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Présentation du fonds

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  • Identification
  • Cote
    Ley
  • Dates extrêmes
    1644-1992
  • Importance matérielle et support
    6,20 ml. Documents textuels, documents iconographiques (photographies, gravures, aquarelles, dessin), documents audio (disque vinyl 45 tours), objets.

  • Contexte
  • Nom du producteur
    Ley, Francis
  • Histoire administrative

    Eléments biographiques

    Dernier descendant légitime de la baronne Julie de Krüdener, Francis Ley a réuni dans le fonds qui porte son nom l'ensemble des documents (sources historiques et papiers de recherche) qui lui ont servi dans ses travaux d'historien.

    Les quinze séries du fonds Ley renvoient à un personnage ou à une famille.

    Nous nous sommes attachés à la description biographique des personnes des séries A, B, C, D, E, F, G, J, K et M. Concernant les séries H (Famille Krüdener), I (Famille d'Oppell), L (Histoire de Catherine II), N («Les yeux de ma vie ou l'acteur spectateur») et O (Privat), une description biographique ne s'impose pas : les séries H, I et O recouvrent un nombre très important de personnages (dont, par ailleurs, on trouve des notices biographiques de la main de F. Ley dans les documents qui les concernent) ; et les séries L et N ne sont pas consacrées à des personnages, mais à des ouvrages littéraires.

    On trouvera également dans les Notes de recherche et de classement un arbre généalogique sommaire des principales figures du fonds Ley. Sauf remarques, toutes les informations qui suivent sont tirées des «Notices biographiques» établies par Francis Ley (voir les photocopies d'originaux dans les Notes de recherche et de classement).

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    Série A. Barbara Julie de Krüdener (1764-1824)

    Née à Riga le 21 novembre 1764, fille du baron Otto Hermann de Vietinghoff (1722-1792) et de la comtesse Anna Ulrike de Münnich (1741-1811).

    Après une jeunesse agrémentée de divers voyages, elle devient, en 1782, la troisième épouse du baron Alexis Constantin de Krüdener (1744-1802), ambassadeur de Russie. Elle suit son époux à Mitau (1782-1784), puis à Venise (1784-1786) et Copenhague (1787). Elle le quittera en 1789, après avoir mis au monde ses deux enfants légitimes : Paul, né à Mitau en 1784 et Juliette, née à Copenhague trois années plus tard. De 1787 à 1801, Julie de Krüdener fréquente l'Europe et suscite chez plusieurs hommes des passions bien autrement romantiques que les mystiques emportements qui feront d'elle la célèbre Madame de Krüdener : Alexandre Stakhiev, attaché d'ambassade à Venise et à Copenhague s'éprend follement d'elle, tandis qu'à Montpellier, elle passe d'une amitié amoureuse avec Hadrien de Lezay-Marnésia à une véritable relation avec le comte Charles de Frégeville.Installée à Leipzig en 1794, sa liaison avec Hippolyte Claude Terray de Rosières, aristocrate exilé désireux de recouvrer son statut d'élite dans la France post-révolutionnaire, la conduit à avoir un troisième enfant, illégitime cependant : né Philippe Roschak, il prendra le nom de Hauger et sera élevé par Madame d'Armand à Genève.

    Après sa présentation à la cour en 1800 à Berlin, Madame de Krüdener rend visite à Madame de Staël à Coppet en 1801 ; l'année suivante, elle publie ses «Pensées et Maximes» au Mercure de France, préfacées par Chateaubriand. Puis c'est le succès européen de son roman «Valérie», en 1803. Liée à Bernardin de Saint-Pierre, Benjamin Constant, Chateaubriand et Madame de Staël, Madame de Krüdener est à son tour menacée par Napoléon. De retour à Riga, elle se convertit à la foi des frères Moraves (1804), et commence à s'engager pour diverses causes. Elle développe son réseau de relations au gré de ses pérégrinations : Achim von Arnim, Schenckendorf, Jean Paul Richter, Zacharias Rerner, Arndt, Pestalozzi.

