La Fondation d'art dramatique (FAD) est une fondation d'intérêt communal public. Sa fonction est d'assurer l'exploitation des théâtres qui lui sont confiés, la Comédie de Genève et le Nouveau Théâtre de Poche (NTP). La Fondation reçoit des subventions de la Ville et du Canton de Genève, qu'elle redistribue ensuite aux théâtres. Le Conseil administratif de la Ville de Genève joue le rôle d'une autorité de surveillance. Les trois organes de la Fondation sont : le Conseil, le Bureau et l'organe de contrôle des comptes, dans le cas présent une fiduciaire. Une partie des membres du Conseil de fondation est désignée au sein du Conseil municipal de la Ville, soit un représentant par parti politique. Trois membres, dont un Conseiller administratif, sont nommés par le Conseil administratif, et trois autres par le Conseil d'Etat de la République et Canton de Genève. Enfin, deux membres représentent le Syndicat suisse romand du spectacle. Le Conseil de fondation engage les directeurs des théâtres et les directeurs administratifs. Les directeurs, dont la liberté artistique est garantie, engagent les employés des théâtres, techniciens, comédiens, employés administratifs et metteurs en scène.
La création de la FAD intervient à un moment où les autorités communales genevoises s'interrogent sur l'avenir des théâtres à Genève et sur leurs structures. Une sous-commission des beaux-arts est nommée, en novembre 1975, pour étudier l'organisation des théâtres d'art dramatique à Genève. En septembre 1977, le Conseil administratif de la Ville présente une "Proposition en vue de la création sous le nom de Fondation d'art dramatique de Genève d'une fondation d'intérêt communal public chargée de l'exploitation du Théâtre de la Comédie et du Théâtre de Poche" (proposition No 156) dont le modèle serait la Fondation du Grand Théâtre. La fondation de droit public paraît la meilleure solution du point de vue de "la répartition traditionnelle des compétences et des devoirs entre les autorités municipales et cantonales concernant le soutien des activités culturelles". Les autorités municipales souhaitent pouvoir exercer un certain contrôle de gestion auprès des institutions qui touchent d'importantes subventions. Les statuts de la Fondation d'art dramatique sont adoptés par le Conseil municipal le 28 mars 1979 ; la constitution de la Fondation est autorisée et ses statuts approuvés par le Grand Conseil genevois le 14 mars 1980.
Jusqu'à la constitution de la FAD au début des années 1980, le Nouveau Théâtre de Poche (NTP) consiste en une raison sociale individuelle inscrite au Registre du commerce au nom de Richard Vachoux, directeur du NTP de 1962 à 1974, puis directeur de la Comédie de 1975 à 1982. Le 29 juin 1982, la Ville de Genève signe un accord avec Richard Vachoux et devient la nouvelle propriétaire de la raison sociale et de l'enseigne du NTP. La Ville les met alors à la disposition de la Fondation pour que cette dernière puisse remplir son mandat.
Avant la création de la Fondation, le théâtre de la Comédie constitue une société coopérative : la Société nouvelle d'exploitation de la Comédie (SNEC). Son conseil d'administration est composé de 14 membres et engage la direction du théâtre. En 1983, la société coopérative est dissoute, ses biens sont repris par la FAD, sous garantie de l'Etat, sans liquidation.
Suite à une étude menée en 1992 par Mme Sophie Florinetti (le "Rapport Florinetti"), la Fondation d'art dramatique, dans un document intitulé "Rapport du Conseil de fondation sur la structure et le fonctionnement de la Fondation d'art dramatique", se prononce pour l'allègement du Conseil de fondation dont le nombre de ses membres passerait de 14 à 7, et pour la suppression d'un organe, le Bureau. En réponse à cela, le Conseil administratif de la Ville de Genève dépose, en mai 1994, une proposition "en vue de la modification des statuts de la Fondation d'art dramatique de Genève" (Proposition No 338). Le Conseil municipal refuse la prise en considération de la proposition par une large majorité (séance du 28 juin 1994), notamment en raison du fait que la représentation des partis politiques au sein du Conseil de la FAD serait compromise. Aujourd'hui, la Fondation poursuit ses activités, à Genève.
