
En 1969, la Ville achète le Musée des instruments anciens de musique dont les collections auraient dû fusionner avec celles du Musée d'art et d'histoire. Cette indispensable union des deux collections n'a pas encore pu se faire, faute de place.
La création, en 1972, après quelques essais préalables d'un bureau "animation, pédagogie", permet de recevoir chaque année plus de 15'000 élèves pour des visites spéciales. Le service comprend une douzaine de collaborateurs.
Dès 1974, une attention toute particulière est vouée à la conservation des collections. Les premiers ateliers de restauration, mis sur pied dès 1954, sont complétés par la création d'un laboratoire de recherche pour l'analyse et la conservation des oeuvres d'art. Aujourd'hui, le Musée dispose toujours d'ateliers de restauration très bien équipés, qui sont dirigés par un personnel qualifié. Celui-ci est amené à restaurer des peintures, des tissus anciens, du mobilier, de la céramique, de l'horlogerie, et même des objets archéologiques.
En 1979, le Musée se dote d'un système informatisé pour l'inventaire de ses collections, le but étant de permettre la mise à disposition des chercheurs d'une base de données exhaustive. Cette dernière est pleinement fonctionnelle à ce jour.
Grâce aux dons et aux différents fonds d'achat qui sont mis à disposition par des fondations publiques et privées, les collections du Musée se développent rapidement. Pour exemple, les oeuvres appartenant à la Fondation Gottfried Keller (organisme fédéral destiné à promouvoir les beaux-arts) sont accueillies en dépôt permanent dans l'institution. La conséquence directe de cet engouement est un manque de place d'exposition au sein du Musée. Les autorités votent un projet d'agrandissement et de rénovation, qui doit être réalisé par étapes. Une extension voit le jour en 1980 sur le quadrilatère formé par les boulevards Jaques-Dalcroze et Helvétique et la Promenade du Pin. Il permet, pour un temps, de désengorger le Musée. Mais ce problème de place est récurrent et il est à noter qu'aujourd'hui encore plus de 90% des collections qui appartiennent au Musée ne sont pas présentées à la vue du public à cause du manque de surface d'exposition.
Dans les années 80, l'attention se porte sur l'amélioration de l'accueil du public. La gratuité de l'entrée, décidée en 1954, est effective à partir de 1981. D'autres initiatives sont destinées à attirer l'attention du visiteur comme la création d'une petite librairie et d'une cafétéria à l'intérieur de l'édifice.
L'année 1985 marque une nouvelle étape dans la vie du Musée: celle de l'introduction du mécénat d'entreprise en faveur d'expositions temporaires. Ces dernières ont pour but de renouveler également l'intérêt du public et de valoriser la partie non visible des collections. Elles permettent aussi de faire le point sur les différentes recherches en cours. Jusqu'à présent, ces expositions, organisées soit à la rue Charles-Galland, soit au Musée Rath, étaient financées par le budget ordinaire de la Ville. Le mécénat d'entreprise permet dès lors de mettre sur pied des projets plus ambitieux que ceux auxquels le budget ordinaire permettrait de songer auparavant.
Le 28 octobre 1986 est inaugurée la Maison Tavel qui doit permettre au Musée d'art et d'histoire d'exposer une partie de ses collections consacrées à l'histoire genevoise, qui étaient jusqu'alors conservées dans ses réserves.
Dans la nuit du 1er au 2 août 1987, les collections entreposées au sous-sol du Palais Wilson sont victimes d'un incendie. Trois cents meubles du XIXe et cinq cents sculptures de la même époque sont détruits par le feu puis par l'eau. Ce terrible accident pose une nouvelle fois la question des conditions dans lesquelles sont conservées les collections du Musée d'art et d'histoire. Trop à l'étroit dans le bâtiment de la rue Charles-Galland, elles ont dû émigrer vers des dépôts provisoires peu sécurisés.
En 1989, un grand abri pour la protection des biens culturels, de plus de 2000 mètres carrés de surface, construit sous un bâtiment scolaire à la périphérie de la ville, permet enfin de réunir la majorité des collections non exposées en permanence, jusqu'alors dispersées à différents endroits de la Ville.
L'année 1993 est marquée par l'inauguration du Centre d'iconographie genevoise. Ce dernier réunit les anciennes collections iconographiques de la Bibliothèque publique et universitaire ainsi que celles du Vieux-Genève. Il mettra régulièrement ses fonds en exergue au travers de manifestations temporaires.
A la fin des années 90, des ateliers, des visites guidées, des concerts ou encore des colloques sont organisés dans les différents musées de la Ville, le but étant de renouveler son attrait auprès d'un public toujours plus large.
Au cours des prochaines années, le Musée de la rue Charles-Galland sera l'objet de soins attentifs et intensifs. Les projets suivants sont prévus : 1 ) Réaliser des grands travaux de rénovation du bâtiment. Il s'agira de la rénovation complète des façades du musée, la modernisation de l'ensemble des installations techniques - et en particulier de la climatisation - la restauration de toutes les salles d'exposition, ainsi que le réaménagement d'espaces nouvellement destinés aux collections interviendront dans un second temps. 2) Réaliser un pavillon architectural imaginé par Jean Nouvel sur la Promenade de l'observatoire, en face de l'entrée du Musée. Ce pavillon servira d'espace promotionnel pour l'ensemble des musées de Genève. Tous les travaux prévus s'inscrivent dans une perspective qui laisse ouverte la possibilité de concrétiser, dans une étape ultérieure, le projet d'agrandissement du musée conçu par l'architecte Jean Nouvel.