    Son séjour en Suisse (octobre 1815-octobre 1817) est précédé de son grand-oeuvre : la signature de la Sainte-Alliance (26 septembre 1815). Malgré la proximité qu'elle entretient avec Alexandre Ier, elle soutiendra la cause grecque durant la guerre de Crimée, se fera exiler par le tsar sur ses terres de Kosse, et lancera ses dernières forces dans son ultime croisade : créer, accompagnée de sa fille, de son gendre et de la princesse Galitzin, une institution chrétienne à Karazov-Bazar en Crimée. Elle y meurt peu après son arrivée, le 25 décembre 1824.

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    Série B. Juliette de Krüdener-Berckheim (1787-1865)

    D'abord élevée par Madame Piozet d'Armand à Genève, Juliette suit très tôt sa mère dans la voie mystique. Elle épouse en juillet 1815 le baron François de Berckheim, qui fut l'élève du Pasteur Oberlin. Le baron de Berckheim réussit à concilier une carrière administrative intéressante avec un dévouement certain pour sa femme, et surtout pour sa belle-mère, Madame de Krüdener. D'abord chancelier du roi de Bavière Max Joseph, il est commissaire général de police sous Napoléon à Mayence. Dès son mariage avec Juliette de Krüdener, il s'engage pour suivre la mission évangélique de sa belle-mère, allant même jusqu'à refuser un poste offert par Louis XVIII. En 1817, Alexandre Ier l'engage, d'abord comme commissaire à l'immigration, puis comme Conseiller d'Etat auprès du Ministre de l'Instruction publique et des Cultes, le prince Alexandre Galitzin.

    En 1824, François de Berckheim accède à la direction du département des postes. Mais il dispose d'un congé illimité lui permettant d'accompagner Juliette, Madame de Krüdener et la princesse Galitzin en Crimée, où il s'installera et mourra en 1836.

    Quant à Juliette de Berckheim, elle accompagnera sa protectrice et amie, la princesse Galitzin, à Vienne, en 1837. A la mort de cette dernière, Juliette héritera de l'usufruit d'une de ses propriétés ; elle s'installe à Moscou de 1840 à 1843, accepte l'hospitalité d'un industriel (M. Mazloff), et meurt chez lui en décembre 1865, sans postérité.

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    Série C. Paul de Krüdener (1784-1858)

    Paul de Krüdener effectue des études de droit à Leipzig et débute sa carrière comme attaché d'ambassade à Berlin en 1803. Après avoir tué en duel le fils d'un chirurgien célèbre, il doit fuir Berlin en 1805, et intègre le ministère des Affaires étrangères à Saint-Petersbourg jusqu'en 1806. Puis Alexandre Ier le nomme secrétaire d'ambassade à Paris, où il sera, sur ordre exprès de Napoléon, arrêté en 1813 et retenu prisonnier. Il s'évade, parvient à joindre la Suisse, et est attaché à Capo d'Istria pour le seconder dans sa mission helvétique : Paul de Krüdener sera le négociateur de l'adhésion de la Suisse à la Sainte-Alliance. De 1815 à 1827, il est chargé d'affaires en Suisse. Puis il est nommé ministre plénipotentiaire à Washington, où il négociera notamment, de 1830 à 1832, le premier accord commercial entre les Etats-Unis et la Russie. Début 1837, il revient en Suisse comme ambassadeur extraordinaire. Ce sera son dernier poste, entrecoupé de quelques missions à l'extérieur, comme son soutien à la maison d'Orange lors du soulèvement belge en 1831. Après la guerre du Sonderbund, il s'installe à Francfort, et assiste à la révolution allemande de 1848, dont il tirera ses «Impressions recueillies lors de la Révolution allemande de 1848».

