La Société anonyme des ateliers de Sécheron voit le jour le 9 juillet 1918, sur l’initiative de quelques industriels qui décident d’agrandir les installations et d’augmenter les moyens de production de la Compagnie de l’Industrie Electrique et Mécanique (CIEM) ; la société change de raison sociale et devient la Société anonyme des ateliers de Sécheron . Cette réorganisation de la société répond à la décision des Chemins de Fer Fédéraux, en 1916, d’électrifier leur réseau. En effet, cette décision laisse envisager un développement très favorable de tout le secteur de l’industrie électrotechnique.
Une nouvelle halle de montage pour les locomotives et des ateliers pour la construction de transformateurs et d’alternateurs sont édifiés. Cependant, la société doit rapidement faire face à un manque de capitaux pour satisfaire les investissements. En 1919, l’un des principaux actionnaires, Brown Boveri et Cie, rachète les titres et injecte du capital. En 1924, soit cinq ans plus tard, les Ateliers retrouvent leur indépendance ; la société se développe et parvient à s’implanter progressivement en Suisse et dans le monde. Elle reçoit notamment d’importantes commandes des Chemins de Fer Fédéraux, de la Compagnie Berne-Lötschberg-Simplon et représente un important fournisseur de transformateurs et d’alternateurs. En 1925, elle se lance également dans la fabrication de postes de soudage et, en 1927, dans celle des électrodes. On lui doit aussi la mise au point, en 1937, du tout premier redresseur à vapeur de mercure sans pompe à vide. Toutes ces réalisations lui permettent de survivre durant l’entre-deux-guerres sans toutefois réussir à se dégager réellement des soucis financiers.
Après la seconde Guerre mondiale, les efforts de reconstruction des anciens pays en guerre provoquent un afflux important de commandes et de travail pour les Ateliers. La société est notamment présente sur le marché de l’équipement des centrales hydroélectriques en Suisse (Grande-Dixence) et à l’étranger (Espagne, Portugal, France, Yougoslavie, Brésil, Côte d’Ivoire), ainsi que sur celui de la construction des locomotives. Parallèlement, l’entreprise continue de développer sa maîtrise technique en matière de transformateurs, d’alternateurs, de redresseurs et de techniques de soudure. Durant les années fastes, les Ateliers comptent plus de 1000 ouvriers qui contribuent au renom des produits industriels genevois.
En 1969, la conjoncture oblige une fois de plus les Ateliers à chercher de nouveaux partenaires. En 1970, Brown Boveri et Cie (BBC) reprend la S.A. des ateliers de Sécheron, en lui laissant sa raison sociale. La société reste suisse, mais certains produits sont transférés au profit d’autres secteurs. En 1982, afin d’harmoniser les noms des différentes sociétés du groupe, elle est rebaptisée BBC-Sécheron S.A. Mais en 1988, BBC fusionne avec la compagnie suédoise Asea sous la raison sociale de Asea Brown Boveri (ABB) ; à cette date, BBC-Sécheron S.A. devient ABB-Sécheron S.A. et, en 1989, elle est divisée en quatre : ABB-Sécheron S.A., ABB Power Generation (fermée en 1995), ABB Systèmes de Transport (1989) et Sécheron S.A. Cette dernière est vendue la même année au groupe Noga avec tous les terrains du site industriel.
En 1992, ABB-Sécheron S.A. s’installe dans sa nouvelle usine de Meyrin-Satigny et se consacre uniquement à la fabrication de transformateurs. Sécheron S.A. reste sur le terrain originel et produit des appareillages pour la traction. Le 16 janvier 1995, le Conseil d’administration de la Banque Cantonal de Genève décide de reprendre le 86% du capital-actions de Sécheron S.A., afin de réduire l’endettement du groupe Noga et de sauvegarder l’entreprise.