Zones géographiques
Genève (Suisse)Statut juridique
Organe administratif publicFonctions et activités
Le Musée d'art et d'histoire, avec ses filiales, comme le mentionnent les Statuts du Conseil international des Musées, est une institution de la Ville de Genève "au service de la société et de son développement, ouverte au public, qui fait des recherches concernant les témoins matériels de l'homme et de son environnement, acquiert ceux-là, les conserve, les communique et notamment les expose à des fins d'étude, d'éducation et de délectation." (Compte-rendu de l'Administration municipale)
Le Musée d'art et d'histoire a pour tâche la conservation et l'exposition des diverses collections qui retracent l'histoire de Suisse. Le rez-de-chaussée du Musée présente des objets des arts décoratifs avec sa bibliothèque et son cabinet des estampes ainsi que des armures, des sculptures et des antiquités préhistoriques, égyptiennes, grecques et romaines. La galerie intermédiaire est dévolue aux collections militaires, aux « chambres historiques », aux céramiques et aux étains. Enfin, l'étage supérieur est consacré aux peintures et aux sculptures, présentées sur des murs tapissés aux armoiries de Genève.
En plus de ses collections permanentes, le Musée d'art et d'histoire propose des expositions temporaires.
Le Musée fait paraître la revue "Geneva", qui rend compte des recherches scientifiques des collaborations du musée et fournit une importante documentation sur les collections. Cette revue est créée en 1923 comme rapport annuel du Musée.
Textes de référence
- les procès verbaux du Conseil administratif - le Mémorial du Conseil municipal
Organisation interne
Le Musée d'art et d'histoire dépend du Département municipal des affaires culturelles.
Le service du Musée d'art et d'histoire est composé du : Musée "Charles-Galland"; Musée Rath; Musée Ariana; Maison Tavel; Centre d'iconographie genevoise; Musée d'histoire des sciences; Musée des instruments anciens de musique; Musée de l'horlogerie et de l'émaillerie; Cabinet des estampes; Bibliothèque d'art et d'archéologie.
Si l'on connaît d'emblée le sujet de prédilection du Musée de l'horlogerie et de l'émaillerie, du Musée d'histoire des sciences, du Cabinet des estampes ou encore de celui des dessins, précisons que le Musée Ariana recèle pour sa part des collections de porcelaines, céramiques et verreries, et que la Maison Tavel est le musée de l'histoire urbaine et de la vie quotidienne genevoise. Quant au Musée Rath, premier musée consacré aux arts construit en Suisse et voisin, sur la place Neuve, du Grand Théâtre et du Conservatoire de musique, il accueille des expositions temporaires de prestige.
Les services généraux fournissent des prestations collectives à toutes ces institutions. Il s'agit de : administration générale (personnel, finances, promotion, transports, etc.); laboratoire et ateliers de restauration; bureau et animation pédagogique; centrale d'inventaire; sécurité et entretien.
Le personnel : pour l'ensemble du service, les effectifs réels en 2004 sont les suivants : personnel fixe : 207 postes; personnel temporaire : 43 postes; stagiaires : 12 postes; surveillants: 4;
Locaux : hormis les bâtiments des musées, les ateliers de décoration, de restauration et le laboratoire sont installés dans trois lieux différents de la Ville de Genève. Le gros des collections non exposées est déposé dans des locaux loués et dans l'abri des biens culturels créé en 1989.
Ses directeurs successifs sont: A.Cartier (1910-1921); W.Deonna (1922-1951); P.Bouffard (1952-1971); C.Lapaire (1972-1994); C.Menz
RelationsRelation 1
Musée ArianaType de relation
Relation associationDescription de la relation
En 1934, le Conseil administratif de la Ville de Genève réunit l'administration du Musée de l'Ariana à celle du Musée d'Art et d'Histoire et confie à celle-ci le soin de les réorganiser.
Dates de la relation
1934Relation 2
Musée d'histoire des sciencesType de relation
Relation hiérarchiqueDescription de la relation
Le Musée d'histoire des sciences est créé en 1964. Il est rattaché administrativement au Musée d'art et d'histoire jusqu'au 31 décembre 2005, puis, dès le 1er janvier 2006, au Muséum d'histoire naturelle
Dates de la relation
1964-2005Relation 3
Musée de l'HorlogerieType de relation
Relation hiérarchiqueDescription de la relation
Ce musée est créé en 1972. Il réunit les collections d'horlogerie et d'émaillerie du Musée d'art et d'histoire, auquel il reste rattaché administrativement
Dates de la relation
1972Relation 4
Cabinet des estampesType de relation
Relation hiérarchiqueDescription de la relation
Le Cabinet des estampes est créé en 1886, lorsque les autorités municipales décident de rassembler en un seul lieu toutes les gravures appartenant à la Ville de Genève. Il est intégré au Musée d'art et d'histoire, dont il dépend administrativement, lors de la création de ce dernier en 1910.
Dates de la relation
1910
Contrôle de la descriptionCode d'identification
CH.AVG.340ISAARCode d'identification du service
CH-001140-3 Archives de la Ville de GenèveRègles et conventions
Notice établie conformément à la norme internationale sur les notices d’autorité utilisées pour les archives relatives aux collectivités, aux personnes ou aux familles (2e édition, 2004) (ISAAR(CPF))
Forme autorisée du nom établie par les Archives de la Ville (AVG)Date de création, de révision ou de destruction
Avril 2006. Création : Vincent StohlerLangue et écriture
Français (Suisse)Sources
Claude Lapaire, Musée d'art et d'histoire de Genève, Editions Musées suisses, 1991
Ressource(s) documentaire(s)Ressource documentaire 1
Musée d'art et d'histoireCote
CH AVG 340Type de ressource associée
Fonds d'archives
Nature de la relation
ProducteurDates des ressources associées
1779-1990