    Durant la guerre de Crimée, il rédige de Suisse ses trois «Lettres russes», plaidoyer pour la Russie attaquée par l'Europe. Il interviendra encore dans l'Affaire de Neuchâtel, en 1856-1857, et mourra d'un blocage intestinal en 1858. A l'inverse de sa soeur, il eut une descendance : Marguerite (1818-1911), Alexis (1819-1852), Marie (1823-1910), Paul (1824-1881) et Juliette (1825-1915). Sa femme, Marguerite König de Münchenbuchsee, était une Bernoise de souche ; sa condition de roturière rendit l'union maritale illégitime, du moins jusqu'à ce que le tsar ne l'anoblisse.

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    Série D. Maréchal de Münnich (1683-1767)

    Fils d'Anton Günther de Münnich (1650-1721), colonel de l'armée danoise, et de Sophie Catherine de Oetken, il fit des études d'ingénieur en hydraulique sous les ordres de son père, alors intendant des digues du comté d'Oldenbourg. De 1700 à 1712, il se perfectionne dans la maîtrise de la chose militaire (art des fortifications, campagnes diverses). Il épouse Christina Lukretia von Witzleben (1685-1727) en 1705 ; elle lui donnera 17 enfants, dont seuls quatre survivront. Elle-même mourra en couches au dix-septième. Ses réalisations sont nombreuses : il construit en 1714-1716 le port de Carlshaven, alors qu'il est ingénieur des canaux de Hesse-Cassel; de 1716 à 1721, il est au service de la Pologne et fonde la Krongarde (garde de la Couronne). A partir de 1721, il entre au service de Pierre le Grand, et réalise le canal de Ladoga à Saint-Pétersbourg (111 km de long). Une fois le canal inauguré (1732), le maréchal de Münnich devient Ministre de la Guerre de l'impératrice Anna Ivanovna Ière. Il fonde notamment l'école des Cadets, et restructure l'armée, qu'il mettra à l'épreuve lors de la Guerre de Succession de Pologne (1733-1735) et de la guerre contre la Turquie (1736-1739).

    En 1840, Münnich est nommé lieutenant-colonel du premier régiment de la garde ; la même année, il renverse la régence de Biren et proclame celle de la duchesse de Brunswig : il accède au poste de Premier ministre. Après mésentente avec la régente, il démissionne. Lorsque la fille de Pierre le Grand, Elisabeth Ire, prend le pouvoir, elle exile Münnich en Sibérie. Il y restera plus de vingt ans. Cependant, Pierre III rappelle Münnich en 1762, et Catherine Ire, qui prend le pouvoir à l'été, ne le renvoie pas : premier maréchal de l'empire en 1763, il recouvre tous ses titres et peut se relancer dans de grands travaux d'aménagement du territoire, puisqu'il a été placé au poste de directeur général des ports de la Baltique et des Canaux de l'Empire russe l'année précédente. Il rédigera, à la demande de l'impératrice Catherine une «Ebauche pour donner une idée du gouvernement de l'Empire russe». Enfin, en 1767, Münnich se démet de ses fonctions, se retire en Livonie et meurt en 1767.

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    Série E. Ernest de Münnich (1708-1788)

    Seul fils survivant du maréchal Christophe de Münnich, Ernest de Münnich est envoyé à 15 ans à Genève pour apprendre le français. Il y suit les cours de Necker, alors professeur de droit public, et se lie d'amitié avec diverses personnalités. En 1729, il est attaché d'ambassade à Paris ; il devient ambassadeur extraordinaire dans la même ville en 1731, et assume cette charge jusqu'à l'arrivée du prince Alexandre Kourakin, devenu ambassadeur en titre. A partir de 1732, son père le rappelle en Russie. Ernest de Münnich marche dans les pas de son déjà célèbre géniteur : tandis que le père est Premier ministre, le fils accède au poste de Grand Maréchal de la Cour. Après la prise du trône par Elisabeth Ire, il est exilé à Wologda, où il est astreint au régime de liberté surveillée. C'est durant cette période qu'il écrit ses «Mémoires» (en 1758). En 1760, sa femme décède. Il avait épousé Anna Dorothea von Mengden le 20 février 1739 en grandes pompes avec la bénédiction du gouvernement en place.

    Au rappel de Christophe de Münnich par Pierre III, Ernest de Münnich devient conseiller privé ; Catherine II le nomme en 1763 Directeur général des péages de toutes les douanes de l'Empire russe. Dix années plus tard, il rédige un «Essai politique sur la nature et les avantages du Commerce de Russie». Après avoir reçu, en 1774, la plus haute distinction de Russie en se voyant décoré de l'ordre de Saint-André et accéder à la charge de Président du Collège de Commerce (soit : Ministre du Commerce), Ernest de Münnich est chargé par Catherine II de constituer une collection impériale de tableaux au Palais de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg. Il mourut dans cette ville le 12/24 janvier 1788, et fut enterré avec son père.

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    Série F. Prince Volkonsky (1808-1882)

    Issu de l'une des plus vieilles et renommées familles de l'ancienne Russie, le prince Grégoire, Pétrovitch Volkonsky est le fils de Sophie Gregorievna Volkonsky (1786-1868) et de Pierre Mikhaïlovitch Volkonsky (1776-1852), feld-maréchal de renom ayant construit sa carrière sur les guerres napoléoniennes. La liste des célébrités de cette famille est longue, et il convient de rappeler que tous n'ont pas fait briller l'ancienne Russie de la même manière : le propre frère de Sophie Volkonsky fut le révolutionnaire et décembriste Serge Volkonsky (1788-1865), condamné à perpétuité à l'exil en Sibérie.

    La carrière de Grégoire Volkonsky débute en 1822, lorsqu'il est placé au ministère des Affaires étrangères comme étudiant stagiaire ; trois années plus tard, il entre au service de l'Etat. Dès lors, il ne cesse de gravir les échelons de la carrière administrative, tout en épousant en 1838 la fille du comte Alexandre Benckendorff, Ministre de la Police du tsar Nicolas Ier, Maria Alexandrovna Benckendorff (1820-1880). Après la mort de celle-ci, dont il vivait par ailleurs séparé, il épousa la seconde dame de compagnie de sa mère, Madame Waxel. En 1845, le prince Grégoire Volkonsky est adjoint du Curateur (Recteur) de la circonscription académique d'Odessa et membre honoraire de l'Université de Saint-Pétersbourg. L'année suivante, il est réintégré au ministère des Affaires étrangères, afin de pouvoir accompagner le comte Bloudov à Rome, où il doit négocier un accord avec le Saint-Siège. De retour en Russie, le Tsar conférera à Grégoire Volkonsky la double charge de Curateur des universités de Saint-Pétersbourg et d'Odessa ; enfin, il terminera sa carrière avec le titre de Maréchal de la Cour de Sa Majesté.

    Décrit par son arrière-petite-fille comme un «exemple de la «bohème» fortunée et indépendante de cette époque, comme l'ont été Byron et Shelley», le prince Grégoire Volkonsky semble avoir acquis à l'étranger une culture et un esprit critique qui lui sont devenues caractéristiques. Doté d'une fantaisie généreuse par laquelle il savait se faire apprécier, il «n'achetait jamais de livres en un exemplaire, mais par dizaines, afin d'en faire profiter ses amis», il aimait tenir des discours sur tout, puisque son éducation cosmopolite lui en avait donné les moyens. Il mourut le 24 avril 1882 à Menton, et fut enterré à Akkerman, en Bessarabie.

    Les informations biographiques sont tirées de :

    - LEY, Francis, «La Révolution romaine et l'intervention française vues par le prince Volkonsky, Correspondance et documents inédits», Fischbacher, Paris, 1981, chapitre I.

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    Série G. Philippe Hauger (1798-1838)

    Fruit des amours défendus de Barbara Juliana de Krüdener et d'Hippolyte Claude Terray de Rosières, Philippe Hauger va porter son fardeau d'illégitimité toute sa vie durant. Madame de Krüdener s'est rendue incognito à Donaueschingen, chez le chirurgien du prince de Fürstenberg ; le 21 février 1798, l'enfant, un garçon, est baptisé dans l'église catholique : il porte le nom d'Hippolyte, et est le fils de Hippolyte et de Barbara Roschak, époux de religion calviniste établis à Vevey.

    L'éducation de l'enfant dont l'existence même ne pouvait qu'être tue fut confiée aux bons soins de Madame Armand, à Genève. Le nom de famille fut changé de Roschak en Hauger, et la date de naissance fut retardée de deux mois, afin de brouiller les pistes. Philippe Hauger fréquente la faculté des Lettres de l'Académie en 1814 et celle de philosophie l'année suivante ; désireux de lui constituer un état-civil «honnête», Terray de Rosières et Madame de Krüdener parviennent à faire reconnaître Philippe Hauger comme fils naturel par Pierre-Simon Gounouilhou, avec lequel Madame de Krüdener s'est liée en raison de son appartenance au mouvement du Réveil. Après un détour à Montpellier, où Philippe se lance sans grands succès dans les études de médecine, il atteint sa majorité, et reçoit de son père naturel une somme de 76'000 francs. Son père adoptif, cherchant à utiliser cette somme à des fins personnelles, le pousse bien involontairement à rejoindre Paris, la ville de Terray de Rosières, où Philippe reprend ses études de médecine en mai 1821. En 1822, il obtient le grade de bachelier ès lettres de l'université de Genève, puis repart à Paris, mais ne terminera pas ses études.

    De caractère très instable, sa mélancolie perpétuelle le fait hésiter entre l'entrée dans les ordres ou le suicide pur et simple. Cependant, grâce aux réseau de relations qui l'entoure, il parvient à se faire engager comme employé de commerce chez Augustin Périer, à Grenoble. Une jeune orpheline, veuve de surcroît, vit à demeure chez les Périer; elle se nomme Emilie de Lafont. Philippe l'épouse, occasion assez importante pour qu'elle exigeât que sa véritable identité fût révélée ; mais la vie maritale ne put apporter à Philippe la stabilité nécessaire à une vie de famille qu'il n'avait jamais eue. Il tente de devenir rédacteur au «Globe», mais échoue, son attirance pour le magnétisme animal et sa fascination pour le mysticisme incarné par sa mère le discréditant auprès de nombreuses personnes, notamment son propre témoin de mariage, Charles de Rémusat.

    La vie misérable qu'il menait à Paris le contraint à quitter la capitale et la proximité de son père pour s'installer avec sa famille en province ; il mourut à l'âge de 40 ans, le 5 octobre 1838, à Saint-Amand-Montrond, près de Moulins, dans le Cher, laissant une veuve et quatre enfants.

    Les informations biographiques sont tirées de :

    - LEY, Francis, «Le drame de l'enfant illégitime à l'époque romantique : le fils de Madame de Krüdener et de Claude-Hippolyte Terray», Paris 1965.

    - STELLING-RICHARD, Suzanne (publ. p.), «Le livre du recteur de l'académie de Genève (1558-1878)», t. IV, Droz, Genève, 1975, p. 25.

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    Série J. Alexis de Krüdener (1744-1802)

    Né à Riga le 12 septembre 1744, Alexis Constantin de Krüdener est le fils de Valentin de Krüdener (1695-1751), colonel suédois et conseiller d'Etat de Livonie et de Dorothea Gertrude de Trautvetter (1715-1786). Après des études classiques à Leipzig, il entre dans la carrière diplomatique en tant que secrétaire d'ambassade à Madrid (1771-1772), puis conseiller à Varsovie (1772-1779). Ministre plénipotentiaire de Catherine II à Mitau de 1779 à 1784, il occupe divers postes à Venise puis au Danemark, et mourra d'apoplexie en l'exercice de ses fonctions d'ambassadeur de Paul Ier et d'Alexandre Ier à Berlin, le 14 juin 1802.

    Considéré comme un très bon élément par ses supérieurs, il est malheureux en amour : sa première épouse, Rebecca Sweadland, le quittera pour Lord Lindsay, après lui avoir donné une fille, Sophie de Krüdener-d'Ochando (1773-1847) ; sa seconde épouse, Eva Maria Schick, fille du bourgmestre de Riga, est divorcée du baron de Tiesenhausen, et ne lui donnera pas d'enfants ; enfin, son troisième mariage se révélera, du fait de la différence d'âge, un fiasco : Barbara Julie de Vietinghoff le trompera dès 1787 avec des hommes plus jeunes.

    Deux enfants sont issus de son troisième mariage : Paul de Krüdener (1784-1858), qui reprend la carrière paternelle, et Juliette de Krüdener-Berckheim (1787-1865), qui n'aura de cesse de seconder sa mère tout au long de sa vie. Alexis de Krüdener a écrit en 1786 un «Journal de voyage en Italie en 1786», qui a été traduit et publié par Francis Ley aux éditions Fischbacher à Paris en 1983.

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    Série K. John Gignoux (1860-1930)

    Fils de fabricant d'horlogerie, John Gignoux est né à Genève le 4 juillet 1860. Après des études à Genève et à Zurich, il entre dans la carrière politique comme conseiller municipal des Eaux-Vives en 1890, puis adjoint au maire dans cette même commune (1903), et enfin maire des Eaux-Vives de 1904 à 1918. De 1907 à 1909, il fait construire la nouvelle mairie, avec le concours de l'architecte Léon Bovy. Dans les années 1913-1914, il participe, en tant que président du comité de sauvegarde du parc des Eaux-Vives, aux premières démarches auprès de William Favre pour le convaincre de léguer le parc La Grange soit à la municipalité des Eaux-Vives, soit à la Ville de Genève.

    Elu conseiller d'Etat en 1918, il y restera jusqu'en 1924. Sous sa présidence, il accueille à Genève la Société des Nations, négocie pour elle l'achat de l'hôtel National et assiste à la première séance de cet organisme international pionnier. Outre ses fonctions genevoises, il fut également vice-consul de Belgique pour les cantons de Genève, Vaud, Valais et Fribourg dès 1893.

    Second mari d'Hedwige d'Oppel (1857-1931), dont le premier époux, Ernest Privat (1844-1894), était décédé d'un cancer, John Gignoux - qui fut par ailleurs le grand oncle de Francis Ley - eut deux enfants, Cécile et John Louis, morts sans descendance. Son fils embrassa une carrière diplomatique internationale. John Gignoux est mort à Genève le 14 août 1930.

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    Série M. Revilliod-Masaryk / Masaryk

    Francis Ley a connu Herbert (1921-1945) et Léonard (1922-1944) Revilliod-Masaryk dès l'enfance. Il a vraisemblablement rencontré en même temps sa future épouse, Madame Henriette Gautier, et son futur beau-frère, Emile Gautier. Herbert et Léonard Revilliod-Masaryk sont apparentés à l'ancien président tchécoslovaque Tomas Garrigue Masaryk (1850-1937) par leur mère, Olga Masarykovà (1891-1978), fille du président, qui épousa le docteur Henri Revilliod (1873-1956) en 1920.

    Les enfants Revilliod ont séjourné à Genève de 1927 à mai 1940, où ils firent une bonne partie de leur scolarité. Fuyant l'avancée nazie, la famille s'installe à Edimbourg fin 1940. Léonard Revilliod achèvera ses études d'économie politique, s'engagera en 1942 dans la Royal Air Force, et sera tué en plein ciel aux commandes de son avion en 1944. Son frère, après l'obtention de son diplôme à la Royal Academy of Music, deviendra violoniste ; il sera emporté en trois jours par une maladie foudroyante.

    Francis Ley a rassemblé diverses pièces sur la famille Revilliod et le président Masaryk, mais il s'est surtout centré sur la riche correspondance qu'il a tenue avec Herbert (1933-1945), puis avec son père Henri Revilliod (jusqu'en 1954).

  • Historique de la conservation

    Docteur ès Lettres et membre de l'Institut, Francis Ley est né en 1920. De par sa naissance (voir le schéma généalogique dans les Notes de recherche et de classement) et son intérêt pour l'histoire de sa famille, il a réuni dans ses archives le gros des documents relatifs à Madame de Krüdener et de nombreuses pièces concernant d'autres figures historiques moins connues.

  • Modalités d'entrée

    Le fonds Ley a été versé aux Archives de la Ville de Genève en deux fois, un premier versement a été effectué le 9 juin 1993, et le second le 8 novembre de la même année.


  • Contenu et structure
  • Présentation du contenu

    Le seul lien effectif entre les séries du fonds est le fait que M. Ley a travaillé en tant que chercheur sur ces différents sujets. Nous avons donc défini les séries en fonction de l'organisation interne du fonds, soit en suivant la façon de travailler de M. Ley. Dans certains cas, les efforts de ce dernier ont abouti à un ouvrage scientifique portant sur la personne concernée (voir à ce sujet la bibliographie des ouvrages de M. Ley en rapport avec le fonds Ley, point 6 de la présente fiche) ; dans d'autres cas, il ne s'agit que d'un travail de recherche et de collecte de documents, comme pour les séries concernant les familles (Privat, de Krüdener, d'Oppell).

    En outre, la particularité première du fonds Ley réside dans la nature même des documents qui le composent.Ceux-ci sont de deux genres : il y a d'une part les documents historiques, ou sources propres, qui sont en rapport direct avec la personne de la série, comme la correspondance ou les papiers personnels ; les autres documents sont ceux dont Francis Ley s'est servi durant sa recherche : notes, correspondance avec une institution ou des particuliers, ou encore extraits d'ouvrage de littérature secondaire portant sur telle ou telle personne du fonds.

    Donc le fonds Ley est de nature très composite, ce qui ne peut qu'augmenter par ailleurs l'intérêt qu'il est en droit de susciter. Et comme dans tous les fonds complexes, si les pièces sont en général rassemblées par thème ou par personne, il n'est pas exclu que l'on puisse établir des liens entre les différents dossiers et séries. Nous nous sommes efforcés d'en signaler quelques-uns dans le répertoire numérique, mais tous n'y sont pas.

    La série A fournit, de manière presque exhaustive, les pièces relatives à la personnalité et au parcours de Madame de Krüdener.

    La série B concerne essentiellement le «Journal» tenu par Juliette de Berckheim, née de Krüdener de 1806 à 1824; cette pièce est une source incontournable dans toute recherche portant sur Madame de Krüdener.

    Les documents de la série C concernent la vie de Paul de Krüdener, ses différentes affectations professionnelles et les grands dossiers dont il a eu à s'occuper au cours de sa carrière.

    Les pièces de la série D (Maréchal de Münnich) sont principalement des papiers de recherche de M. Ley et les différentes ébauches de son ouvrage portant sur le maréchal. La série E concerne Ernest de Münnich, seul fils survivant du maréchal ; les documents sont du même type que ceux de la série précédente.

    Les documents dont M. Ley s'est servi pour écrire son ouvrage sur le prince Volkonsky se trouvent dans la série F, consacrée à ce personnage ; on y trouvera principalement sa correspondance avec sa mère, Sophie de Volkonsky.

    La série G porte sur Philippe Hauger, sur son statut de fils illégitime, et contient des documents relatifs aux travaux de M. Ley sur ce sujet. Les séries H, I et O concernent les familles Krüdener, d'Oppell et Privat, classées par personnes.

    Les séries J et K concernent respectivement Alexis de Krüdener, époux de Madame de Krüdener, et John Gignoux. Les documents de la première série portent essentiellement sur le Voyage en Italie des époux Krüdener et sur une partie de la correspondance d'Alexis de Krüdener. Outre quelques pièces relevant du domaine privé (concernant John Gignoux fils notamment), on trouvera dans la série K le gros des documents relatifs à la carrière professionnelle de John Gignoux, dont, parmi les pièces intéressantes, des clichés de la nouvelle mairie des Eaux-Vives tirés par Fred Boissonnas.

    La série L est consacrée au travail de M. Ley sur les différentes versions de l'histoire de Catherine II ; M. Ley a trouvé dans les papiers de Juliette de Berckheim, née de Krüdener une copie manuscrite d'une histoire de Catherine II non signée, qui rectifie les erreurs de Jean Castera sur le sujet.

    La série M concerne Herbert et Léonard Revilliod-Masaryk et leur grand-père, le président Tomas G. Masaryk. En plus de sa correspondance avec les membres de la famille, Francis Ley a conservé le texte d'une conférence faite par Herbert Revilliod-Masaryk sur son grand-père, à Londres, en 1942.

    La série N ne comporte qu'une pièce : l'original de l'essai de F. Ley intitulé «Les Yeux de ma vie ou l'acteur-spectateur», paru chez Barré et Dayez à Paris en 1989.

  • Accroissements

    Non


  • Conditions d'accès et d'utilisation
  • Conditions d'accès

    Consultable selon les délais et restrictions en vigueur dans les archives publiques genevoises.

  • Condition de reproduction

  • Instrument de recherche

    Répertoire numérique


  • Sources complémentaires
  • Existence et lieu de conservation des copies

    Il n'existe aucune copie de ce fonds.

  • Bibliographie

    Bibliographie des ouvrages de Francis Ley en rapport avec le fonds Ley :

    - «La Russie et le baron de Krüdener dans l'Affaire de Neuchâtel, 1856-1857», Imprimerie Centrale, Neuchâtel, 1958.

    - «Le Maréchal de Münnich et la Russie au XVIIIe siècle», Plon, Paris, 1959.

    - «Madame de Krüdener et son temps : 1764-1824», Plon, Paris 1961.

    - «Bernardin de Saint-Pierre, Madame de Staël, Chateaubriand, Benjamin Constant et Madame de Krüdener», Paris, 1967.

    - «La Russie, Paul de Krüdener et les soulèvements nationaux : 1814-1858», Hachette, Paris, 1971.

    - «Alexandre Ier et sa Sainte-Alliance (1811-1825)», Fischbacher, Paris, 1975.

    - «Le Président Masaryk et son petit-fils Herbert», Barré et Dayez, Paris, 1978.

    - «La Révolution romaine et l'intervention françaises vues par le prince Volkonsky : 1846-1849», Fischbacher, Paris, 1981.

    - «Voyage en Italie du baron de Krüdener en 1786», trad., prés. et notes de Francis Ley, Fischbacher, Paris, 1983.

    - «John Gignoux (1860-1930) Président du Conseil d'Etat de la République et Canton de Genève - Consul de Belgique», Barré et Dayez, Paris, 1986.

    - «Maréchal de Münnich : du Gouvernement de l'Empire de Russie (1763)», notes et commentaires de Francis Ley, Droz, Genève, 1988.

    - «Les Yeux de ma vie ou l'acteur-spectateur», Barré et Dayez, Paris, 1989.

    - «Madame de Krüdener 1764-1824, Romantisme et Sainte-Alliance», Champion, Paris, 1994.


  • Contrôle de la description
  • Notes de l'archiviste

    Description réalisée par Frédéric Joye

  • Date(s) de la description
    1998